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LA RÉSISTANCE REJETTE TOUTE TRÊVE SANS LA FIN DU SIÈGE : « Guerre de la faim » à Ghaza

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Un haut responsable de la résistance palestinienne a affirmé qu’aucune négociation de cessez-le-feu n’avait de sens tant que l’armée sioniste poursuivait ce qu’il a qualifié de «guerre de la faim» contre la population de Ghaza, appelant la communauté internationale à intervenir de toute urgence.
Dans une déclaration à la presse, Bassem Naïm, membre du bureau politique de la résistance palestinienne, a déclaré « Il n’y a aucun sens à des négociations indirectes avec l’occupation israélienne, ni à envisager de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que l’occupation mène une guerre de la faim et une guerre d’extermination contre le peuple palestinien à Ghaza. » Il a exhorté la communauté internationale, et en particulier les institutions onusiennes, à faire pression sur le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahou afin qu’il mette fin à ce qu’il a qualifié de « crime de famine, de soif et de tuerie ». Naïm a rappelé que plusieurs organes internationaux considèrent les politiques israéliennes de privation alimentaire comme des crimes de guerre. Il a insisté sur l’urgence d’acheminer immédiatement de l’aide humanitaire dans un territoire ravagé par une famine croissante.

Une famine « orchestrée », selon l’ONU
Les déclarations de Naïm interviennent alors que l’armée israélienne a annoncé lundi un plan de grande ampleur pour élargir son offensive et prendre le contrôle total de la bande de Ghaza. Ce plan, validé par le cabinet de sécurité israélien, inclut le déplacement forcé de la majorité des habitants du territoire, en particulier dans la ville de Ghaza au nord, où la population a déjà été déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre. Le territoire palestinien est soumis à un blocus quasi total depuis le 2 mars, entraînant une crise humanitaire étouffante. Israël a relancé son offensive militaire le 18 mars après une trêve de deux mois. Selon Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile à Ghaza, trois personnes, dont une fillette, ont été tuées et dix autres blessées lors de multiples frappes israéliennes ces dernières 24 heures. Face à l’escalade, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément préoccupé » par les projets militaires israéliens. Son porte-parole adjoint, Farhan Haq, a mis en garde contre une nouvelle vague de morts civils et de destruction massive à Ghaza « Cela entraînerait inévitablement un nombre incalculable de victimes civiles supplémentaires », a-t-il déclaré, réaffirmant que Ghaza fait partie intégrante d’un futur État palestinien.
Trois agences de l’ONU ont récemment appelé Israël à lever le blocus humanitaire qui expose les habitants de Ghaza à une famine imminente. Du côté israélien, le porte-parole militaire Efi Dverin a défendu l’opération en cours, affirmant qu’elle visait à « déplacer la majorité des civils de Ghaza pour leur sécurité ». Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a quant à lui condamné l’interdiction imposée par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire, la qualifiant de «famine fabriquée par l’homme, motivée politiquement». Pour les Palestiniens, tout nouveau déplacement forcé représenterait une « seconde Nakba », en référence à l’exil massif de 1948. Le Programme alimentaire mondial a alerté vendredi dernier sur l’épuisement imminent de ses dernières réserves alimentaires à Ghaza, soulignant que les cuisines communautaires pourraient cesser de fonctionner dans les prochains jours. Israël continue d’entraver l’acheminement de l’aide, accusant la résistance palestinienne de détourner les livraisons — des accusations rejetées par cette dernière, qui rétorque qu’Israël utilise la famine comme une arme de guerre. Depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre israélienne contre Ghaza, le nombre de morts dans la bande de Ghaza s’élève à 52 615 personnes, avec 118 752 blessés, selon les chiffres communiqués par les autorités sanitaires locales. Rien que depuis la reprise des hostilités le 18 mars, 2 507 personnes ont été tuées et 6 711 blessées. Au cours des dernières 24 heures, 48 morts et 142 blessés ont été enregistrés. De nombreuses victimes sont encore ensevelies sous les décombres ou jonchent les rues, sans possibilité d’intervention des secours en raison de l’intensité des bombardements.
M. Seghilani

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