Après plus d’une semaine de la rentrée des classes marquée par un cafouillage sans précédent autour du livre scolaire, le ministre de l’Éducation nationale a enfin réagi pour mettre les choses au clair.
Habituellement organisée dans les écoles, l’opération de vente des manuels scolaires s’est faite cette année en dehors de ces enseignes, ce qui a créée des tensions et une anarchie au niveau des points de ventes et ce dans toutes les wilayas du pays dont notamment les grandes villes. Les chefs d’établissements qui avaient l’habitude de superviser cette opération ont décidé de ne plus l’assumer sous prétexte que la loi ne le leur permet pas. Suite à cela, le ministre de l’Éducation, Abdelhakim Belabed, s’est enfin décidé de sortir de son silence et d’expliquer la réalité de la situation qui, faut le noter, a suscité, une forte pression chez les élèves et les parents.
Lors d’une réunion organisée jeudi par visioconférence avec les cadres du ministère et les directeurs de l’éducation qu’il a sous sa présidence, pour faire l’évaluation de la rentrée scolaire, Belabed a réfuté toute décision émanant de son département quant à l’interdiction de la vente des manuels dans les écoles. Il a ajouté qu’aucun changement n’a été opéré à cette opération soulignant que la vente des différents manuels des trois paliers se fait en priorité dans les établissements scolaires puisqu’il s’agit avant tout « d’une activité pédagogique ». Aussi Belabed a nié l’existence d’une quelconque pénurie, précisant que le nombre de livres publiés dépasse de loin le nombre d’élèves scolarisés. Dans le même contexte, le ministre de l’Éducation a relevé que la vente des manuels au niveau des librairies et des expositions se fait en appui à l’opération de vente dans les écoles et dans le cadre de la diversification des sources de vente de sorte à permettre aux parents d’élèves d’acquérir ces manuels, chacun selon sa situation.
À rappeler, à ce propos, que l’Office national des publications scolaires avait de son côté annoncé la mise en place de nouvelles mesures afin de parer à la crise du livre scolaire. Il a été décidé, à cet effet, la multiplication des points de vente au niveau des différentes wilayas du pays. Selon Yekhlef Mahmoud, Dg de l’Office, le nombre de points de vente passe de 125 à 600, le nombre d’exposition a été augmenté de 42 à 55, alors que 1300 autres librairies privées ont obtenu l’autorisation de vendre ces manuels scolaires. Selon le même responsable « il n’existe aucun manque en la matière. Tous les manuels destinés aux élèves des trois paliers éducatifs sont disponibles au niveau des établissements scolaires, des librairies agréées, ou au niveau des expositions.
Dans le même contexte, Yekhlef a estimé que la désorganisation ayant marqué l’opération de vente n’est pas due à une quelconque pénurie, mais plutôt à l’assaut des parents sur les points de vente au même moment. « L’ONPS avait fourni aux établissements, les manuels pour l’année 2021/2022 le mois de février dernier, notamment dans les régions du Sud et du Grand Sud », avait-il relevé. La même source a indiqué, d’autre part, que l’office a consacré un quota de 10% soit 8 000 livres d’un total de 80 000 livres publiés. Ce quota est réservé, avait-il précisé, en cas de crise ou de catastrophe. De ce qui est, par ailleurs, de la distribution gratuite des livres, le même responsable a fait savoir que l’opération a atteint un taux de 60%.
Ania Nait Chalal