Plusieurs forêts du territoire national et l’incident dans les monts Chelia dans la wilaya de Khenchela, qu’une pluie providentielle et les efforts des éléments de la Protection civile et de la population locale avaient réussi à éteindre, a repris, consumant plusieurs hectares de couvert végétal.
L’année dernière, plusieurs wilayas avaient connu des incendies qui s’étaient simultanément déclaré. Certes, le changement climatique et la sécheresse qu’il génère est un élément favorisant les départs de feu, mais il est clair que la piste des incendies criminels n’est pas à écarter. Les incendies de forêt ces derniers temps, ne sont pas l’œuvre de pyromanes en herbe ou d’apprentis Néron mais bien le résultat d’une entreprise criminelle à laquelle participe la mafia du foncier et du charbon. Si la première brûle des hectares de maquis pour prendre possession de parcelles qu’elle s’empresse de rendre constructibles, la seconde profite du charbon pour inonder le marché, notamment à l’approche de la fête de l’Aïd.
La direction de la conservation des forêts mobilise avant chaque début d’été tout un dispositif de lutte contre les incendies. Les directions de wilaya, ouvrent des pistes forestières, aménagent des pare-flammes, installent des points d’eau et installent des miradors pour les vigies. Ces efforts sont malheureusement contrariés par les pratiques de ces mafias qui ne reculent devant rien pour faire prospérer leur business. Dans plusieurs wilayas du pays, de grandes superficies du patrimoine sylvicole ont été détournés par la mafia du foncier pour y construire des villas cossues. Agissant avec la complicité de responsables locaux, des pontes, se croyant au-dessus de toutes les lois, ils ont détourné plusieurs hectares de forêts. Le hic dans cette histoire est que malgré des actions en justice du mouvement associatif, rien n’a été fait puisque les membres de cette mafia ont fourni des permis de construire en bonne et due forme comme ce fut le cas pour la forêt de Canastel à Oran.
Le changement climatique, un facteur aggravant
Invité par la chaine 3, le directeur général des forêts, Ali Mahmoudi a indiqué que la déforestation et la sécheresse sont des facteurs favorisant le départ d’incendies dans les espaces boisés. «L’Algérie, à l’instar des autres pays de la planète, n’échappe pas à ce phénomène. Nous perdons une moyenne de 34 000 hectares par année, et ce, malgré tous les efforts déployés par l’administration en matière de reconstitution du couvert. On ne pourra jamais reconstituer ce qui a été perdu», a-t-il déploré. Il fera remarquer que l’avancée du désert, la sécheresse et les changements climatiques induits par les gaz à effet de serre sont des éléments qui favorisent le départ et la propagation de feux de forêt. Le constat est juste du moment qu’il est fait sur la base de données et d’études réalisées par le bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), et la direction de la conservation des forêts, mais ce qui nous pousse à indiquer que les incendies de ces dernières années ne snt pas fortuits mais bien la conséquence d’actes criminels est le fait que plusieurs incendies se déclarent au même moment et à des endroits différents du pays. Cela n’est pas innocent et cela traduit une volonté de nuire aussi bien à l’économie nationale qu’au patrimoine sylvicole. Les images d’animaux domestiques et sauvages brûlés vifs et d’agents de la Protection civile exténués par une lutte acharnée contre les flammes, relayées sur les réseaux sociaux sont intenables et traduisent l’impuissance devant des actes criminels commis délibérément pour récupérer des assiettes foncières ou quelques tonnes de charbon et de bois sec. Sur un autre plan, les familles qui choisissent, les forêts pour des sorties aérées doivent prendre des précautions quand elles utilisent des barbecues pour les grillades.
Cela doit nécessiter la prise d’un grand nombre de précautions pour éviter qu’une flammèche ou une braise mal éteinte ne soit à l’origine d’un incendie. La Protection civile et la direction de la conservation des forêts organisent chaque année des campagnes de sensibilisation pour réduire les incendies. Ces efforts sont louables et ont eu l’impact souhaité auprès des citoyens, mais pour la mafia du foncier et du charbon ce sont les moyens dissuasifs qui sont souhaités. Et c’est pourquoi le concours de l’ANP qui dispose de gros moyens et de compétences pour se déployer sur le terrain et procéder au ratissage de grands espaces de maquis et de forêts est souhaitée dans une conjoncture parelle.
Slimane B.