La coordination des syndicats autonomes du secteur de l’Éducation qui poursuit aujourd’hui sa dernière journée de grève devra entamer une série de rencontres et de discussions avec la tutelle après la fête de l’Aïd El-fitr. Le MEN, qui décide d’ouvrir un dialogue sérieux avec les syndicats, se penchera notamment sur la question de la révision intégrale du décret exécutif 08/315 complétant et modifiant le décret 12/240 du statut particulier des travailleurs de l’Éducation.
C’est en tout cas ce que rapportent plusieurs sources médiatiques indiquant que le département de Mohamed Ouadjaout serait en train de préparer l’installation d’un groupe de travail paritaire qui sera chargé de l’évaluation du statut particulier des travailleurs du secteur et mettre la lumière sur les dysfonctionnements qui le caractérisent. La démarche du MEN est, le moins que l’on puisse dire, nécessaire afin de mettre un terme à la grogne des travailleurs exprimée par des séries d’actions de contestations. Des actions qui risquent de s’amplifier à l’échelle nationale si les responsables n’affichent pas de réelle volonté à résoudre les problèmes soulevés. La coordination des 14 syndicats, ayant appelé à une grève de trois jours depuis dimanche, menace en effet d’aller vers le durcissement de son mouvement et son inscription dans la durée dans le cas où le Men persiste à ignorer les doléances légitimes des travailleurs.
D’ailleurs, cette coordination compte se réunir aujourd’hui pour procéder à l’évaluation de ses trois jours de grève et de fixer notamment sa prochaine stratégie pour les mois à venir.
Suivi massif de la grève dans le cycle primaire et timide au secondaire
De ce qui est de la participation des travailleurs des différents corps à la grève entamée dimanche 9 mai ainsi qu’aux rassemblements devant les directions de l’éducation, il a été relevé que c’est le cycle primaire qui a enregistré le plus d’adhésion. Outre les enseignants, des chefs d’établissements et même des inspecteurs ont répondu favorablement à l’appel de la coordination. Le taux de participation à ce niveau a été évalué de 78% à l’échelle nationale. Pour ce qui est, cependant, des cycles moyen et secondaire, l’adhésion des travailleurs a été de moyenne à timide. L’on fait état d’un taux de participation de 32% dans les CEM, alors que ce taux n’a pas dépassé les 0,79% dans les lycées. Il est à rappeler qu’outre l’amélioration du pouvoir d’achat, et le rétablissement de la retraite anticipée, les travailleurs de l’éducation réclament la révision du système de primes, la révision du statut particulier, et l’annulation du système de contractualisation ainsi que l’intégration des travailleurs professionnels. Sur le plan pédagogique, ils demandent la révision des programmes et des manuels scolaires et l’amélioration du système éducatif.
Ania Nait Chalal
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