L’Algérie a célébré, ce jeudi, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Au-delà d’une halte à l’occasion de laquelle plusieurs questions, en trait avec le métier de journaliste, sont remises au goût du jour, ce sont les autorités surtout qui s’y sont intéressées de plus près cette année.
Reçu jeudi par le Forum du quotidien d’El moudjahid, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane a été reçu à l’occasion, au forum de nos confrères d’El Moudjahid, afin de parler de la profession et son évolution en Algérie. La crise dans laquelle se débattent plusieurs organes médiatiques, le projet de l’ARPE (Autorité de régulation de la presse écrite), en passant par le dernier rapport de RSF sur l’Algérie, Kaouane en a brossé le tableau.
S’appuyant sur le cadre de la loi en vigueur, dont l’article 50 de la Constitution qui constitue «un gage pour la liberté de la presse ; la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information» qui y sont garantis, Kaouane fait connaître son avis sur le travail de la presse algérienne. «Il était attendu de celle-ci de défendre l’image du pays tant nous vivons dans un contexte particulièrement délicat», ajoutant que « nous sommes un pays singulier, de par son histoire », a-t-il indiqué, emboîtant le pas au président de la République qui a exhorté les journalistes de la presse nationale à jouer ce rôle en plus de celui de veiller, par le travail, sur la gestion des affaires publiques au niveau local. Par la suite, Kaouane a évoqué l’influence et la prépondérance du Net dans le monde des médias, tout en soulignant la nécessité de gagner la bataille du contenu sur le numérique pour la défense de l’intérêt de l’Algérie. Pour ce qui est du Fonds d’aide à la presse, il a indiqué que celui-ci était « en cours d’activation ».
Concernant l’Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), prévue par loi relative à l`information de 2012, le ministre a précisé que son département avait énormément progressé sur ce dossier, précisant que : « sur le volet institutionnel tout était prêt, mais il restait à se concerter avec les journalistes pour que l’élection de leurs représentants se déroule dans de bonnes conditions », a-t-il signalé. Revenant sur le travail des chaînes de télévision privées, Kaouane a estimé qu’« en dépit des insuffisances, elles représentent un grand acquis pour le paysage médiatique algérien, affirmant qu’elles étaient les bienvenues pour assurer leur diffusion sur le satellite algérien Alcomsat-1», dira le ministre.
Mohamed Wali
REGARD DE RSF SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION EN ALGÉRIE
«Un rapport partiel et partial», répond Kaouane
Invité à faire sa lecture sur le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF) qui accable l’Algérie, Kaouane a affirmé qu’: « il était partiel et partial, relevant que RSF devait plutôt se préoccuper du sort notamment des journalistes palestiniens qui se font assassiner chaque jour. » Pour la situation de certains journalistes qui se trouvent dans une situation de précarité professionnelle au sein de leurs organes de presse, le ministre a lancé un appel aux éditeurs pour qu’ils accordent la pleine dignité aux journalistes.
Au terme de la conférence de presse, le ministre de la Communication a honoré des journalistes de la presse nationale à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. Auparavant, le ministre de la Communication s’était recueilli, en compagnie de Lamine Bechichi, ancien ministre de l’information et des responsables de médias publics, à la mémoire des journalistes assassinés à la place de la liberté de la presse située à Alger-centre.
M. W.