Le gouvernement norvégien a ordonné une révision urgente des investissements de son fonds souverain pétrolier, le plus important au monde, dans plusieurs entreprises sionistes soupçonnées de contribuer à la guerre contre Ghaza. Cette décision intervient à la suite de nombreuses plaintes émanant de partis politiques, de syndicats et de la société civile, qui dénoncent l’implication indirecte du fonds dans le soutien à l’agression sioniste. Le ministre des Finances, Jens Stoltenberg, a officiellement demandé une enquête approfondie sur la participation du fonds dans des sociétés accusées de soutenir l’effort militaire sioniste. Le quotidien britannique Financial Times rapporte que ces investissements ciblés sont accusés d’alimenter les attaques contre la population de Ghaza et de contribuer à l’aggravation de la situation en Cisjordanie occupée. La polémique s’est intensifiée après les révélations du journal norvégien Aftenposten, selon lesquelles le fonds aurait accru ses investissements dans la société sioniste Bet Shemesh Engines. Cette entreprise, spécialisée dans la maintenance de moteurs d’avions militaires, a reconnu entretenir les appareils utilisés par l’entité sioniste pour bombarder Ghaza. En deux ans, la participation du fonds norvégien dans cette société est passée à 15 millions de dollars, soit une part de 2,1 % à la fin de l’année 2024 – un montant plus de quatre fois supérieur à celui de l’année précédente. Face à l’indignation croissante, le Premier ministre Jonas Gahr Støre s’est dit profondément préoccupé et a chargé Stoltenberg de consulter la Banque de Norvège, qui gère le fonds, afin d’obtenir des éclaircissements. Dans une déclaration publique, Stoltenberg a reconnu que la guerre à Ghaza était contraire au droit international et provoquait d’immenses souffrances humaines, ajoutant qu’il était légitime de s’interroger sur les liens financiers avec des entreprises impliquées. La controverse survient à un moment politiquement sensible, à quelques semaines des élections législatives prévues le 8 septembre. Le gouvernement de centre-gauche est sous pression, tandis que l’opposition exige une transparence totale et des mesures immédiates pour désengager le fonds des entreprises sionistes impliquées dans le conflit. Le fonds souverain norvégien, qui pèse quelque 2 000 milliards de dollars, détenait à la fin de l’année 2024 des parts dans 65 entreprises sionistes, pour une valeur totale de 2,1 milliards de dollars (22 milliards de couronnes norvégiennes). Cela ne représente que 0,1 % de ses actifs, mais les symboles comptent. Le Conseil éthique indépendant, chargé de recommander les exclusions de sociétés contraires aux principes du fonds, avait déjà proposé depuis 2009 l’exclusion de neuf groupes sionistes. Pourtant, Bet Shemesh Engines ne figure sur aucune liste noire, ni de ce conseil, ni des Nations unies. Interrogé à ce sujet, le directeur du fonds, Nicolai Tangen, a déclaré que l’investissement dans Bet Shemesh avait été effectué via un gestionnaire externe, et que la société sioniste ne faisait l’objet d’aucune interdiction officielle. Il a toutefois admis que les nouvelles informations allaient être étudiées, ajoutant : « Je vois les mêmes images que tout le monde – ce sont des scènes horribles. » Certains responsables au sein même du fonds expriment leur frustration face à la lenteur d’application des recommandations du Conseil éthique. Plusieurs manifestations ont eu lieu devant le siège de la Banque de Norvège à Oslo, dénonçant la complicité financière de l’État dans la guerre contre Ghaza. Le débat soulève également des tensions diplomatiques. Des voix internes mettent en garde contre les répercussions potentielles d’un retrait massif des investissements dans des entreprises sionistes, notamment vis-à-vis des États-Unis, principal allié de l’entité sioniste. La Norvège, réputée pour sa diplomatie active en faveur des droits humains et de la paix, se retrouve aujourd’hui confrontée à une dissonance entre ses principes affichés et la réalité de ses placements financiers. L’opinion publique, choquée par les massacres à Ghaza, exige des actes à la hauteur des engagements moraux du pays. Il reste à voir si la révision demandée par Jens Stoltenberg débouchera sur une réorientation concrète du portefeuille du fonds souverain, ou s’il s’agit d’un simple geste symbolique en période électorale. Ce qui est certain, c’est que la réputation éthique du plus grand fonds de richesse au monde est désormais entachée par son implication dans une guerre qualifiée de génocidaire par de nombreuses ONG internationales.
M. S.
Accueil ACTUALITÉ FINANCEMENT D’ENTREPRISES SIONISTES : Oslo enquête sur l’implication de son fonds pétrolier