La décision « unilatérale» du ministère de l’Éducation nationale de prolonger d’une année le mandat actuel de la commission de gestion des œuvres sociales n’a pas fait la joie de ses partenaires sociaux. Les syndicats autonomes ayant appris la nouvelle lundi dernier reprochent à la tutelle de ne pas les avoir consultés sachant qu’un accord a été établi le 1er juillet passé à ce que le mandat soit prolongé jusqu’à la fin de ce mois de septembre seulement.
Le premier à avoir réagi est le syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF) présidé par Boualem Amoura. Contacté, hier, il a affirmé que le dossier des œuvres sociales est un sujet de discorde entre le ministère et les syndicats, qui pourrait même être à l’origine de chamboulements et de perturbations au cours de cette année scolaire. Qualifiant la décision, de prolongation, d’une année du mandat de la commission actuelle sans la consultation des travailleurs, d’« illégale, injuste et provocatrice », il a rappelé qu’un consensus avait pourtant eu lieu entre la tutelle et 10 syndicats à ce que cette prolongation de mandat se fasse jusqu’à la fin du mois courant et pas plus. «Durant cette réunion il n’y a eu aucun différend et tous les syndicats étaient même d’accord à aller vers un référendum pour l’élection d’une nouvelle commission », a-t-il en outre fait savoir. Pour le secrétaire général du SATEF, il n’est pas possible de recourir à une telle démarche alors que la gestion de cette commission était «opaque» et «catastrophique». Et d’ajouter que cette dernière n’a présenté ni bilan moral ni bilan financier de ses trois années de gestion, alors que la loi exige un bilan moral et financier à chaque fin d’exercice. « C’est tout simplement antiréglementaire », dira-t-il. Mais ce qui est plus intrigant pour notre interlocuteur, c’est le silence de la première responsable de l’Éducation, Nouria Benghebrit, qui a été interpelée sur cette question mais qui n’a donné aucune réponse. Preuve de la mauvaise gestion de cette commission dont le mandat a été prolongé, Amoura a évoqué les 20 commissions d’enquête de l’IGF (inspection générale des finances) diligentées dans 20 wilayas. Évoquant, d’autre part, la façon de gérer les œuvres sociales, le SG du SATEF a réitéré son attachement à la décentralisation de cette activité, soulignant que dans tous les secteurs qui font partie de la fonction publique, la gestion des œuvres se fait de manière décentralisée sauf pour le secteur de l’Éducation nationale.
Ania Nait Chalal