L’autre «examen» que la nouvelle ministre de l’Education doit passer avec succès, après le Bac, est celui inhérent à la réunion des conditions nécessaires susceptibles d’assurer le bon déroulement de la prochaine rentrée scolaire. Un examen qui ne sera pas, il faut le dire, facile. D’autant plus que le spectre des grèves se profile, d’ores et déjà, à l’horizon.
La prochaine rentrée s’annonce chaude. Très chaude même ! Et pour cause, les responsables des différentes entités syndicales, à l’instar du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CLA), du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) et l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), ne cachent pas leur déception quant aux résultats de la rencontre de concertation qui les a réunis, le 28 du mois écoulé, avec Nouria Benghebrit, la première responsable du département de l’Éducation nationale. Les interlocuteurs de celle qui a succédé à Abdelatif Baba Ahmed ne vont pas par trente-six chemins pour accuser la tutelle de vouloir «gagner de temps» en jouant la carte du «dialogue de sourds». Dans ce contexte, Idir Achour, le secrétaire général du CLA, déplore dans un communiqué, parvenu hier à notre rédaction, le fait que la série de discussions entamées par la ministre de l’Education n’a pas apporté aucune solution concrète aux revendications soulevées par le syndicat et qualifie, ainsi, ces rencontres de «stériles». Pour syndicaliste, ces «conclaves» n’ont comme objectifs que de duper l’opinion publique afin, dit-il, d’assurer une rentrée scolaire stable et de faire assumer toute perturbation aux grévistes et non aux conditions de travail déplorables et aux engagements non-tenues. Abondant dans le même sens, Méziane Meriane affirme avoir «reçu les mêmes réponses qu’auparavant».
La seule différence qui distingue la dernière rencontre de celles qui l’ont précédée, à en croire ses dires, réside dans le fait que «les réponses ont été reçues par écrit et non de façon orale comme c’était le cas auparavant». Le syndicaliste regrette également le fait que les grands dossiers, entre autres, la classification des professeurs de l’enseignement secondaire (PES) et les primes ainsi que les indemnités du Sud, restent en suspens. Tout cela du côté cour. Côté jardin, la nouvelle ministre de l’Education nationale a déjà fait des aveux quant à la lourdeur de la tâche qui lui a été confiée. La sortie médiatique de cette dernière, avant-hier, en marge d’une réunion des cadres de son département tenue à Alger, en est, en effet, une parfaite illustration. Premier «couac» dans les déclarations de celle qui a succédé à Baba Ahmed : son insatisfaction par rapport aux conditions dans lesquelles se sont déroulés les examens de recrutement des enseignants organisés cet été par son département. La preuve en est, avait-elle argué, que sur les 4000 recours déposés, pas moins de 500 ont été validés.
L’oratrice avait aussi admis que le dialogue avec les partenaires sociaux n’était pas aisé pour la simple raison, avait-elle laissé entendre, que certains syndicalistes n’avaient aucune information sur ce qui se passait en Algérie sur le plan éducation et enseignement. En un mot donc, comme en mille, Nouria Benghebrit doit relever un grand défi. Celui d’assurer une rentrée paisible. Et cela ne sera pas suffisant pour elle.
Car, celle-ci est aussi appelée à déployer des efforts colossaux et à travailler de façon à ce que l’année scolaire 2014-2015 ne sera pas marquée par des «incidents notables» qui sont de nature à perturber les élèves, notamment ceux des classes d’examen, comme c’était le cas lors de l’année écoulée …
Soufiane Dadi