La décision de la police française (DGPN) prise, samedi dernier et adressée à « tous les services gérant les frontières extérieures » (de la France) a pris tout le monde de court. Le quotidien français « Le Figaro » nous apprend que ladite décision précise que « le ressortissant algérien, titulaire de passeport diplomatique ou de service qui ne détient pas de visa…fera l’objet d’une procédure de…refoulement. Cette mesure est immédiate ». Le journal de l’avionneur Dassault, ne mentionne pas que l’exemption du visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service est régie par l’Accord algéro-français de 2013 » comme l’a si bien précisé le ministère algérien des Affaires étrangères dans son communiqué publié lundi dernier. Il faut rappeler que la DGPN (française) qui relève du ministère français de l’intérieur (Retailleau), « broute » sur les plates-bandes du ministre des Affaires étrangères français (Barrot). Ce qui humilie forcément ce dernier car c’est de lui que dépend l’application de cet accord. De plus, l’accord de 2013 stipule dans son article 8 que « Le présent Accord peut être dénoncé, par écrit, par l’une ou l’autre des Parties. Cette dénonciation entre en vigueur quatre-vingt-dix jours après la date de notification du préavis écrit par la voie diplomatique. L’application du présent Accord peut être suspendue en totalité ou en partie par l’une ou l’autre des Parties, la suspension et la levée de cette mesure devant être notifiées par la voie diplomatique ». Cet article 8 a été entièrement piétiné.
Au mépris du droit et des règles régissant le fonctionnement des institutions françaises. Plus grave, les relations entre États relèvent du Président de la république française. Le principal auteur de cette débandade c’est Retailleau qui se cache derrière la DGPN. D’ailleurs, 24 heures après la publication du communiqué de notre ministère des Affaires étrangères dénonçant la frivolité du pouvoir français, c’est un silence coupable au quai d’Orsay. À l’Élysée Macron est si honteux qu’il a décommandé sa visite au recteur de la mosquée de Paris prévue lundi dernier. Retailleau « bouscule » Barrot, « ignore » Bayrou et fait « un bras d’honneur » à Macron. La décomposition du pouvoir français est actée. Les cartes sont brouillées. Les médias français qui n’ont plus les mots pour défendre Retailleau, se taisent. Personne ne sait qui dirige la France ni comment elle est dirigée. Loin d’avoir affecté notre pays qui dans son communiqué a rappelé qu’« aujourd’hui, comme hier, l’Algérie n’a aucun intérêt particulier, ni aucun attachement significatif, à l’égard de cet Accord ». C’est la France qui depuis 1986 a demandé par trois fois l’exemption de visa pour les diplomates et par trois fois a « essuyé une fin de non-recevoir systématique » de l’Algérie. Ce n’est qu’en 2007 qu’elle a fini par accepter l’accord. Moralité, cette « mesure » de la police française des frontières fait plus de mal à la France qu’à l’Algérie. Retailleau aura réussi à démontrer que c’est la débandade au sommet en France !
Zouhir Mebarki