Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est intervenu depuis la wilaya de Blida, où il a effectué une visite de travail, hier lundi, afin de s’exprimer sur les questions politico-économiques. Sellal a tenu à défendre son Exécutif, tout en assurant que le gouvernement est solidaire, et qu’il travaille d’arrache-pied, pour dépasser la situation économique «difficile». Le chef de l’Exécutif a également répondu à certains acteurs politiques qui sèment le doute sur les capacités du Chef d’État à assurer les affaires du pays. S’il est vrai que la situation économique est délétère, il n’en demeure pas moins que Sellal rassure que le Gouvernement est déterminé à poursuivre ses efforts en vue de sortir de ce contexte. Mais avant, il a tenu à démentir fermement les propos selon lesquels le Gouvernement fait dans la «propagande et la démagogie». À ce titre, il a affirmé que son Exécutif ne fait pas de politique, et qu’il est là pour la seule mission de poursuivre le programme de développement du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Même avec le recul des ressources publiques, «nous n’allons pas revenir sur la politique sociale, et l’appui à l’investissement pour améliorer la croissance économique», a-t-il clamé, lors de son discours prononcé devant les autorités compétentes de Blida, dans une rencontre avec les investisseurs de cette wilaya. Pour Sellal, le pays ne peut plus compter sur les ressources engrangées à travers les hydrocarbures, même s’il a précisé continuer à investir davantage dans cette énergie. D’ailleurs, il a rappelé que le Gouvernement attend beaucoup de l’Entreprise, précisément du FCE (Forum des chefs d’entreprise) qui jouit des encouragements et de l’appui du Gouvernement. Mais, «personne de détient une baguette magique», a reconnu Sellal, qui a expliqué que le plan du gouvernement demande du temps pour sa concrétisation. Le responsable de l’Exécutif a ensuite répondu aux attaques de certains acteurs, qui, selon lui, ne cessent de dénigrer le plan du Gouvernement. Alors que «l’on ne peut ouvrir notre économie, si l’on ne soutient pas l’Entreprise, privée et publique», a-t-il répliqué. Ces propos sont, pour lui, «une idéologie et des reflexes archaïques» qu’il faudra dépasser pour adapter l’économie au contexte actuel. À travers ses haltes à Blida, Sellal a donné instruction aux entreprises d’orienter leur politique vers l’exportation de leurs produits. En réponse aux accusations selon lesquelles le Gouvernement vit en crise, le même responsable a tenu une réponse formelle, en déclarant que l’Exécutif est solidaire et qu’il travaille pour le même objectif de réaliser le programme présidentiel. Mais, «l’on ne doit pas nous mentir», un pays qui n’a pas une assise économique n’est pas un pays.
«Bouteflika veille à l’exécution de son programme»
En faisant une lecture rétrospective du dernier message du Chef de l’État, Sellal a mis l’accent sur le volet traitant de la révision de la Constitution. Le premier responsable de l’Exécutif a indiqué que ce projet vise la mise en place d’un État démocratique et de Droit. En ce sens, «Bouteflika est le seul garant de la Constitution», lequel président de la République met sous la loupe le Gouvernement pour contrôler l’exécution de son programme, qui représente un véritable projet de société, a répondu le chef de l’Exécutif à ceux qui «doutent» des capacités du Chef de l’État à assurer les affaires du pays. Sellal a mis en garde ceux qui «ne respectent pas» les Institutions de l’État, en donnant rendez-vous, allusion aux acteurs de l’opposition d’attendre les élections présidentielles de 2019. Sellal a même répondu à Louisa Hanoune, patronne du PT, qui dénigre le plan du Gouvernement. À la question du droit de préemption de l’État, l’hôte de Blida a fait une mise au point. «L’État ne reviendra jamais sur ce principe, décidé par le président de la République», a-t-il dit, comme pour évacuer la polémique.
Farid Guellil