Le président de la République a appelé le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations à plus de vigilance pour lutter efficacement contre les lobbies de l’importation qui seraient tentés par faire du chantage à l’État en créant de toutes pièces des tensions sur certains produits et des pénuries.
Intervenant en marge du dernier Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche, le président de la République a appelé le ministère de faire preuve de fermeté pour faire face aux manœuvres malsaines des lobbies en retirant les licences d’importation et les registres de commerce à ceux dont la culpabilité dans la création de situation de tension, serait établie. Et pour une meilleure organisation du marché, notamment la disponibilité des produits de première nécessité, Abdelmadjid Tebboune a ordonné la préparation d’un décret présidentiel réglementant le commerce extérieur, y compris les opérations d’exportation, qui nécessitent de minutieuses études de faisabilité financière et économique du marché national et international, afin que l’exportation ne devienne pas une malédiction et une source de pénurie et de déséquilibre du marché national. Il faut rappeler, dans ce cadre que dans la logique commerciale c’est l’excédent de la production, après couverture des besoins domestiques qui est destiné à l’exportation. Or, certains lobbies se sont spécialisés dans un véritable travail d’assèchement des stocks de la production nationale, notamment agricole pour la destiner à l’exportation créant ainsi des situations de tensions sur certaines denrées. Il y a lieu de rappeler que durant les dernières décennies, le commerce extérieur algérien était dominé par les « pontes de l’import-import », ce qui avait conduit à une mévente de la production nationale, la disparition de plusieurs segments de l’économie nationale en raison d’une concurrence déloyale, l’intrusion sur le marché national de produits de mauvaise qualité et parfois même dangereux et l’assèchement des réserves de changes. Cette situation avait poussé les pouvoirs publics à créer les conditions pour favoriser les activités, industrielles et autres, exportatrices pour permettre le rééquilibrage de la balance du commerce extérieur algérien. Cet effort consacré par des avantages accordés notamment dans les lois de Finances des dernières années a été dévoyé par certains exportateurs qui se sont livrés à un véritable curage des stocks de la production nationale et qui ont réalisé des opérations parfois à perte pour profiter des « primes à l’exportation ». C’est pour contrer ce phénomène que le président de la République s’apprête à promulguer un décret qui permettra de créer les conditions d’un approvisionnement du marché local en produits de première nécessité et fera barrage devant l’appétit vorace de certains lobbies aussi bien de « l’import -import » que ceux de « l’exportation tout azimut ».
Slimane B.
