L’Algérie a besoin d’esprits critiques, mais pas d’esprits aigris : la différence entre les deux est de taille. La critique permet de relever les failles, de combler les déficits, de débusquer des lièvres et de corriger les tirs. Pour avancer.
L’aigreur est d’un ton plein de fiel, venant d’un esprit désabusé, revanchard et vindicatif. Il n’y a plus d’éclairage à ce niveau, mais juste des désillusions et des constructions à démonter.
Souvent, une femme qui avance en âge et qui se retrouve au crépuscule de sa vie, totalement désabusée, sans repères, est qualifiée d’ « aigrie ». Le mot est désobligeant, presque blessant, certes, et plein de connotations plus pénibles les unes que les autres mais il sonne juste. Il renvoie au lait aigri, tourné. Dans ce cas, il ne sert plus à rien : ni à faire du bon café, ni a fabriquer du lait caillé, ni encore moins à en tirer du fromage. Juste à jeter…
F. O.