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INGÉRENCES DANGEREUSES D’ABU DHABI EN AFRIQUE DU NORD ET AU SAHEL ? Les parrains du chaos 

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La récente visite privée de Mohammed VI aux Émirats arabes unis a suscité de nombreuses interrogations sur le rôle d’Abu Dhabi dans les conflits qui touchent plusieurs régions du monde, notamment le Sahel et le Sahara occidental.

Les Émirats arabes unis assument aujourd’hui pleinement leur statut de valet des puissances coloniales dans le monde. Cet Émirat est devenu aujourd’hui une source d’instabilité dans toutes les régions du monde. Son ingérence au Soudan est en train de coûter cher au peuple de ce pays qui voit sa souveraineté menacée par les exactions d’une horde terroriste armée et soutenue par les Émirats. La Libye continue de vivre dans la désunion à cause des ingérences de cet élément devenu le banquier des groupes terroristes. Récemment, il est passé outre les recommandations mondiales en matière de paiement de rançons aux groupes terroristes en versant 40 millions de dollars pour libérer un responsable de ses services secrets arrêté au Mali alors qu’il coordonnait l’acheminement de mercenaires colombiens et d’armes vers le Soudan via un aéroport Tchadien. Les visées expansionnistes des forces coloniales trouvent en cet Émirat, leur principal soutien financier. D’ailleurs, la guerre contre Ghaza a été financée en grande partie par des fonds provenant de ce pays et la résistance palestinienne avait même affirmé que sous couvert d’agents humanitaires, des éléments militaires Émiratis étaient rentrés à Ghaza pour identifier les lieux où étaient détenus les soldats israéliens capturés lors « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre 2023.

Il y a quelques jours, la visite privée de Mohammed VI aux Émirats arabes unis a suscité de nombreuses interrogations sur le rôle d’Abu Dhabi dans les conflits qui touchent plusieurs régions du monde, notamment le Sahel et le Sahara occidental. Après le renouvellement du mandat de la MINURSO, les Émirats ont renforcé leur influence diplomatique en faveur du Maroc, tentant d’orienter la résolution du Conseil de sécurité vers les intérêts de Rabat, déterminé à clore le dossier colonial du Sahara par le biais du supposé plan d’autonomie qui n’est retenu, dans le texte de la résolution que comme une éventuelle piste de négociation entre Rabat et le Front Polisario.

Le soutien d’Abu Dhabi à l’occupation marocaine du Sahara occidental n’est pas nouveau, mais il constitue une pièce essentielle de l’échiquier géopolitique qui menace les droits du peuple sahraoui. À l’ONU, les Émirats arabes unis ont réaffirmé publiquement leur appui à la thèse marocaine, allant jusqu’à déclarer devant la Quatrième Commission que le « Sahara marocain » était une réalité souveraine et que l’autonomie représentait « la seule solution viable », en contradiction flagrante avec les résolutions de l’ONU et de la Cour internationale de justice. Ce soutien n’est pas seulement diplomatique, mais aussi stratégique : il s’inscrit dans une alliance avec Rabat fondée sur des intérêts économiques — comme l’exploitation des ressources naturelles en territoire occupé — et militaires — à travers l’utilisation de ports sahraouis et de routes africaines pour le trafic d’armes, qui ont contribué à déstabiliser des pays comme le Soudan ou le Mali. Il faut rappeler également que le Maroc tente, à travers le soutien financier, surtout des Émirats arabes, à convaincre les pays de la bande du Sahel notamment à s’inscrire dans son projet de route transatlantique permettant d’offrir aux pays africains enclavés un accès à la mer et de faire du port de Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, un hub d’échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde.  Pour le peuple sahraoui, cette double agression — militaire et diplomatique — constitue une atteinte directe au droit à l’autodétermination et à des décennies de résistance pacifique et juridique face à l’occupation. 

Les complices d’Assimi Goïta 

Mais l’ombre des Émirats ne plane pas uniquement sur le Sahara. Tandis que l’or malien transite vers Dubaï avec un contrôle étatique quasi nul— 6 milliards de dollars en 2021, selon des sources journalistiques —, le régime d’Assimi Goïta a autorisé la libération d’un espion émirati, cousin de l’Émir d’Abu Dhabi et trafiquant d’or, en échange de 50 millions d’euros, une somme susceptible de financer des groupes armés. Parallèlement, au Soudan, les armes alimentent un conflit dévastateur qui expose la population civile à des massacres systématiques. Assiste-t-on à un scénario qui se répète ? L’occupation de Dakhla et la route transatlantique que le Maroc veut imposer aux États du Sahel pourraient-elles servir de plateforme à l’expansion émiratie, avec des conséquences aussi déstabilisatrices qu’au Soudan ? Le Sahel, le Sahara occidental et l’Afrique de l’Ouest semblent aujourd’hui être le théâtre d’une géopolitique incontrôlée où le Maroc, les Émirats et les intérêts extractivistes agissent en toute impunité, menaçant la paix, la souveraineté et les droits des peuples concernés. L’activisme d’Abu Dhabi dans la région n’est pas innocent et seule la vigilance des peuples de la région peut endiguer ses visées impérialistes. Les puissances occidentales ont trouvé en cet Émirat un banquier prêt à financer toutes leurs folies et c’est ce qui doit inciter les peuples de l’Afrique de l’Ouest, du Sahel et de l’Afrique à être sur leurs gardes car l’axe Washington-Abu Dhabi- Paris-Rabat- et Tel Aviv est celui la porte par laquelle peuvent arriver tous les malheurs.

Slimane B.      

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