Le projet de loi d’orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique, a été présenté hier, par le responsable du secteur, Hadjar, en session plénière des parlementaires, présidée par Larbi Ould Khelifa. Un projet qui inscrit cette question « une priorité nationale » selon le ministre du secteur Tahar Hadjar, en vue de d’inscrire le rôle de l’université et notamment celui de la recherche scientifique, au cœur de la vie socioéconomique du pays. C’est en tout cas l’objectif escompté par ce projet de loi, selon le ministre du secteur, lors de sa présentation, hier, dudit document, au parlement, qui a connu une forte absence des députés. Une absence qui révèle, on ne peut mieux, la place qu’occupent les questions du savoir, la connaissance et la recherche chez des députés qui ont préféré s’absenter et briller par leur absence. Le projet de loi en question, intervient dans un contexte particulier, marqué par l’incontournable nécessité de rehausser le rôle du monde universitaire en général, et celui de la recherche scientifique et technologique, au rang de moteur de la vie socioéconomique du pays, en vue de booster outre le savoir et la connaissance, aussi l’activité économique hors hydrocarbures. Même si le projet porte sur la recherche scientifique et technologique, des parlementaires ont tenu à souligner dans leur intervention, que « le recul» de la qualité de l’enseignement touche aussi les questions portées dans ce projet de loi. « Avec le nombre important de pôles universitaires et d’instituts à travers l’ensemble du pays », selon une député qui s’est interrogée sur les raisons à l’origine de « l’absence » de la qualité de l’enseignement, au regard du classement « non honorable » de notre université « même au niveau continentale » a-t-elle souligné. La fuite des cerveaux, question qui a été soulevée, par la plupart des députés, doit être une « préoccupation première » ont-ils précisé, notamment par « l’amélioration de l’environnement » socio-économique, dont les conditions actuelles et l’état des lieux « poussent nos compétences à partir ailleurs ». Le projet de loi précité inscrit la recherche scientifique et technologique « une préoccupation permanente et un facteur d’orientation et de modulation »lit-on dans le document, pour la politique nationale de recherche scientifique, laquelle « représente le principal segment de l’économie fondée sur la croissance ». Le texte de loi recommande la mise en place de mécanismes qui se chargeront de définir les priorités des programmes nationaux de recherche et qui devront être essentiellement orientés sur les objectifs à atteindre en termes scientifiques et socioéconomiques. Aussi les lois proposées visent, « la promotion de la valorisation économique » de l’activité de recherche scientifique et de développement technologique, qui peine à se traduire, en dépit, de nombreuses rencontres et conférences tenues sur cette question.
0,5% du PIB alloué à la recherche scientifique !
Pour certains députés, il est « impératif » de procéder à une évaluation –bilan sur ce qui a été fait, ces dernières années, dans le monde universitaire, notamment s’agissant de la recherche scientifique et technologique. Pour les députés demandeurs de cette évaluation-bilan, les efforts consentis par l’état, ces dernières années, en termes de budget, 0,5% du PIB y est consacré à la recherche scientifique, les infrastructures et équipements réceptionnés et la mobilisation de ressources humaines, « ne s’est pas répercuté » pour voir la recherche enregistrer des avancées notables et la qualité de l’enseignement meilleur, du moment que des chercheurs dispensent la connaissance aux étudiants. Il est à noter qu’en cinq ans, le nombre d’enseignants-chercheurs a progressé de 15.000 en 2007 à plus de 25.000 en 2012, soit 80% et que le nombre de ceux engagés dans des activités de recherche ayant atteint 31.212 dont 11.6000 dans des programmes nationaux de recherche, selon le document soumis aux députés. Aussi le même document indique que près de 1.000 chercheurs issus de la communauté algérienne établie à l’étranger ont été approchés par la tutelle et ont exprimé leur « disponibilité » à adhérer aux efforts de promotion de la recherche scientifique dans leur pays d’origine. Les pouvoirs publics ont procédé, à cet effet, à l’augmentation du nombre des laboratoires de recherche agréés, à savoir de 646 laboratoires, en 2008 à 1.141 enregistrés en 2012 et le nombre des enseignants-chercheurs de 15.011, en 2008 à 26.834 en 2012. par ailleurs le projet en question, dans son article 4 stipule que « les opérateurs économiques s’obligent à investir dans l’effort national de promotion de la recherche scientifique et du développement technologique » et pour les motiver à s’y impliquer, ils bénéficieront de « mesures incitatives et d’encouragement, définies annuellement par les Lois de finances » indique-t-on. Aussi l’article 5 dudit projet loi stipule que « les opérateurs économiques assurant une activité de recherche-développement peuvent bénéficier de crédits émanant du budget national de la recherche scientifique et du développement technologique ». Et La loi prévoit aussi la possibilité du détachement des chercheurs auprès des filiales qui seraient mises en place par les établissements de recherche pour renforcer les moyens de l’entreprise innovante. Sur le plan de l’organisation, la nouvelle loi recommande la « recomposition » du Conseil national de l’évaluation, et ce à partir de personnalités scientifiques, principalement indépendantes et le « renforcement des missions des agences thématiques de recherche aux travaux de programmation et d’évaluation des activités de recherche » lit-on. Autre volet abordé par ce projet, l’évaluation périodique des activités de recherche scientifique et de développement technologique qui « s’effectuera par les pairs dans un cadre collectif et contradictoire conformément à une charte de déontologie ». La mise en place de la Conférence nationale des établissements de recherches en tant que « cadre de concertation, de coordination et d’évaluation » est une suggestion qui figure dans ce dit projet. Sur la question des ressources humaines, la loi met en avant la nécessité « d’accroître » les effectifs de la recherche, de « valoriser » le potentiel scientifique humain et de « capitaliser » l’expérience acquise par les cadres techniques issus du secteur industriel. Par ce projet de loi, sur le développement technologique, notamment, la notion du chercheur et de recherche au milieu industriel est institutionnalisé et les textes proposés vise la mise en place d’un dispositif de « recherches scientifiques productif au service de l’économie nationale » est-il souligné.
Karima Bennour