L’ex-secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, semble vouloir mettre fin aux spéculations, qu’a suscitées, notamment, son absence, durant les deux derniers conseils de son parti et son retour «inattendu». En effet, s’étant éclipsé pendant deux ans après sa démission du poste de secrétaire général, en janvier 2013, et son absence des activités du parti, l’actuel chef du Cabinet à la présidence de la République a assisté aux travaux de la 3e session ordinaire du conseil national, tenue jeudi et vendredi derniers, à Zéralda. Faut-il rappeler qu’il est réapparu pour la première fois, lors de l’élection de l’instance du bureau d’Alger, où il a été désigné membre du secrétariat national. Sa réapparition, donc, à nouveau, lors de cette 3e session, a attisé davantage les spéculations internes et des médias, au sujet d’un retour de l’ex-chef du gouvernement sur la scène politique nationale, en prévision d’un probable remaniement ministériel, qui interviendrait incessamment, indiquent des sources gouvernementales. Partant de ce fait, sa réintégration des instances dirigeantes du parti n’est que les prémices d’un probable retour d’Ahmed Ouyahia, dans la composante du prochain gouvernement, et pourquoi pas «succéder à Abdelmalek Sellal?» Bien qu’il soit venu assister aux travaux de cette session, en tant que membre du conseil national, ce qui relève de l’ordinaire, sa présence était plus symbolique, lors de cette rencontre, puisqu’il s’est contenté d’écouter d’un «air désintéressé», paraît-il, le discours d’Abdelkader Bensalah, son successeur à la tête du parti depuis le dernier congrès, il y a une année. Son retour, donc, pourrait être perçu comme un désir de «l’homme fort du régime» de revoir l’emprise sur son parti. En effet, le RND est sujet depuis ces derniers mois à de graves turbulences, lorsqu’on sait que les tractations menées ont secoué les instances de ce parti. Des divisions internes continuent de déchirer ces instances dirigeantes, et une guerre clanique est déclarée entre partisans de Bensalah et Ouyahia. D’ailleurs, lors de sa présence à la réunion du renouvellement de l’instance du bureau d’Alger, Ouyahia a donné sa caution à Seddik Chihab, son fidèle homme de confiance. Stratégiquement, donc, Ouyahia semble être bien parti pour reprendre en main les règnes de son parti.
Les choses ne lui vont pas forcément à Tizi Ouzou, par exemple. Lors de l’élection du coordinateur de cette wilaya, des chamailleries ont éclaté entre partisans et opposants à «l’homme de crise». C’était finalement une «proche partisane» de l’actuel chef du parti qui était élue, ont indiqué des militants. Sur un autre volet, des observateurs de la scène politique nationale pensent que le retour d’Ahmed Ouyahia aux affaires politiques n’est qu’un indice révélateur de son intention de succéder à Abdelmalek Sellal, actuel chef du gouvernement. En effet, ses chances ne sont pas des moindres, d’autant plus que la crise financière à retombées économiques, que traverse le pays, requiert, selon un cadre proche de Ouyahia, «un homme capable de gérer la situation», a-t- indiqué. Ahmed Ouyahia n’affiche pas pour autant «ses ambitions».
Sollicité en marge de la rencontre de Zéralda, pour avoir son avis au sujet justement de son retour déjà à la vie politique, puis probablement aux commandes de son parti, après avoir «fait le vide», lors des dernières rencontres du RND, il a indiqué aux journalistes présents : «Je m’étais retiré de la présidence du RND, volontairement, et ce, pour l’intérêt de mon parti. Je suis toujours militant, d’où mon élection au conseil national auprès du bureau d’Alger. Mon absence au congrès du parti a été motivée par une mission que j’ai menée à l’étranger. Concernant les deux sessions du conseil national, j’ai jugé utile de ne pas assister à la première, pour ne pas «gêner» les travaux de cette réunion organique. Pour ce qui est de la deuxième, agenda oblige, j’ai été chargé en tant que ministre d’État de mener les consultations sur la révision de la Constitution. Donc, aujourd’hui, je suis venu assister à cette 3e session, car j’ai été élu dernièrement membre du conseil national», a-t-il expliqué. À une question sur son probable retour à la tête du RND, Ouyahia a évité de parler de la crise que traverse son parti, en estimant qu’il n’est pas la pour critiquer la gestion de «son frère» (Abdelkader Bensalah), a-t-il fait savoir. Si, par le passé, l’absence de l’ex-chef du gouvernement aux réunions de son parti est justifiée par ses fonctions en tant que chef du Cabinet à la présidence, pourquoi son retour à la vie politique maintenant, dès lors qu’il occupe toujours le même poste?, a-t-il achevé sa mission en tant que tel ?
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Farid Guellil
