Alors que l’armée de l’occupant sioniste intensifie ses opérations de nettoyage ethnique et d’extermination dans le nord de Ghaza, des vagues incessantes de civils continuent de fuir vers la ville de Ghaza.
Ces déplacés, désormais contraints de survivre dans des camps de fortune, affrontent des conditions humanitaires désastreuses. Depuis plusieurs semaines, des camps improvisés émergent dans les espaces publics, les terrains de sport et les centres sociaux de Ghaza pour accueillir des centaines de familles fuyant les bombardements. Ces abris précaires ne protègent ni du froid glacial de l’hiver ni des dangers constants des frappes aériennes. Dans ces camps rudimentaires, les besoins essentiels, tels que la nourriture et l’eau potable, se font cruellement sentir. Malgré les efforts des associations caritatives locales, les ressources disponibles restent très insuffisantes face à l’ampleur des besoins. Avant le début des opérations militaires, le 5 octobre dernier, environ 200 000 Palestiniens vivaient dans le nord de Ghaza. Mais selon l’UNRWA, 130 000 d’entre eux ont été déplacés de force. Face aux ordres de l’armée sioniste leur demandant de migrer vers le sud de Ghaza, la majorité des déplacés ont refusé, préférant se diriger vers l’ouest et le centre de la ville de Ghaza. En parallèle, l’occupant a renforcé son blocus, empêchant l’entrée de plus de 8 000 camions d’aide humanitaire, selon un communiqué du bureau médiatique du gouvernement local. Cette situation a poussé les autorités de Ghaza à déclarer le nord de la bande comme « zone sinistrée » dès le 5 novembre. Rashdi Ghaban, un habitant de Beit Lahia, raconte avoir fui avec sa famille de 13 personnes pour trouver refuge dans un camp situé à l’ouest de Ghaza. « Nous avons dormi deux jours dans la rue avant de trouver une tente », explique-t-il. Malgré le froid perçant des nuits d’hiver, il confie que « cela reste mieux que de mourir sous les décombres ». De son côté, Yahya Zaqout, vivant dans un camp du quartier Al-Nasr, évoque une vie remplie de privations. « Toutes les places publiques sont désormais des camps, car il n’y a plus de maisons ou d’écoles pour nous accueillir. » Refusant initialement de quitter le nord, il conclut : « Après 14 mois de résistance, nous avons été forcés d’accepter une vie d’humiliation. » Selon les estimations du bureau médiatique local, le nombre de déplacés internes depuis le début des attaques israéliennes s’élève à deux millions sur une population totale de 2,3 millions. Soutenue par les États-Unis, Israël poursuit ses offensives dans Ghaza, causant plus de 151 000 morts et blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes. Plus de 11 000 personnes sont portées disparues, tandis que la faim et les maladies s’ajoutent aux massacres. Les crimes commis à Ghaza ont conduit la Cour pénale internationale à émettre, le 21 novembre dernier, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Mais Israël poursuit ses exactions, ignorant ces appels à la justice et aggravant l’une des pires crises humanitaires du siècle.
Un crime génocidaire inédit dans l’histoire
Ghaza, victime d’une agression sioniste génocidaire, est aujourd’hui la région comptant « le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde », selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). L’organisation alerte également sur des opérations chirurgicales réalisées sans anesthésie en raison des pénuries extrêmes. Au cours des 14 derniers mois, près de 26 000 personnes ont subi des blessures graves et irréversibles. En parallèle, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte qu’une personne blessée sur quatre dans l’enclave palestinienne souffre de blessures majeures nécessitant une rééducation, notamment pour des amputations ou des lésions de la moelle épinière. Avant même le 7 octobre 2023, 21% des ménages de Ghaza déclaraient compter au moins un membre de la famille handicapé, avec 58 000 personnes handicapées officiellement recensées par le Bureau central palestinien de statistique. Ce chiffre a considérablement augmenté depuis, amplifié par les frappes aériennes incessantes et la destruction systématique des infrastructures de santé. Tous les hôpitaux de Ghaza sont désormais hors service ou incapables de répondre aux besoins médicaux élémentaires. Le personnel soignant est contraint d’abandonner des patients souffrant de maladies pourtant curables, faute de médicaments et d’équipements. Selon Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, « des images insoutenables montrent des enfants ensanglantés sous les décombres ». La malnutrition aggrave également la situation. Près de 19 000 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë ces quatre derniers mois, un chiffre presque doublé par rapport au début de l’année. Les femmes enceintes et postnatales sont également en danger : les équipes médicales de l’UNRWA prennent en charge quotidiennement environ 500 patientes à haut risque, tandis que de nombreux bébés prématurés meurent en raison du manque de matériel de ventilation et de lait spécialisé. Face à ce drame, l’UNRWA appelle le Conseil des ministres arabes de la santé, réuni en Irak, à prendre des mesures concrètes pour reconstruire le système de santé de Ghaza. « Sans approvisionnement en nourriture, médicaments et carburant, le nombre de martyrs continuera d’augmenter », avertit l’organisation. Ce cri d’alarme intervient alors qu’au moins 30 martyrs ont été recensés jeudi soir à Nuseirat, victimes d’un bombardement qui a laissé des familles ensevelies sous les décombres. La communauté internationale reste interpellée face à l’urgence d’agir pour mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et restaurer un minimum de dignité humaine.
