La nature autocratique du régime du Makhzen dans toute son horreur, Gilles Perrault mort récemment, l’auteur du roman « Mon ami le roi », était à l’origine de la fermeture du tristement célèbre bagne de Tamzmamart où des opposants marocains avaient passé des années loin des yeux des organisations de défense des droits de l’Homme dans des geôles, souterraines, entassés comme des bêtes.
Son livre basé sur des témoignages a irrité Hassan II et le Makhzen qui avaient tout tenté pour bloquer l’impression et puis la distribution. Après l’accession sur le trône, M6 a fermé ce bagne mais cela n’a pas pour autant amélioré les conditions de détentions des prisonniers marocains, notamment les détenus sahraouis et les opposants qui vivent des conditions de détention dramatiques.
Cette situation a poussé la délégation générale d’administration des prisons marocaines a rendre public un communiqué dans lequel elle reconnait que les maisons d’arrêts marocaines vivent une situation intenable qui pourrait, à l’avenir constituer un motif de rébellion des pensionnaires. Le document indique qu’actuellement, la population carcérale est estimée à 100004 prisonniers entassés dans des prisons dont la capacité globale ne dépasse pas 64600 places. Cette organisation a condamné la vague d’arrestations qui risque de multiplier encore plus le nombre de prisonniers dans des établissements déjà surchargés. Pour illustrer ses propos, elle a cité le cas de la prison centrale de Aïn Sebaâ à Dar El-beïda qui n’offre qu’une capacité de 3800 lits pour une population estimée à 10877 individus. Elle a dénoncé la surpopulation est appelé à des solutions urgentes qui offriraient des conditions de détention plus humaines aux détenus parmi lesquels, une surveillance médicale, l’amélioration de la qualité de la nourriture et la mise en place de programme de rééducation et de réinsertion des détenus une fois leur peine consommée. Abordant le volet des atteintes aux libertés, elle a condamné la vague de répression qui s’abat sur les militants des droits de l’Homme. Pour appuyer son propos, elle a cité le cas d’un blogueur marocain condamné à cinq ans de prison pour avoir mis en ligne une vidéo dans laquelle il dénonçait la normalisation des relations de son pays avec l’entité sioniste. Pour sa part l’association marocaine de défense des droits de l’Homme a dressé une image noire de la situation du respect des libertés au Maroc. C’est un constat partagé par Amnesty international qui avait, dans un ancien rapport affirmé que le respect des droits de l’Homme a atteint son niveau le plus bas au Maroc et que la situation y est alarmante.
Le Makhzen, une dictature
C’est là, la véritable image et la véritable nature du royaume et de son makhzen qui soumet ses opposants et les militants de la cause sahraouie a une véritable répression dénoncée par de nombreuses organisations non gouvernementales. Et c’est là aussi la nature autocratique du royaume dénoncée par Yolanda Diaz, l’une des vice-présidentes du gouvernement espagnol et leader du parti Sumar qui n’avait pas hésité à qualifier le régime marocaine de dictature et d’autocratique. Dans son article publié lundi sur le site espagnol El Independiente, Francisco Carrion a notamment mis en relief la nature autocratique du régime qui contrôle le Maroc d’une main de fer, confirmant de ce fait le constat établi par Yolanda Diaz. Il affirme dans son article que l’un des thermomètres pour décider si un pays est installé dans une autocratie est le respect de la liberté d’expression et le pluralisme des médias. Il n’a pas manqué dans ce cadre de rappeler certaines pratiques répréhensibles de la monarchie alaouite qui a recouru à l’utilisation d’outils d’espionnage tels que Pegasus (logiciel sioniste) pour non seulement espionner les téléphones portables des dirigeants étrangers mais aussi pour persécuter ses propres citoyens. Pour sa part, Aboubakr Jamai, directeur du programme de relations internationales à l’université américaine d’Aix-en-Provence, estime que l’utilisation de la vie privée et de la diffamation par les médias connexes affecte l’opposition au régime et aussi ses partisans. Interrogé par le média en ligne El Independiente, Maâti Monjib, universitaire et journaliste marocain, soutient lui également qu’il n’a aucun doute sur la véritable nature du régime marocain. « Le régime marocain est une autocratie avec quelques faux traits d’une monarchie constitutionnelle pluraliste », répond Monjib dans ses réponses au média espagnol. « Ce n’est pas un gouvernement basé sur des élections. Tous les hommes forts du régime qui composent l’élite décisionnelle, tant au niveau central qu’en régions, manquent de légitimité électorale », a –t-il soutenu. Le reste des institutions, de la diplomatie aux médias et aux organisations de la société civile, sont dirigés au plus haut niveau. « Pour masquer la nature même du régime, le Maroc dispose d’un budget colossal dédié aux organismes de relations publiques qui achètent de nombreuses personnalités étrangères, parlementaires, journalistes et, parfois, des médias étrangers ou marocains hors du Maroc », dénonce Monjib. La chape de plomb qui couvre les exactions du régime colonial et autocratique du Makhzen s’est fissurée laissant apparaitre l’horreur de ses pratiques. Les militants sahraouis, les opposants marocains ainsi que les militants des droits de l’Homme qui vivent une répression sauvage voient aujourd’hui leur cri de détresse relayé par les ONG de défense des droits de l’Homme. Les campagnes de lobbying et de maquillage de son image hideuse ne suffisent plus au Makhzen pour masquer ses crasses et tôt ou tard, le Sahara occidental sera libre et le peuple marocain sera maître de son destin et ne sera plus le sujet d‘une monarchie qui a ruiné le pays et l’a offert comme un fruit à l’entité sioniste.
Slimane B.