La loi de régulation des installations de médecins, adoptée le 2 avril 2025 pour lutter contre les déserts médicaux, suscite la colère des praticiens, qui dénoncent une atteinte à leur liberté.
Une grève et une manifestation sont prévues les 28 et 29 avril pour exiger son retrait. Le 2 avril 2025, l’Assemblée nationale a adopté l’article clé d’une proposition de loi transpartisane, portée par le député socialiste Guillaume Garot, pour réguler l’installation des médecins afin de remédier aux déserts médicaux. Ce texte, qui oblige les praticiens libéraux et salariés à obtenir l’accord des Agences régionales de santé (ARS) pour s’installer, suscite une vive opposition. Dans les zones bien dotées, une nouvelle installation serait subordonnée au départ d’un confrère, une mesure perçue comme une atteinte à la liberté d’exercice.
Médecins libéraux, internes et étudiants dénoncent une loi qu’ils qualifient de « coercitive »
Une grève à travers la France est prévue les 28 et 29 avril courant avec une manifestation à Paris le 29, pour exiger le retrait de l’article. Lucas Poittevin, président de l’Association nationale des étudiants en médecine, fustige une mesure qui « nuira à l’attractivité de la médecine libérale », essentielle au système de santé. Les syndicats craignent une fuite des jeunes praticiens vers le salariat ou l’étranger, alors que 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant et 8 millions vivent dans des déserts médicaux. À Lisieux, un généraliste confie : « Cette loi va décourager les jeunes. On manque déjà de remplaçants ici. » Une interne à Caen ajoute : « On nous forme pour soigner, pas pour être assignés à un territoire. » Ces voix reflètent un sentiment d’injustice, amplifié par des conditions de travail déjà tendues, avec 45 % des généralistes en burn-out. Le texte, soutenu par 256 députés de LFI à LR, vise à corriger des inégalités flagrantes, à l’exemple, de trois fois plus de médecins dans les Hautes-Alpes que dans l’Eure-et-Loir.
Mais le ministre de la Santé, Yannick Neuder, s’oppose à la régulation, prônant des incitations comme la formation accrue. Face à la grogne et la colère qui s’amplifient, le gouvernement déjà acculé sur bon nombre de d’autres questions et dossiers, par les syndicats, de l’éducation, de la santé et du monde du travail n général, avec la chute du pouoir d’achat et le marasme socio-économique auquel est confronté la société en France, l’exécutif de Bayrou promet un plan d’ici fin avril et les débats qui devront reprendre les 6 et 7 mai, prochain, au lendemain de la journée mondiale du travailleur, célébérée le 1 er mai, s’annoncent non seulement houleux mais électriques .
R. I.