La date des évènements du 17 Octobre 1961, halte historique importante dans le cheminement de la Guerre de libération nationale, a été commémorée hier au siège du journal El Moudjahid par de nombreuses figures historiques. La thématique abordée a tourné autour de «La contribution de la communauté algérienne à la guerre de libération».
À cette occasion mémorielle, le 58ème anniversaire de la Journée nationale de l’émigration, le Forum du moudjahid et l’association Machâal Echahid, en coordination avec l’ONM (Organisation nationale des moudjahidine) ont organisé un hommage aux chouhada de la Seine qui a connu la présence de plusieurs moudjahidine ainsi que de l’avocate Mme Ben Brahem, chercheuse spécialisée dans l’histoire de la Guerre d’Algérie.
Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN. Préparée en secret, la manifestation est un boycott du couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Nord-Africains, a connu la sortie des Algériens précisément au quartier de Nanterre et le lendemain un communiqué du parquet a déclaré que ce sont les Algériens qui ont utilisé la violence contre les forces de l’ordre et en réalité c’est eux qui ont créé la panique au sein des policiers en annonçant qu’il y avait plusieurs morts au sein des policiers.
«Ces manifestations avaient débuté en soirée à Nanterre où 30 000 Algériens qui sont sortis pacifiquement et sans porter rien que ce soit dans les rues parisiennes, et en contrepartie y a eu la mobilisation d’un dispositif sécuritaire de 10 000 policiers» Selon Mme maître fatma Ben Brahem.
«Jean Paul Brunet, exploitant des archives restées inédites, déclare qu’il y a eu des victimes algériennes et des cadavres ont été repêchés de la Seine. Les responsabilités de Maurice Papon, dans la répression des Algériens, l’ont mis au centre de deux procès entre 1997 et 1999. Lors du procès intenté par Maurice Papon à Jean-Luc Einaudi» ajoute-t-elle.
Rappelons que l’historien français, Gilles Manceron, vient de plaider pour que la France rende « librement accessibles » les archives de la Guerre d’Algérie, préconisant un arrêté de dérogation générale portant leur ouverture aux citoyens en parallèle aux déclarations d’Emmanuel Macron lors de sa visite à Alger. Le président français s’était dit «prêt» à ce que la France restitue des crânes d’insurgés algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et 1850, conservés au Musée de l’homme, à Paris, et longtemps revendiqués par les historiens algériens,il a lancé aussi un appel à tous les témoins de l’époque, ou à leurs descendants, pour qu’ils participent à ce « travail de mémoire » en confiant leurs témoignages ou leurs documents personnels aux archives nationales. Une «loi de déclassification» devrait être adoptée par le Parlement français afin d’autoriser la restitution, du fait du principe d’inaliénabilité des collections publiques.
Ce système, a déploré l’historien, a « conduit à des milliers d’autres disparitions d’Algériens », rappelant la journée d’études organisée le 20 septembre 2019 en France afin d’aborder « le sort des disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises ». Une rencontre qui a été soutenue par les grandes organisations pour la défense des droits de l’homme et contre la torture,a-t-il noté.
Abdenour Alia