Visiblement, l’entraîneur national, Christian Gourcuff, n’a toujours pas digéré son échec à conduire les Verts à atteindre l’objectif qui leur a été assigné à l’occasion de la précédente Coupe d’Afrique des nations, après leur élimination en quart de finale face à la Côte d’Ivoire.
En tout cas, le technicien français n’a pas caché sa déception dans ce registre lors d’un entretien qu’il a accordé au site officiel de la Fédération internationale de football. «La CAN a été une déception parce qu’on avait les moyens de l’emporter. Ça s’est joué en quart contre le futur champion, mais c’est un match où on a fait trop d’erreurs sur le plan défensif pour passer, même si, à mon avis, on s’est montré supérieur à notre adversaire », pense-t-il. Toutefois, ce fut une expérience enrichissante pour lui, même s’il déplore la mauvaise qualité des terrains qui était « plus favorable aux équipes qui avaient des arguments athlétiques ».Evoquant sa stratégie de jeu que certains trouvent qu’elle ne diffère pas trop de celle de son prédécesseur en équipe nationale, le Bosnien, Vahid Halilhodzic, le coach français n’est pas du tout de cet avis.
Dans sa philosophie du jeu, Gourcuff insiste sur le plan collectif. « Il faut avoir du plaisir à jouer l’un avec l’autre, de jouer l’un pour l’autre. Le plaisir de jouer ensemble passe par des devoirs envers son partenaire. À partir du moment où c’est accepté, on peut avancer », croit-il fermement. Sur le plan tactique, le coach national ne cache pas que son système est à l’opposé de son prédécesseur. Il avoue qu’il était compliqué pour lui d’hériter d’une équipe qui « surfait sur son succès au Mondial ». « Ma prise de fonction a commencé directement sur des éliminatoires, donc il ne fallait pas se louper. Les deux matches contre l’Éthiopie et le Mali ont été excessivement importants. C’était un nouveau départ, donc il fallait afficher les choix tactiques sur lesquels j’entendais travailler, et le faire avec suffisamment de tact pour qu’il y ait une continuité ». Une épreuve qu’il a passée avec succès grâce à des joueurs qui avaient la même sensibilité que lui.Par ailleurs, il reconnaît la qualité du groupe dont il a hérité, notamment sur le plan technique. « Des garçons comme Yacine Brahimi ou Sofiane Feghouli respirent le foot et la joie de jouer. Sur le plan humain, j’ai découvert une sélection avec beaucoup de fraîcheur (…). J’ai trouvé une richesse dans les échanges qu’on ne trouve plus dans les clubs de L1, par exemple », confesse le technicien breton. Cependant, il « n’idéalise pas » pour autant. « Il y a évidemment d’autres problèmes qui se posent en compétition, comme la frustration chez ceux qui ne jouent pas, mais ça
c’est dans toutes les sélections »,tempère-t-il.
Hakim S.