Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) observant une grève illimitée depuis une semaine réclament de « l’activité ».
Les contestataires qui s’inquiètent quant à leur sort dénoncent le ralentissement voire même l’arrêt de la production au sein de la société depuis quelques années et ce malgré les mesures importantes prises par les autorités à son égard. «Aux yeux du monde, nous sommes travailleurs mais en réalité nous chômons », a révélé, hier, un des employés grévistes rencontré à l’extérieur de la SNVI de Rouïba. Selon notre interlocuteur, le motif de la grève est simple et clair : « Nous ne revendiquons pas d’augmentation de salaire mais du travail », dira-t-il et d’ajouter : « nous travaillons depuis plus de trois ans au compte-gouttes et cette situation doit changer ». Ayant entamé une grève ouverte depuis lundi dernier les travailleurs des unités (véhicules industrie, carrosserie industrie, et de la fonderie) ont à l’unanimité relevé le manque de volonté de la direction générale d’engager un dialogue sérieux avec les représentants des travailleurs. « Nous sommes livrés à notre sort », proteste la même source ajoutant qu’aucun responsable « n’a daigné faire un pas positif et ouvrir le débat avec nous » pour trouver une solution à la situation catastrophique de la société. La situation semble, en effet, inquiétante, a-ton constaté lors de notre virée sur le lieu de la contestation. Les travailleurs étaient désemparés et incertains quant à leur avenir professionnel, notamment, que la majorité sont des jeunes avec des CDD (contrat à durée déterminée). Il convient de signaler qu’outre, le travail, les grévistes revendiquent la confirmation des contractuels qui « risquent d’être licenciés à tout moment » ainsi que le maintien de la retraite proportionnelle sans condition d’âge. Depuis l’annonce, en juin, de la décision du gouvernement d’aller vers la suppression de la retraite anticipée, les contestataires font état d’un départ massif de travailleurs au sein de la SNVI. « Nous enregistrons de 30 à 40 départs par mois. C’est une véritable hémorragie qui touche notre entreprise », regrette un quadragénaire qui indique avoir fait 31 ans de service. Aussi en ce qui concerne les contractuels, il révèle qu’ils sont prés de 1000 à être non confirmés. A noter, par ailleurs, que la direction générale de la SNVI avait dans un communiqué rendu public souligné avoir constaté « un climat déstabilisateur initié par des courants néfastes ». La DG affirmant respecter le choix des travailleurs de faire valoir leur droit à la retraite se dit disposée au dialogue et à la communication « dans une totale transparence ». Elle a appelé les travailleurs à la sagesse et de rejoindre leur poste dans la sérénité. Seulement, cet appel semble être tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque les grévistes ne comptent pas lâcher prise. La grève devra se poursuivre si aucune solution n’est présentée.
Ania Nait Chalal