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Hanoune estime indiscutable le changement au sein du DRS : «Bouteflika a agi dans ses prérogatives»

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La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, est revenue hier sur le dernier changement opéré à la tête du DRS, mais sans trop tartiner en longueur. D’ailleurs, elle a préféré d’abord se lancer dans une série de diatribes, qui fait sienne, en critiquant les mesures économiques du gouvernement, avant de s’exprimer sur la mise à la retraite du désormais ex-patron du DRS, le général Toufik. Intervenant devant les représentants de la presse nationale, militants et cadres de son parti, la chef du PT a préféré parler succinctement sur une question «sensible» qui semble échapper à sa lecture habituelle. Même si le remaniement en question «porte atteinte à la stabilité nationale et son immunité sécuritaire», a-t-elle estimé, il n’en demeure pas moins que la décision prise par le chef de l’état se passe de tout commentaire auprès de la dame de fer du PT. «Le président de la République a agi selon les prérogatives que lui confère la loi. Il n’y a pas de doute à faire là dessus. Il s’agit bel et bien d’une décision signée par lui-même (Bouteflika, Ndlr). Je n’ai pas à commenter ce réaménagement au sein du DRS», a-t-elle déclaré, avant de s’interroger: «mais, dans quelles circonstances intervient ce changement dans l’appareil sécuritaire?», a-t-elle ajouté. En effet, Hanoune appréhende les conséquences d’une telle décision sur la sécurité du pays. Elle a tenu à expliquer que ce remaniement «souverain» soit-il, ne s’accommode pas avec le climat sécuritaire «incertain» qui prévaut à l’intérieur et à l’extérieur du pays, a-t-elle laissé entendre. Il n’y a qu’à voir le développement dangereux de la situation sécuritaire dans la région, aggravée par la recrudescence de l’activité terroriste pour justifier ces appréhensions, a indiqué la première responsable du PT.
Au-delà donc des choix «prééminents et indiscutables» du chef de l’état, la responsable du parti de gauche, a émis des réserves quant aux impacts immédiats des décisions sur l’expansion du phénomène du «terrorisme qui se nourrit des situations d’anarchie et d’instabilité», a-t-elle mis en garde. Abordant dans un premier lieu la situation économique du pays, aussitôt elle a entamé son discours, Louisa Hanoune a écarté toute responsabilité du président de la République et du Premier ministre dans la crise à l’origine de la chute des prix pétroliers. Même si, les mesures prises par le gouvernement pour pallier à cet impératif ne sont pas peu-«répréhensibles» aux yeux de l’ex-candidate aux dernières élections présidentielles. En effet, passant au crible la LF 2016 (Loi de finances), elle a estimé que ces dispositions ne seront pas sans conséquences préjudiciables aux couches sociales et engendreront la paupérisation de la population. Que ce soit les dispositions portant sur l’amnistie fiscale, la révision de l’article 87 bis, les nouvelles taxes d’habitation, du carburant et celle liée à l’utilisation du mobile, ou encore la dépréciation volontaire de la monnaie nationale, selon la patronne du PT, ce ne sont là des décisions qui menacent le pouvoir d’achat des citoyens.
«Ce sont les travailleurs et les couches défavorisées qui en payeront le prix», a-t-elle relevé. à l’échelle de l’économie, Hanoune a détaillé que la multiplication des taxes provoquera un recul dans la consommation des ménages, ce qui se répercutera de manière négative sur la production nationale. Le tout a-t-elle clamé sous couvert d’une politique d’investissement qui va aux antipodes de la politique économique nationale, a-t-elle laissé entendre. Comme à son accoutumé, Hanoune n’a pas passé sous silence ce qu’elle considère d’une politique de privatisation «féroce», que celle menée notamment par le Forum des chefs d’entreprises (FCE), a-t-elle accusé. En effet, la chef du PT n’a de cesse fait montre d’une opposition à tout ce qui émane de l’organisation drivée par Ali Haddad, dont elle récuse les propositions contenues dans le document portant solutions palliatives à la crise, soumises notamment au gouvernement il y a quelques mois. S’agissant de la politique de rationalisation telle qu’elle a été décidée par l’Exécutif national, la même responsable déplore des restrictions budgétaires qui ont touché les dotations destinées au fonctionnement et à l’équipement dans divers secteurs d’activité. En effet, pour étayer ses propos, elle a détaillé que les autorisations de programmes sont amenuisées de 50%. Enfin, pour Hanoune, il ne s’agit pas d’imputer la responsabilité de la crise au Premier ministre, encore moins selon elle au chef de l’état, mais qu’elle réside en l’absence d’un ministère de Planification. Lequel département aurait anticipé sur les méfaits d’une telle crise, a-t-elle souligné.
Farid Guellil

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