Malgré toutes ses tentatives d’empêcher sa publication, le dernier rapport d’Amnesty international accable Israël et l’accuse de mener une politique d’apartheid à l’encontre des populations palestiniennes, aussi bien celles des territoires occupés en 1948 que celles de 1967 ou encore des Palestiniens vivant dans les frontières de l’État hébreu.
Le rapport, publié hier, composé de plus de 200 pages, est un véritable réquisitoire contre Israël et sa politique ségrégationniste à l’encontre des Palestiniens. Amnesty International dénonce « des politiques systématiques de ségrégation et de dépossession pouvant être qualifiées de « crime contre l’humanité », indique le document qui détaille les pratiques d’apartheid de l’entité sioniste, « ségrégation territoriale et restrictions de mouvement, saisies massives de biens fonciers et immobiliers, expulsions forcées, détentions arbitraires, tortures, homicides illégaux ». Le rapport démontre que les lois, politiques et pratiques mises en place par les autorités israéliennes ont progressivement créé un système d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien dans son ensemble ».
Il faut rappeler dans ce cadre que le document, de l’ONG basée à Londres, s’appuie sur les dispositions du Statut de Rome en matière de lutte contre l’apartheid pour épingler Israël et ses pratiques. Il intervient un autre rapport, d’Human Right Watch, publié au mois d’avril dernier, sur les exactions israéliennes contre les populations palestiniennes. Le gouvernement israélien qui avait tenté d’empêcher la publication de ce rapport, a vivement réagi à cette nouvelle mise en cause, accusant Amnesty de « conforter et recycler des mensonges » propagés par des groupes qui cherchent à « jeter de l’huile sur le feu de l’antisémitisme, et de chercher ainsi à délégitimer et décrédibiliser Israël ».
Pourtant l’opinion internationale a toujours dénoncé l’essence ségrégationniste de l’État hébreu, ses crimes contre l’humanité et ses nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. L’histoire de cette entité est jalonnée par de nombreux crimes commis par ses colons et sa soldatesque. La mémoire collective retient toujours dans ses pans, le massacre, le 9 avril 1948, de plus d’une centaine d’agriculteurs du village de Deir Yacine. Malgré toutes les tentatives du commandement israélien de se dédouaner de ce crime, la responsabilité d’Israël a été établie. Pire encore, les massacres dans les camps de palestiniens de Sabra et Chatilla, commis au mois de décembre 1982, alors que le Liban faisait face à une invasion par Tsahal, ont été classés crimes contre l’humanité et la responsabilité d’Ariel Sharon, alors ministre de la guerre clairement établie même par le rapport de la commission « Kahan », mise en place par le gouvernement israélien pour tenter de diriger les regards vers les éléments des phalanges de Bachir Gemayel durant la guerre civile dans le Pays de Cèdre.
Le Maroc, l’allié sioniste au silence complice
D’ailleurs, et s’appuyant sur la compétence universelle de la justice belge, des Palestiniens, survivants à ces massacres, avaient intenté un procès à Bruxelles pour crime contre l’humanité contre Ariel Sharon. Une action qui ne s’est pas éteinte et qui reste toujours pendante devant le tribunal malgré son décès. C’est cette entité criminelle à laquelle s’est allié le Maroc sous l’impulsion de son makhzen. Il en est devenu le sous-traitant et le principal soutien dans sa Politique de négation de tous les droits des Palestiniens.
L’actuel chef du gouvernement de Tel Aviv a même asséné qu’il ne reconnaitra jamais un Etat palestinien et qu’il ne sera pas le ministre israélien qui pourrait avaliser la naissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Mais cette déclaration ne semble pas avoir poussé le palais royal à reconsidérer son soutien à l’État hébreu et mettre un frein à sa dynamique de normalisation avec l’État hébreu, aujourd’hui au banc des accusés en matière d’atteinte aux droits de l’Homme. Rabat qui adopte les mêmes pratiques et la même politique dans les territoires occupés du Sahara occidental, est en train de faire la promotion de la pseudo-démocratie à l’israélienne. Il est en train de tout mettre en œuvre pour faire admettre Israël à l’UA en qualité d’observateur. Au rythme de la soumission qu’il fait montre, le Makhzen pourrait même faire campagne pour admettre l’entité sioniste à la ligue arabe.
C’est dire que le masque qui donnait une image humaine à Israël est une nouvelle fois tombé, la communauté internationale en est témoin et aujourd’hui elle doit prendre ses responsabilités pour contraindre Israël à reconnaitre le droit des Palestiniens à un État souverain et surtout à mettre en œuvre un plan de paix qui leur reconnait ce droit.
Slimane B.