Le voile se lève peu a peu sur la stratégie militaire des États-Unis dans la région du Maghreb et leur volonté de déploiement militaire, y compris à travers des bases militaires. Ainsi, et après l’annonce de l’octroi à la Tunisie, après le Maroc, du statut d’«allié majeur non-membre de l’Otan», Washington aurait l’intention de profiter de ces statuts pour s’implanter, militairement, de manière durable dans la région, et de laisser le partenaire français jouer les utilités et un rôle secondaire. D’après «The Wall Street Journal», généralement bien informé, les États-Unis seraient en pourparlers avec des pays du Maghreb, afin d’établir une base pour leurs drones dans la région. L’objectif serait de renforcer leur surveillance de Daech en Libye. Selon le journal, cette base permettrait aux USA et aux pays occidentaux de supprimer l’un des derniers «angles morts» auxquels font face leurs services de renseignement, pour surveiller et attaquer Daech et de l’empêcher de s’étendre dans la région.
Un responsable US explique qu’une base dans un pays du Maghreb proche des «bastions» de Daech en Libye aiderait les États-Unis à «combler les lacunes dans notre compréhension de ce qui se passe» là-bas. Il a précisé que les bases actuelles des drones américains se situent, en effet, trop loin pour permettre une surveillance prolongée. Les longues distances que les drones doivent parcourir limitent le temps qu’ils peuvent consacrer à l’observation des combattants en Libye, avant de devoir rentrer à leur base pour se ravitailler.
Pour l’instant, aucun pays nord-africain pouvant offrir l’accès à une base n’a accepté la demande des États-Unis, selon le journal américain. Même si des informations, non confirmées, diffusées par des sites spécialisés tunisiens laissent entendre qu’il y aurait des préparatifs pour l’aménagement d’une base militaire américaine dans le sud tunisien. Pour le moment, aucun pays n’a donné son accord, mais des officiels américains cités par «The Wall Street Journal» affirment que tout lieu choisi serait certainement une base déjà existante, sous le contrôle souverain du pays hôte. Ce dernier donnerait la permission aux USA d’installer ses drones avec un nombre limité de personnel militaire américain. Les officiels américains ont, de plus, refusé de citer nommément les pays qui pourraient accueillir les drones américains, évoquant les sensibilités politiques dans la région et les risques de représailles que pourrait causer l’information de la part de Daech. «The Wall Street Journal» rappelle l’hostilité de notre pays à la présence non loin de ses frontières de forces ou de bases militaires. Rabat fait des pieds et des mains pour la relance de la bases de Benghir et pousse au transfert du quartier général de l’Africom de Stuggart en Allemagne, vers le sud marocain. Mais, il semble peu probable que Washington accède à une telle demande, d’autant que des forces d’intervention rapide sont basées à Moron, en Espagne. Mais, il faut relever que dans son introduction du rapport sur la stratégie militaire US pour 2015, le chef d’état-major des armées américaines, le général Martin Dempsey, justifie par avance le redéploiement des forces américaines à travers le Monde et leur recherche effrénée de nouvelles alliances face a des menaces supposées ou inventées.
Il estime que des «futurs conflits vont surgir plus rapidement, vont durer plus longtemps et vont se dérouler sur des champs de bataille bien plus techniquement difficiles… Nous devons être prêts à nous adapter rapidement à de nouvelles menaces, tout en maintenant un avantage comparatif sur les plus traditionnels» (…) Selon lui, l’application de l’instrument de pouvoir militaire contre des menaces d’État est très différente de l’application du pouvoir militaire contre des menaces non étatiques. Nous sommes plus enclins à devoir faire face à des campagnes prolongées qu’à des conflits qui seront résolus rapidement… ce contrôle de l’escalade devient de plus en plus difficile et bien plus important», selon le plus haut responsable militaire US. Mais, on peut se demander si les États-Unis ont réellement qu’ils ont grandement contribué à créer pour accentuer de combattre des mouvements terroristes leur domination et protéger leur alliés israélien, et certaines monarchies archaïques du Golfe.
Faut-il rappeler que sous prétexte de changements démocratiques, ils ont saccagé des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et maintenant la Syrie. C’est pourquoi l’Algérie doit être d’une grande vigilance à l’égard de ceux qui convoitent ses richesses, en suscitant et en surfant a travers des mouvements de protestations grossis exagérément, manipulés et entretenus à desseins.
M. Bendib