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États-Unis : Biden et Sanders critiquent la gestion par Trump du coronavirus

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Joe Biden et Bernie Sanders, candidats à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, ont critiqué dimanche la manière dont Donald Trump a réagi face au coronavirus, lors d’un débat durant lequel ils ont présenté des visions divergentes d’une gestion de crise.

Les deux rivaux se retrouvaient pour la première fois seuls face à face, alors que Tulsi Gabbard n’était pas créditée de suffisamment d’intentions de vote (moins de 5%) pour pouvoir prendre part à ce onzième débat de la campagne démocrate. L’ancien vice-président et le sénateur du Vermont se sont opposés sur la réponse appropriée à apporter à l’épidémie de coronavirus, le centriste Biden disant qu’il se focaliserait sur les résultats tandis que le socialiste Sanders a appelé à des changements fondamentaux, notamment en matière d’assurance-maladie. En tête dans la course à l’investiture démocrate à la faveur de ses succès lors des primaires organisées au cours des deux semaines écoulées, Biden s’est engagé pour la première fois à nommer une femme comme colistière s’il venait à être investi. «Si je suis élu président, mon gouvernement, mon administration ressembleront au pays, et je m’engage à nommer de fait et choisir une femme comme vice-présidente», a dit Biden, poussant Sanders a répondre qu’il choisirait lui aussi une femme «selon toute vraisemblance». Ce débat, organisé sans public du fait de l’épidémie de coronavirus, intervenait à deux jours des primaires dans les vastes Etats de l’Ohio, Illinois, Floride et Arizona, où de nouvelles victoires de Biden pourraient conférer à celui-ci une avance impossible à rattraper pour Sanders. Les quatre Etats ont indiqué que les primaires se dérouleraient comme prévu malgré la propagation rapide du coronavirus, qui a provoqué la fermeture des écoles et restaurants et l’interdiction des rassemblements importants à travers le pays.

UN SALUT COUDE CONTRE COUDE
à l’issue du débat, Sanders a questionné la sagesse de cette décision alors que le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a recommandé que les événements réunissant plus de 50 personnes soient annulés ou reportés pour les huit semaines à venir. «J’ose espérer que les gouverneurs écoutent les experts en santé publique», a dit le sénateur du Vermont dans un entretien à CNN. «Je pense à certaines personnes âgées qui prennent place derrière les bureaux, à recenser les personnes, à faire tout ça. Est-ce que cela a beaucoup de sens ? Pas sûr.» En entame de débat, Biden et Sanders se sont salués du coude, un geste inhabituel, coronavirus oblige. «Je ne serre pas de mains», a répondu Sanders, 78 ans, à la question de savoir quelles mesures il prenait pour se protéger face à l’épidémie. Biden, 77 ans, s’est pour sa part réjoui de ne pas avoir de soucis de santé sous-jacents et déclaré qu’il se lavait les mains un très grand nombre de fois quotidiennement. Lors d’un débat sur lequel planait l’ombre de la crise sanitaire, les deux rivaux démocrates ont accusé Donald Trump d’avoir contribué aux inquiétudes grandissantes, en minimisant pendant plusieurs semaines la menace représentée par le coronavirus avant de déclarer l’urgence nationale vendredi. «La première chose que nous devons faire, que je sois président ou pas, est de faire taire ce président dès maintenant», a dit Sanders. «Il nuit aux docteurs et scientifiques qui essaient d’aider le peuple américain». Mais Sanders et Biden ont affiché d’importants désaccords sur la manière dont ils auraient géré la crise, et se sont querellés à plusieurs reprises sur leurs antécédents en matière de changement climatique et d’assurance-maladie. «Les gens veulent des résultats, pas une révolution», a dit Biden, en référence à la promesse de Sanders de mener une révolution politique pour lutter notamment contre la corruption. «Nous avons des problèmes que nous devons résoudre maintenant. A quoi servirait une révolution, à tout perturber pendant ce temps-là ?», a poursuivi l’ancien vice-président, associant la lutte contre le coronavirus à une «guerre» et se disant disposé à faire appel à l’armée pour contribuer à la construction d’hôpitaux et aux autres mesures nécessaires. Sanders a reproché à son rival des idées peu ambitieuses, avant de mettre en avant les réformes économiques et sociales qu’il entend mener, notamment une assurance-santé pour tous financée par le gouvernement. «Cette pandémie expose la faiblesse incroyable et le dysfonctionnement de notre système de santé actuel», a-t-il dit.

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