Le Forum africain des systèmes alimentaires (AFSF) dans sa 19ᵉ édition a ouvert ses portes, lundi, à Dakar sur le thème, « La jeunesse africaine : fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires ».
L’AFSF réunira chefs d’État, ministres, dirigeants des secteurs public et privé, représentants de la société civile, décideurs politiques, chercheurs, partenaires de développement, agriculteurs et des défenseurs de la jeunesse. Le Forum représente une plateforme multipartite de concertation sur la transformation agricole en Afrique visant à offrir une plateforme africaine large et inclusive de redevabilité où discuter des politiques et des pratiques, tout en accompagnant les initiatives et les partenariats cherchant à garantir la sécurité alimentaire, à réduire la pauvreté et à stimuler une croissance agricole rentable, inclusive et durable qui puisse améliorer les conditions de vie des petits producteurs et productrices agricoles. Son objectif spécifique est d’élaborer des plans d’action concrets pour une transformation agricole inclusive, conformément au cadre de résultats du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) de Malabo. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’inauguration qui s’est déroulée au CICAD de Diamniadio, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné la pertinence du thème pour un continent qui comptera, en 2050, 2,5 milliards d’habitants, dont 600 millions de jeunes supplémentaires en âge de travailler. « Nous sommes à un tournant décisif qui commande de mettre la jeunesse au cœur de nos politiques de développement », a-t-il insisté. Le président Faye a ainsi mis en avant la nécessité d’une éducation et d’une formation adaptées aux besoins d’une agriculture moderne, intensive et durable. Évoquant les données du rapport 2024 de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire dans le monde, le président Faye a alerté sur les risques qui menacent l’Afrique face à l’insécurité alimentaire en cas d’inaction. « Plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde l’année dernière, en particulier en Afrique (…) Si les tendances actuelles persistent, plus d’un milliard de personnes seront chroniquement sous-alimentées en 2030, dont la moitié en Afrique », a-t-il prévenu. « Pourtant, notre continent dispose de tout le potentiel nécessaire pour atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il ajouté, citant à ce titre les terres arables représentant 65 % du total mondial, les importantes ressources hydriques ainsi qu’une population composée à 60 % de jeunes. « Faisons des systèmes alimentaires robustes le moteur d’une renaissance africaine fondée sur la souveraineté, l’innovation et le développement partagé. » « Investir massivement dans la modernisation, la maîtrise de l’eau, la transformation locale et la digitalisation est une urgence de première nécessité », a plaidé le président Faye, convaincu qu’une nouvelle trajectoire se dessinera au sortir du Forum, qui se poursuit jusqu’au 5 septembre. L’objectif du forum est, selon les organisateurs, d’accélérer la transformation des systèmes alimentaires, de valoriser le rôle des jeunes et de préparer la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique 2026–2035.
R. I.
