Les participants à une journée d’études sur Rachid Mimouni ont plaidé, jeudi à Boumerdès, pour l’impérative traduction de l’œuvre de ce romancier de et vers les trois (3) langues arabe, française et amazighe. « La traduction de toute l’œuvre de ce romancier, dont la réputation a dépassé les frontières nationales de son vivant, est impérative, car la génération actuelle a besoin de lire ses ouvrages et de s’instruire sur leur base », a estimé l’universitaire et chercheur dans la littérature populaire, Abdelhamid Bourayou. La traduction de l’œuvre (quelque 25 romans et ouvrages littéraires) du défunt Mimouni, dont une grande partie est écrite en français, « servira la cohésion nationale, en rapprochant la distance entre les hommes de lettres algériens », a-t-il ajouté. Bourayou a plaidé, à cet effet, pour la création d’une « Fondation nationale pour la traduction » financée par l’État qui se chargera de la traduction, en Algérie, de et vers les trois (3) langues arabe, français et amazigh, d’autant plus, a-t-il dit, que les éditeurs « refusent actuellement de se charger de cette tâche, au vu de son coût » élevé. L’universitaire d’Alger, Hayet Oum Saâd, également spécialisée dans l’œuvre de Mimouni, a classé le romancier parmi les écrivains algériens francophones de 3ème génération, qui se caractérise parmi ses paires par son « discours avec la conscience et son engagement » à atteindre la vérité par le « dialogue et la raison ». « Mimouni était convaincu de l’intérêt de la réflexion profonde dans la quête de solutions aux problèmes de la société », a-t-elle affirmé, pour souligner le fondement de toute son œuvre romanesque autour du triptyque « malédiction de la conscience », « malédiction de la peur » et « absence de l’amour ». Outre une exposition et des projections mettant en exergue la vie et l’œuvre de Rachid Mimouni, et l’organisation d’un hommage à Abdelhamid Bourayou, cette journée d’études a été marquée par l’animation de nombreuses communications sur l’œuvre romanesque et littéraire de Mimouni. Des hommes et femmes de Lettres connus sur la scène littéraire algérienne, dont Abdelhamid Bourayou, Naouel Karim et Hayet Oum Saâd ont fait, à l’occasion, lecture de certains romans de Mimouni, à l’instar de « La ceinture de l’ogresse », « La malédiction » et « L’honneur de la tribu ». Selon le directeur de la culture de Boumerdès (partie organisatrice), la manifestation a pour objectif de mettre en exergue la littérature algérienne d’expression française à travers l’œuvre de Mimouni, tout en constituant un cadre d’échanges pour les romanciers et les jeunes auteurs participant à cette rencontre. Rachid Mimouni est né le 20 novembre 1945 à Boudouaou. Il y suivit ses études jusqu’à l’obtention d’une licence en sciences économiques à l’université d’Alger. Après avoir bénéficié d’une bourse d’études, il partit au Canada pour terminer sa post-graduation, à l’École des hautes études commerciales de Montréal. Il fut nommé, en 1992, membre du Conseil national de la culture, et décéda le 12 février 1995 en France. Le défunt Mimouni a été primé à plusieurs reprises à l’échelle maghrébine et mondiale pour ses nombreux romans, dont « Le fleuve détourné » (1982), « La ceinture de l’ogresse » (1990), « Une peine à vivre » (1991), « La malédiction » (1993) et « La colline visitée » (1993).
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