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La prestidigitation en Algérie : Un art en quête de reconnaissance

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Omniprésente dans les souvenirs d’enfance de beaucoup de personnes, la prestidigitation en Algérie demeure un art méconnu, toujours en quête de reconnaissance sur la scène artistique, soutiennent nombre de jeunes prestidigitateurs.

Approchés en marge des 4èmes journées nationales de prestidigitation qui se sont tenues durant les vacances scolaires d’hiver au théâtre régional de Batna, les adeptes de cet art « un peu hors du commun » ont estimé que le manque de manifestations nationales de prestidigitation les prive de beaucoup d’opportunités de rencontre de nature, selon eux, à favoriser le développement de leurs talents et l’acquisition de nouveaux tours.
Les participants à cette manifestation, organisée par l’association « Assala » pour les arts et la culture, ont soutenu que cet art qui repose sur l’élément de l’enchantement et l’habileté du mouvement, n’a pas eu tout son droit au soutien et à la promotion malgré l’audience qu’il rencontre auprès des enfants et même les plus grands à travers le pays.
Yazid Chetout de Béjaïa, alias Youz, considère que la prestidigitation est dans le pays « un art orphelin » auquel les organisateurs de manifestations artistiques et culturelles accordent « très peu » d’intérêt en dépit du public qu’il attire à chacune de ses rares programmations.
Pour Mouha, de son vrai nom Mohamed Salah Sayd, d’Annaba, étudiant universitaire qui exerce cet art depuis six ans, les tours exigent beaucoup de temps et de sacrifice pour être maîtrisés, et reposent sur l’illusion et l’habileté et n’ont rien à avoir avec la magie et le charlatanisme.
De son côté, Amine Zerfane de Sétif, affirme éprouver d’énorme plaisir à exécuter ses tours devant le public et susciter sa stupéfaction et son émerveillement tout en tenant à préserver et entretenir le mystère autour de ces tours.

Un festival de prestidigitation en Algérie, un rêve
L’édition 2019 des journées nationales de prestidigitation a été porteuse d’espoir du fait même de sa tenue après plusieurs reports, estiment les 16 artistes qui y ont participé, affirmant unanimement que l’organisation d’un festival national de prestidigitation constitue toujours un rêve pour eux.
« Les artistes ont besoin de communiquer et de rivaliser pour se développer, et le petit groupe de prestidigitateurs nationaux exerce grâce à leurs efforts personnels en l’absence de formation et d’outillages pour leurs spectacles », relève Rachid Derbal, comédien de théâtre, doublé d’un prestidigitateur de Mila.
Abdou Magic de Djelfa enchaîne et souligne que « le prestidigitateur en Algérie, même s’il est talentueux et expérimenté, fait face, outre l’absence de manifestations, à l’inexistence de commerce pour acquérir les objets nécessaires à ses tours qu’il se voit contraint de se procurer de l’étranger à des prix exorbitants ».
Pour le président de l’association « Assala »’ pour les arts et la culture, Khalil Khither, la tenue de ces journées nationales pour la quatrième année constitue « un défi en l’absence de soutien et de sponsoring hormis la précieuse aide de la commune de Batna. » Ces journées nationales sont devenues un rendez-vous attendu avec impatience tant par les pratiquants de cet art que par le large public, ajoute la même source qui a relevé que les invités d’honneur sont Mme Lynda, plus connue par Tata Lynda, et Amar Boussouf dont les spectacles ont fait le petit bonheur des enfants pendant plusieurs décennies qui représentent des idoles pour les jeunes prestidigitateurs.

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