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GHAZA : Les intempéries aggravent le drame humanitaire

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La catastrophe humanitaire s’aggrave dramatiquement dans la bande de Ghaza, où une jeune palestinienne a trouvé la mort à la suite de l’effondrement d’un mur d’habitation partiellement détruit par des bombardements israéliens antérieurs.
Le drame s’est produit dans le quartier d’Al-Rimal, à l’ouest de la ville de Ghaza, alors qu’un puissant système dépressionnaire, accompagné de pluies torrentielles et de vents violents, frappe le territoire depuis samedi soir.
Selon des sources médicales locales, la victime, âgée de 30 ans, est décédée sur le coup lorsqu’un mur d’une maison bombardée s’est effondré sur la tente où elle s’abritait avec sa famille, dans la zone du port du quartier d’Al-Rimal. Des témoins oculaires ont indiqué que la structure, fragilisée par des frappes israéliennes durant la guerre d’extermination menée contre Ghaza, n’a pas résisté aux rafales de vent, s’écroulant sur la tente voisine. Le drame a également fait plusieurs blessés parmi les membres de la famille de la victime. Ce nouvel incident tragique met une fois de plus en lumière la situation extrême des Palestiniens déplacés, contraints de vivre dans des tentes précaires ou des bâtiments menaçant ruine, faute de toute alternative sûre. Parallèlement, les fortes pluies et les vents violents ont provoqué l’inondation et l’envol de milliers de tentes de déplacés dans différentes régions de la bande de Ghaza. À Khan Younès, dans le sud du territoire, des centaines de tentes installées le long du littoral ont été submergées par la montée des eaux et la houle marine provoquées par la dépression. Le météorologue Laith Al-Allami a précisé que Ghaza est actuellement affectée par une nouvelle dépression polaire, caractérisée par des précipitations abondantes et des vents puissants, aggravant les souffrances de centaines de milliers de Palestiniens vivant dans des abris de fortune ou des centres d’hébergement dépourvus des conditions minimales de vie. Depuis le début des intempéries hivernales en décembre, 17 Palestiniens, dont quatre enfants, ont perdu la vie en lien direct avec les effets des dépressions successives, selon un précédent communiqué de la Défense civile de Ghaza. Près de 90 % des centres d’hébergement pour déplacés ont été inondés, touchant des populations dont les maisons ont été détruites par les bombardements sionistes. D’après des données du Bureau des médias du gouvernement à Ghaza, plus de 250 000 déplacés ont déjà été affectés par ces intempéries, sur un total d’environ 1,5 million de personnes vivant dans des tentes ou des structures improvisées ne garantissant aucune protection réelle contre le froid, la pluie et le vent.

Des bâtiments s’effondrent en série
Les intempéries ont également entraîné l’effondrement de plusieurs immeubles résidentiels partiellement détruits lors des mois de bombardements intensifs. Faute d’options, de nombreuses familles palestiniennes se voient contraintes de s’abriter dans des bâtiments fissurés et instables, exposant leur vie à un danger permanent. Cette situation est la conséquence directe de la destruction massive du tissu urbain de Ghaza et du refus persistant d’Israël d’autoriser l’entrée de matériaux de construction, de logements préfabriqués et d’équipements de reconstruction, en violation des engagements prévus par l’accord de cessez-le-feu. Bien que l’accord de cessation des hostilités soit entré en vigueur le 10 octobre 2025, marquant officiellement la fin de la guerre d’extermination, les conditions de vie sur le terrain n’ont connu aucune amélioration significative. Israël continue de se soustraire à ses obligations, notamment l’introduction des volumes convenus de denrées alimentaires, d’aides humanitaires, de fournitures médicales et de logements temporaires. Pour rappel, le 8 octobre 2023, Israël a lancé une guerre d’extermination contre la bande de Ghaza qui s’est poursuivie pendant deux ans. Ce conflit a fait environ 71 000 martyrs palestiniens et plus de 171 000 blessés, tout en détruisant près de 90 % des infrastructures civiles du territoire. Les Nations unies estiment le coût de la reconstruction à environ 70 milliards de dollars, un chiffre qui illustre l’ampleur du désastre. Aujourd’hui, les intempéries viennent s’ajouter aux séquelles de cette guerre, transformant chaque épisode de pluie en catastrophe humanitaire majeure.

Un besoin urgent de 200 000 logements
Dans un communiqué publié dimanche depuis Ramallah, la cellule gouvernementale de gestion de crise a alerté sur le besoin urgent d’environ 200 000 unités de logement préfabriquées pour répondre aux nécessités humanitaires immédiates et offrir un abri plus sûr aux déplacés face aux conditions climatiques extrêmes. La cellule a confirmé que la dépression actuelle a provoqué l’inondation et l’envol de milliers de tentes à travers le territoire, aggravant un état d’urgence humanitaire déjà critique. Le communiqué souligne également l’inondation de la route côtière Al-Rachid, longue de près de 26 kilomètres, où de nombreuses tentes ont été endommagées par la montée des vagues. Les autorités ont insisté sur le fait que les conditions météorologiques extrêmes ont doublé la souffrance des déplacés, contraints de vivre dans des tentes fragiles incapables de les protéger du froid et des infiltrations d’eau. Des effondrements de maisons partiellement détruites ont été enregistrés, représentant un danger immédiat pour leurs occupants, en l’absence totale de solutions alternatives d’hébergement. Le communiqué met également en lumière l’incapacité des organisations humanitaires à répondre aux besoins urgents, en raison de la pénurie aiguë de fournitures et du maintien des restrictions imposées par l’occupation sioniste sur l’entrée de l’aide. Les autorités palestiniennes ont lancé un appel pressant aux Nations unies et aux institutions internationales afin d’exercer une pression immédiate sur Israël pour permettre l’entrée de logements préfabriqués et de matériel d’hébergement, dans le but de réduire les risques mortels auxquels sont exposés les déplacés. À Ghaza-ville, les pluies ont submergé de nombreuses tentes tandis que les vents en ont détruit des centaines d’autres. Les déplacés, privés de moyens de chauffage en raison de la pénurie de carburant, ont passé une nouvelle nuit sous un froid glacial. Cette situation a eu des conséquences particulièrement graves sur les enfants, avec l’enregistrement de plusieurs décès liés au froid, selon des sources locales. Alors que la communauté internationale multiplie les déclarations, la réalité sur le terrain demeure implacable : à Ghaza, chaque tempête révèle l’ampleur d’une crise humanitaire provoquée par la guerre, prolongée par le blocus et aggravée par l’inaction politique. Les tentes arrachées par le vent et les murs qui s’effondrent continuent de rappeler que, pour les Palestiniens de Ghaza, la fin des bombardements n’a pas signifié la fin de la souffrance.
M. Seghilani

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