Abou Bakr el-Baghdadi, le chef des groupes terroristes de Daech, a été tué en Syrie, suite à une opération militaire américaine, a annoncé, hier, le président des États-Unis, Donald Trump.
Le chef terroriste s’est fait exploser avec sa «veste» chargée d’explosifs, a précisé le locataire de la Maison blanche. Bien avant cette annonce, la veille, le site américain, News Week, avait indiqué que le président Trump «aurait approuvé», ces derniers jours, le lancement d’une opération militaire en Syrie contre le chef de Daech, Abou Bakr el-Baghdadi.
Peu de temps avant la déclaration du président américain, annonçant la mort du chef de Daech, la télévision d’État irakienne a diffusé, hier, des images montrant, selon elle, les conséquences du raid américain en Syrie au cours duquel le chef de Daech, Abou Bakr el-Baghdadi aurait été tué. Les images, filmées de jour, montrent un cratère ainsi que des vêtements déchirés et tâchés de sang et d’autres images filmés de nuit montrent une explosion.
Deux sources des services de sécurité irakiens et deux officiels iraniens, selon la télévision irakienne, ont pour leur part dit, hier, avoir reçu confirmation, depuis la Syrie que le chef terroriste de Daech, avait été tué. Peu de temps après l’élimination du chef terroriste de Daech, l’information a été confirmée hier, par le locataire de la Maison Blanche, indiquant que l’opération militaire a été menée dans le nord-ouest de la Syrie, Idlib, en Syrie, et que Abou Bakr el-Baghdadi s’est fait exploser avec sa «veste» chargée d’explosifs, a déclaré le président américain. Par ailleurs, le ministère turc de la Défense a, de son côté, déclaré qu’«en préalable à l’opération américaine dans la province d’Idleb en Syrie la nuit dernière, (samedi soir : Ndlr), des échanges d’informations et une coordination ont eu lieu, entre les autorités militaires des deux pays» a-t-il précisé.
De son vrai nom Ibrahim Awad al-Badri, le chef de Daech serait né en 1971 dans la région de Bagdad, en Irak, il a échoué à devenir avocat puis militaire, selon des médias étrangers, avant d’étudier la théologie. Surgissant, dès 2014, en Irak, soit près de trois ans après l’annonce, dans la nuit du 2 mai 2011, par l’ex-président américain, Barak Obama, de l’élimination de Ben-Laden, lors d’une opération militaire américaine, près de cinq ans, après c’est au tour du président américain d’annoncer, hier, l’élimination d’Abou Bakr el-Baghdadi, chef de l’organisation terroriste, Daech. L’organisation terroriste Daech s’est implantée, dans des régions et pays, pour ne citer que l’Irak, Syrie, Libye et Yémen, cibles d’intérêts stratégiques de puissances occidentales ; principalement les États-Unis, a vu le jour et pris de l’ampleur, notamment par ses opérations barbares, dès 2014.
Des médias étrangers, dont russes, iraniens, turcs et syriens, ont rappelé, dans leur traitement respectif de la mort du chef terroriste de Daech, que, el Baghdadi a créé un groupuscule de terroristes, suite à l’invasion américaine de l’Irak en mars 2003, sans impact réel, avant d’être arrêté et emprisonné dans le gigantesque camp Bucca. Libéré faute de preuves, il a rejoint un groupe de terroristes sous tutelle de l’organisation terroriste de Ben Laden, El-Qaïda, avant d’en prendre la tête quelques années plus tard. Profitant du chaos irakien, engendré par l’invasion de l’armée américaine de ce pays, les terroristes sous ses ordre se sont installés en Syrie dès 2013, avant qu’il opère une offensive de grande envergure en Irak, suite à quoi, le groupe a été rebaptisé Daech, en 2014, en remplacement d’Al-Qaïda.
L’opération militaire américaine, en Syrie, ayant conduit à l’élimination du chef de Daech, est intervenue dans un contexte particulier, marqué notamment par l’intense activité militaire dans le nord de la république syrienne. Alors que les autorités syriennes et leur allié russe ont accéléré le déploiement de leurs troupes à la frontière syro-turque, en plus de l’intervention militaire de la Turquie, au nord syrien. Les américains, de leur côté, annonçaient l’envoi de renforts militaires dans une zone pétrolière plus à l’Est sous contrôle kurde.
Le chef du groupe terroriste Daech ayant pris pied en Irak , puis en Syrie a fait sa seule apparition publique connue au cours de l’été 2014, lorsque le groupe était en pleine avancée sur les territoires des deux pays, avant qu’il soit la cible d’une opération militaire irakienne de grande envergure, dès 2016, reprenant ainsi le contrôle des territoires, sous la mainmise des terroristes.
La veille de l’annonce, hier, de la mort du chef de Daech, El-Baghdadi, par le locataire de la Maison Blanche, son porte-parole, Hogan Gidley, a déclaré dans la soirée de samedi que Donald Trump « fera une annonce très importante demain matin –hier/ndlr) à 9H00 (13H00 GMT) depuis la Maison Blanche », sans autres précisions.
La déclaration de Hogan Gidley est intervenue après la publication d’un tweet, par le locataire de la Maison Blanche, dans lequel il a indiqué «quelque chose d’énorme vient de se passer! » a-t-il écrit. La sortie médiatique annoncée du président américain, survient également alors que, selon le site Newsweek, Donald Trump «aurait approuvé ces derniers jours le lancement d’une opération contre Daech visant son chef Abou Bakr el-Baghdadi», information que le Pentagone s’est refusé à tout commentaire, ont rapporté des médias américains.
Hier, l’édition en langue arabe de l’agence turque Anadolu, citant des sources médicales a fait état de «sept corps, dont ceux de trois femmes, ont été retrouvés sur le lieu de l’opération américaine contre el-Baghdadi». Selon la même source «huit hélicoptères et deux aéronefs sans pilote ont été impliqués dans le raid» indiquant que «les appareils ont frappé un site proche de la localité de Baricha, dans le gouvernorat d’Idlib», le village précité est situé à moins d’une dizaine de kilomètres de la frontière avec la Turquie.
Karima Bennour