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FILS DU CHAHID ET MILITANT DE L’INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE MAURICE AUDIN : Pierre Audin décédé à l’âge de 66 ans

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Pierre Audin, fils du chahid Maurice Audin, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 66 ans des suites d’une maladie. Cette nouvelle a profondément attristé les nombreux amis qu’il comptait en Algérie. Après le décès, en février 2019, à Paris, de sa mère, Josette Audin, qui avait consacré sa vie à la recherche de la vérité sur la disparition en juin 1957 de son époux, Maurice Audin, et également des militants qui, comme lui, ont été assassinés par les parachutistes tortionnaires, Pierre Audin a pris le relais pour poursuivre ce combat. En tant que responsable au sein de l’Association Josette et Maurice Audin, il avait assisté en juin 2022 à l’inauguration du buste de son père à la Place Audin à Alger. Il brandissait avec émotion et fierté son passeport algérien qu’il avait fini par obtenir en avril 2022. Il était pourtant déjà Algérien, depuis 1963, année où sa mère Josette a eu la nationalité algérienne et du fait aussi et surtout de la qualité de chahid reconnue à son père par les autorités algériennes dès après l’indépendance. C’est le 5 juillet 1963 que la Place Maréchal Lyautey a été débaptisée, pour devenir Place Maurice Audin. Pierre Audin était le mieux placé pour parler du combat de ses parents, il l’a fait dans un entretien à un confrère, il y a un an : «Josette et Maurice Audin se considéraient comme Algériens. Ils ne se sont pas battus à côté des algériens mais parmi eux, pour l’Algérie, leur pays. Ils sont entrés au PCA (Parti communiste algérien) pour mener la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.» Il avait également expliqué que « Lorsqu’on se bat pour un idéal, on n’attend rien en retour. Ce n’est pas un marché. Le seul devoir qu’on a vis-à-vis de ceux qui sont morts pour cet idéal, c’est un devoir de vérité historique. » Depuis 2010, Pierre Audin était sur des projets de vulgarisation des maths et de la science en Algérie. Il avait plaidé en faveur de la pérennisation du Prix de mathématiques Maurice-Audin attribué, en même temps, à deux chercheurs, (un algérien et un français) dans cette filière. Il estimait indispensable de développer la culture scientifique parmi les jeunes. «Algérien, comme les autres» -il se définissait ainsi-, Pierre Audin est resté fidèle à l’engagement de ses parents et au sacrifice de son père, mort pour l’indépendance de l’Algérie. Pour rappel, le 11 juin 1957, pendant la bataille d’Alger, Maurice Audin, 25 ans, doctorant en mathématiques à l’université d’Alger, militant communiste algérien, était arrêté à son domicile, devant sa famille, par les parachutistes du général Massu, avant d’être torturé. Le jeune assistant à la faculté d’Alger n’en est jamais revenu. Torturé et assassiné par l’armée française qui a fait disparaître son corps, il est déclaré «évadé» par les autorités militaires. Josette Audin, restée courageusement à Alger, avec trois enfants en bas âge, en pleine guerre de libération, après l’assassinat de son époux, a commencé, à cet instant, un long combat pour faire reconnaître la vérité sur la disparition de Maurice Audin, chahid sans sépulture, comme un nombre indéterminé d’autres martyrs algériens de la lutte armée pour l’indépendance.
M. R.

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