Accueil ACTUALITÉ JUSTICE : Tabou et Boumala aujourd’hui devant le juge

JUSTICE : Tabou et Boumala aujourd’hui devant le juge

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La chambre d’accusation près de la Cour d’Alger, procédera aujourd’hui à l’examen de la demande de libération de Karim Tabou, homme politique, porte-parole du parti -non agréé- l’UDS, tandis que Fodil Boumala, activiste politique et ancien journaliste, il sera auditionné dans le fond par le tribunal de Dar El Beïda.
Au moment où la scène politique connait une effervescence sans précédent, marquée par l’appel au dialogue lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la justice devra statuer, aujourd’hui, sur la possibilité de libérer certains détenus d’opinion du mouvement populaire et pacifique. Ceci étant, il est évident que la question de libération de ces détenus se place comme l’un des sujets de négociation inéluctables entre le Président élu et la classe politique.
Ainsi, la journée d’aujourd’hui sera marquée par le sort qui sera réservé à Tabou et Boumala.
Pour rappel, Karim Tabou avait été arrêté une première fois le 12 septembre dernier pour être emprisonné à la maison d’arrêt de Koléa, à Tipasa. Libéré deux semaines plus tard, il avait été arrêté de nouveau quelques heures après sa libération, celui-ci est poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire national et atteinte à l’unité nationale», et «diffusion de tracts susceptibles de porter préjudice à l’intérêt national», en vertu des articles 76 et 79 du Code pénal.
Fodil Boumala a été, quant à lui, placé le 19 septembre dernier, sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, par le juge d’instruction du tribunal de Dar El Beïda. Les chefs d’inculpations retenus contre Boumala sont liés à des publications touchant l’intérêt national, ainsi que l’atteinte à l’unité nationale. Le 7 octobre passé, une demande de sa remise en liberté introduite par ses avocats a été refusée par la même juridiction.

Le procès judiciaire et la mesure d’apaisement
La question de la libération des détenus d’opinion est sur toutes les lèvres, surtout que le directeur de communication de la campagne du Président, Mohamed Laâgab avait fait part de la disponibilité de Tebboune à entériner une série de mesures d’apaisement, en vue d’amorcer un dialogue pour la sortie de crise. « Si ces détenus sont innocents et qu’ils sont injustement emprisonnés, Tebboune va les libérer, étant donné qu’il est le premier magistrat du pays», avait déclaré M. Laâgab. Reste à savoir qui sont ces détenus « innocents », évoqués par celui-ci et quand est-ce qu’ils seront libérés si tel serait le cas.
En attendant l’investiture du Président, qui devra avoir lieu demain, les différents partis politiques n’ont pas tardé à réagir à l’appel du dialogue lancé par celui-ci. Les avis sur la proposition d’Abdelmadjid Tebboune sont nombreux. Mais ils semblent s’accorder sur un point : la nécessité de libérer les détenus comme mesure d’apaisement. C’est le cas notamment, du Parti des travailleurs, qui a considéré dans un communiqué de presse qu’ « aucune solution n’est envisageable sans au préalable libérer immédiatement et inconditionnellement Lakhdar Bouregâa, Louisa Hanoune, Karim Tabou et tous les détenus (es) d’opinion ». Idem pour le FFS, qui a, lui aussi, rendu public un communiqué au lendemain de la conférence du Président, dans lequel il a appelé à « la création d’un climat d’apaisement favorable aux discussions notamment la libération des détenus politique et d’opinion, le respect des libertés d’expression, de manifestation et de réunion ». De son côté, le Front du développement et de la justice (FDJ) de Abdallah Djaballah se dit «favorable à l’ouverture d’un dialogue sérieux et inclusif respectueux de la volonté populaire ». Mais avant ce, il est utile, pour le parti, d’engager des mesures d’apaisement, à travers la libération des détenus d’opinion, le respect de la liberté d’expression et la libération des médias.
Lamia Boufassa

COUR SUPRÊME
Ghoul et Talaï devant le juge enquêteur
Placés en détention provisoire depuis plusieurs mois, les deux anciens ministres des Transports et des Travaux Publics, Amar Ghoul et Boudjemâa Talaï, ont comparu hier devant le juge enquêteur de la Cour suprême. Aucune information quant à l’affaire dans laquelle les deux anciens ministres ont été auditionnés, n’a filtré. Toutefois, il est utile de rappeler que Ghoul, qui est incarcéré depuis le 17 juillet dernier dans le cadre de l’affaire Tahkout, est poursuivi pour « octroi délibéré d’indus privilèges à autrui lors de la passation de marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de fonction délibéré par un agent public en violation des lois et réglementations, dilapidation de deniers publics, conflit d’intérêts et corruption en matière de marchés publics ». L’ex-ministre est également impliqué dans l’affaire d’Ali Haddad, puisque le juge instructeur de la Cour suprême avait ordonné, contre lui, un second mandat de dépôt dans ce dossier. Boudjemâa Talaï a été, quant à lui, placé en détention provisoire le 23 septembre dernier, pour des affaires non révélées jusqu’à l’heure actuelle. Le parquet s’est contenté de préciser, le jour de son incarcération, que l’ex-ministre est poursuivi pour « abus de fonction et de dilapidation de deniers publics ».
L. B.

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