Alors que quatre des militants, dont Greta Thunberg, ont accepté leur expulsion en signant des documents d’éloignement, huit autres ont catégoriquement refusé, dénonçant une procédure de piraterie. Parmi eux figure Rima Hassan, militante des droits humains et députée européenne, dont le refus de collaborer avec les autorités israéliennes a été salué comme un acte de résistance politique et morale. Transférés dans un centre de détention, ces huit militants ont exprimé leur volonté de porter la cause palestinienne devant les tribunaux israéliens eux-mêmes, mettant Israël face à ses contradictions en matière de droits humains et de liberté d’expression. « Le courage de Rima Hassan, son refus de céder à la logique d’intimidation, fait d’elle une figure majeure de la solidarité internationale. » — témoignage d’un membre de la coalition Freedom Flotilla. La détention de militants humanitaires, dont Rima Hassan, qui refuse de signer son expulsion, ravive la mobilisation mondiale contre le blocus de Ghaza. En interceptant le navire humanitaire “Madleen”, en pleine mer et dans des eaux internationales, les forces israéliennes ont déclenché une nouvelle vague d’indignation mondiale. La flottille, composée de douze militants internationaux — dont Rima Hassan, eurodéputée franco-palestinienne, et la militante climatique suédoise Greta Thunberg — acheminait de l’aide vers Ghaza, territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et placé sous un blocus israélien qualifié d’illégal par de nombreuses organisations internationales. Le navire “Madleen”, partie intégrante de la Freedom Flotilla Coalition, visait à briser ce blocus qui, depuis des années, prive la population gazaouie de vivres, de médicaments, d’eau potable et de carburant. Il a été arraisonné de force dans la nuit de dimanche à lundi par la marine israélienne, alors qu’il évoluait dans les eaux internationales, ce qui constitue, selon plusieurs juristes, une violation flagrante du droit maritime. Le Centre juridique Adalah, qui assure la défense des militants à bord, a qualifié l’intervention israélienne de « piraterie en haute mer » et d’atteinte au droit à la liberté de navigation. “Israël s’appuie sur le blocus illégal pour justifier la détention de citoyens engagés dans une mission exclusivement humanitaire,” a dénoncé l’organisation, insistant sur le caractère non-violent et symbolique de la flottille. Face aux critiques, l’armée israélienne a tenté de détourner l’attention en diffusant des images soigneusement scénarisées : soldats offrant de l’eau aux militants, sourires devant les caméras, vidéos rappelant les attaques du 7 octobre 2023… Une stratégie de communication grossière, selon plusieurs observateurs, visant à criminaliser une mission humanitaire en l’associant au “terrorisme”. Mais ces efforts n’ont pas empêché une vague d’indignation planétaire. Des ONG, des parlementaires européens, des collectifs pour la paix et même des institutions internationales ont dénoncé l’interception violente du “Madleen”, nommé ainsi en hommage à Madleen Kullab, une pêcheuse ghazaouie ayant perdu toute sa famille et son embarcation sous les bombes.
Offensive contre la solidarité et le droit international
Pour Israël, cette opération s’inscrit dans une stratégie claire : dissuader toute tentative d’aide directe à Ghaza. Le ministre de la Sécurité, Israël Katz, a lui-même promis des mesures “nécessaires” pour stopper la flottille, affirmant que le blocus maritime empêchait la livraison d’armes à la résistance palestinienne. Or, aucune arme n’était à bord. Les manifestants transportaient exclusivement des vivres, des médicaments et des fournitures médicales. Selon le droit international, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, une telle intervention dans les eaux internationales est illégale, sauf en cas de menace imminente. En l’occurrence, la menace invoquée n’est que rhétorique et infondée. Le gouvernement français, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé que cinq Français étaient à bord, dont un a accepté son expulsion, tandis que les quatre autres — dont Rima Hassan — comparaîtront devant un tribunal israélien. Le Quai d’Orsay a déclaré suivre la situation avec attention, sans pour autant condamner fermement l’arraisonnement. Du côté de l’ONU, le porte-parole adjoint du secrétaire général, Farhan Haq, a souligné que “les détenus sont apparemment en sécurité mais que des inquiétudes demeurent quant à leur isolement et aux conditions de leur interrogatoire.” Il a rappelé qu’Israël, en tant que puissance occupante, porte la responsabilité de la sécurité des civils, y compris ceux qui cherchent à livrer de l’aide humanitaire.
“Madleen” : un nom symbole
Ce n’est pas un hasard si ce navire porte le nom de Madleen Kullab. À travers son histoire de pêcheuse privée de tout, le choix de ce nom incarne la mémoire, la résistance et l’humanité d’un peuple pris au piège. Pour les organisateurs, le “Madleen” n’était pas un simple bateau : c’était un cri de conscience, un acte de désobéissance morale face à l’indifférence. En tentant de le faire taire, Israël ne fait que renforcer la détermination de celles et ceux qui refusent de détourner les yeux.
M. S.
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