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IL EXPLOITE LA SITUATION DE CRISE POUR OPÉRER DES MILLIERS D’ARRESTATIONS : Amnesty International épingle le Maroc

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L’Organisation Amnesty International (AI) a dénoncé, hier, les milliers d’arrestations opérées par les autorités marocaines qui exploitent les mesures pénales décrétées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire en vigueur dans le royaume depuis fin mars.

Dans un communiqué rendu public, hier, sur son site, AI indique avec instance que «  les autorités marocaines  doivent cesser d’exploiter les lacunes de la législation » relative à l’état d’urgence sanitaire à dessein «de poursuivre en justice des militants des droits humains, des journalistes citoyens et d’autres personnes parce qu’ils ont critiqué de façon pacifique la gestion de la crise de Covid-19 par le gouvernement » a précisé Amnesty International. Rappelant à cette occasion que le 23 mars dernier le Parlement marocain a adopté un nouveau décret-loi, déclarant l’état d’urgence sanitaire et prévoyant une peine de trois mois d’emprisonnement et une amende de
1 300 dirhams « en cas de non-respect des consignes et décisions prises par les autorités publiques » ou d’entrave à ces consignes et décisions au moyen « d’écrits, de publications ou de photos », AI affirme que la décision prise par les autorités de Rabat de prévoir des peines d’emprisonnement pour sanctionner les personnes qui enfreignent le confinement ou le couvre-feu, en raison de la situation sanitaire « est disproportionnée » souligne Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International. Elle indique que « ce texte présente des lacunes ». Pour AI «ceci ne devrait en aucun cas être utilisé pour réduire au silence » ceux qui expriment des critiques sur les mesures du gouvernement et sa gestion de la pandémie du Covid-19.
Poursuivant, AI soutien que « le fait de remettre en cause l’action menée en réponse à la pandémie ou de pointer du doigt les insuffisances de l’approche suivie par les pouvoirs publics ne constitue pas une infraction ». Faisant remarquer « les risques élevés de transmission du Covid-19 dans les prisons et autres lieux de détention », AI relève que la démarche du gouvernement marocain, dans son exploitation des mesures de lutte contre le Covid 19, pour cibler des personnes critiquant la gestion de la pandémie, en les emprisonnant, ne fait que « grossir le nombre de détenus » et «aggraver encore les problèmes de santé publique engendrés par la pandémie » avertit AI.
Qualifiant d’ «illégales » les poursuites contre les personnes concernées, AI appelle Rabat « à l’abandon des poursuites » et de souligner dans sa conclusion que « personne ne doit se retrouver derrière les barreaux pour le simple fait d’avoir enfreint les restrictions imposées dans le contexte de la pandémie de Covid-19 » a dénoncé, Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.
Karima Bennour

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