La chute des prix du baril de pétrole fait le malheur des uns, mais aussi le bonheur des autres. Certains secteurs qui n’arrivent pas à décoller pour des raisons ou pour d’autres, se retrouvent actuellement parmi les priorités du Gouvernement. Il compte mettre en place un plan d’urgence, pour la création de nouvelles sources de richesses, hors hydrocarbures. Parmi ces ressources le secteur de la PME qui peine malgré toutes les annonces faites à ce sujet, à se développer. Pourtant, les PME jouent un rôle particulièrement important dans les pays en développement et en transition. Elles constituent une source majeure d’emplois, de revenus et de recettes à l’exportation. Si elles ont à faire face aux mêmes difficultés que les PME du reste du monde, les PME des pays en développement pâtissent plus encore que les autres de la piètre qualité des capacités humaines et institutionnelles, mises à leur disposition et tardent à recueillir tous les bénéfices qu’elles sont en droit d’attendre de la mondialisation. Les difficultés auxquelles elles se heurtent sont, notamment leur faible capacité de faire entendre leur voix au stade de la formulation de l’action gouvernementale et l’absence de dialogue institutionnalisé entre les secteurs public et privé, des préjugés défavorables à propos du secteur privé et une défiance réciproque entre les secteurs public et privé et l’absence de législation adéquate sur les droits de propriété et de moyens pour la faire respecter, qui compromet l’accès au crédit, en particulier pour les femmes. En Algérie on déplore également le manque d’informations (sur les marchés, les normes, les barrières à l’entrée et à la sortie et les obstacles interdisant l’accès aux marchés), de données statistiques pertinentes et d’institutions de soutien, mais aussi la prépondérance des entreprises détenues par l’État et le rôle prédominant du secteur public dans la promotion des exportations et de l’investissement. Les PME, qu’elles appartiennent au secteur formel ou informel, ne jouissent pas d’une position aussi privilégiée que les grandes entreprises solidement implantées, pour être directement informées des décisions des pouvoirs publics et tenter de les infléchir. Les responsables gouvernementaux doivent impérativement prendre conscience de la nécessité de dialoguer avec les représentants des PME, qui doivent pour leur part cesser de se considérer comme des « observateurs passifs » et se comporter enfin comme des partenaires actifs ». Les organisations représentatives des PME peuvent également jouer le rôle de plate-forme d’échanges au service d’un dialogue ouvert à tous, et œuvrer pour que les stratégies mises en œuvre par les pouvoirs publics, soient plus adaptées aux besoins du secteur privé. En Algérie, il n’existe qu’une seule organisation, le conseil national consultatif des PME (CNCpme). Les professionnels s’accordent à dire qu’il est temps donc de saisir cette occasion, c’est-à-dire la baisse des prix du pétrole pour s’orienter vers un développement sérieux du tissu des PME en Algérie, considéré comme un, des importants vecteurs de développement économique hors hydrocarbures.
Ines B.