Tragédie humanitaire ignorée par la communauté internationale
L’agression sioniste contre Ghaza se poursuit avec une intensité sans précédent, marquée par des bombardements massifs visant les civils et des destructions méthodiques des infrastructures. L’armée de l’occupant sioniste continue de raser des immeubles résidentiels, piégeant leurs habitants sous les décombres, tout en restreignant l’accès des équipes de secours et des hôpitaux, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique.Le bilan des martyrs dans la bande de Ghaza a atteint 44 930, dont la majorité sont des enfants et des femmes, depuis le début de l’agression de l’occupant sioniste le 7 octobre 2023. Les mêmes sources ont ajouté que le nombre de blessés a atteint 106 624, depuis le début de l’offensive, tandis que des milliers de victimes restent sous les décombres. Il a été également signalé que les forces de l’occupant ont commis deux massacres contre des familles à Ghaza, faisant 55 martyrs et 170 blessés, qui ont été transportés aux hôpitaux au cours des dernières 24 heures. Dans la nuit de samedi, des bombardements ont frappé le nord-ouest du camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de Ghaza, causant des destructions importantes. Des sources locales rapportent également des tirs depuis des hélicoptères israéliens et une violente frappe aérienne dans le quartier de Karama, au nord-ouest de la ville de Ghaza. Par ailleurs, vendredi soir, un raid aérien a ciblé une maison à Jabalia, dans le nord de Ghaza, faisant plusieurs martyrs et blessés parmi les civils. Selon des médias locaux, l’attaque a visé une habitation appartenant à la famille Abu Warda, laissant un bilan encore incertain. Les agressions ne s’arrêtent pas là. Plusieurs maisons ont été détruites dans le quartier de Zaitoun, dans le sud-est de la ville, causant la mort de trois personnes et en blessant cinq autres. À Sabra, un autre quartier du sud de Ghaza, une frappe a tué un civil et en a blessé trois autres. L’armée de l’occupant a également incendié une ambulance devant l’hôpital du martyr Kamal Adwan, paralysant les secours dans cette zone. Simultanément, les conditions climatiques difficiles ont aggravé le sort des déplacés. Les tempêtes accompagnées de fortes pluies ont emporté plusieurs tentes de réfugiés près des plages de Ghaza, ajoutant une nouvelle dimension à la crise humanitaire.
L’inaction internationale et le veto américain critiqués
Sur le plan diplomatique, le silence complice de la communauté internationale, soutenu par les vetos occidentaux, notamment celui des États-Unis, contribue à prolonger ce génocide. Le 20 novembre dernier, Washington a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. Cette motion, soutenue par 14 des 15 membres du Conseil, visait à imposer une pause dans les violences meurtrières de l’occupant sioniste. Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a dénoncé cette utilisation récurrente du droit de veto par les États-Unis. Lors d’un discours prononcé devant l’Assemblée générale le 11 décembre, il a déclaré : « Le veto, conçu pour équilibrer les décisions du Conseil de sécurité, est aujourd’hui détourné au profit des intérêts géopolitiques étroits de Washington, donnant carte blanche à la machine de guerre israélienne. » Le rôle de la communauté internationale est plus que jamais remis en question face à l’ampleur des souffrances infligées au peuple palestinien. Tandis que le veto américain protège l’agresseur, la population de Ghaza est abandonnée à son sort, sans perspective de répit ni de justice.
Témoignage glaçant d’un soldat israélien
Un soldat de réserve israélien, Haim Har Zahav, a dénoncé les crimes de guerre systématiques perpétrés par l’armée de l’occupant sioniste dans le secteur de Ghaza, révélant des actes de destruction et de violence indiscriminée. Dans un témoignage rapporté par le quotidien israélien Haaretz, Har Zahav décrit des scènes insoutenables, affirmant que « la vie des Palestiniens vaut moins que celle des chiens là-bas ». Il souligne l’absence totale de restrictions concernant l’utilisation des armes, indiquant que des bâtiments sont détruits et que toute personne s’approchant des zones frontalières floues au nord de Ghaza devient une cible. Le soldat affirme que ces pratiques relèvent de crimes de guerre méthodiques, où le meurtre et la destruction sont réalisés sans distinction. Selon lui, ces actions ne servent aucunement les objectifs de la guerre. Il ajoute que les buts déclarés, comme la libération des prisonniers israéliens, ne sont plus au cœur du discours militaire. Bien qu’il reconnaisse que le lancement de cette guerre a été justifié par les événements du 7 octobre 2023, Har Zahav insiste sur le fait que cette guerre n’a jamais été menée comme une « guerre juste ». Il qualifie les actions de l’armée israélienne à Ghaza de « guerre plus sombre que noire », caractérisée par des crimes de guerre graves et récurrents.
M. Seghilani