Les Etats-Unis ont menacé lundi de sanctionner les magistrats de la Cour pénale internationale (CPI) s’ils engagent des poursuites judiciaires à l’encontre des américains ou israéliens pour les «crimes de guerres» et «crimes contre l’humanité» commis en Afghanistan et en Palestine. «Nous allons interdire à ces juges et procureurs l’entrée aux Etats-Unis.
Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain, et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire», a menacé le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, dans une attaque sans précédent contre la CPI. S’exprimant devant la Federalist Society, une organisation conservatrice de Washington, le responsable américain a accusé la juridiction internationale chargée de juger les auteurs des «crimes de guerre et contre l’humanité», d’être «inefficace, irresponsable et carrément dangereuse». «Aujourd’hui, à la veille du 11 septembre et de l’anniversaire des attentats de 2001, je veux adresser un message clair et sans ambiguïté de la part du président Donald Trump. Les Etats-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos concitoyens et ceux de nos alliés de poursuites injustes de la part de cette cour illégitime», a-t-il martelé. Abordant les démarches entreprises par les responsables palestiniens auprès de la CPI pour juger les dirigeants israéliens, le conseiller du président américain a aussi lancé des graves menaces contre d’éventuelles enquêtes visant Israël. «Si la Cour s’en prend à nous, à Israël ou à d’autres alliés des Américains, nous n’allons pas rester silencieux», a-t-il affirmé, évoquant de mesures de rétorsion contre le personnel de la CPI. En mai 2018, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Malki, avait soumis à la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, le renvoi à propos des crimes commis par l’occupant israélien dans le passé et le présent en Palestine. Le chef de la diplomatie palestinienne avait demandé lors d’une réunion, à la procureure générale que le CPI d’assumer ses devoirs envers la justice et la responsabilité internationale dans le dossier palestinien, exigeant l’ouverture d’une enquête sur les crimes continus et la condamnation des responsables israéliens qui en sont les auteurs. Le dossier préparé par les responsables palestiniens avait été accepté par la Cour pénale internationale, assurant qu’il sera examiné. Face à la détermination de l’Autorité palestinienne à défendre sa cause auprès de la juridiction internationale, les Etats Unis ont décidé de prendre une série de mesures visant directement les palestiniens, notamment la suppression des aides américaines octroyées à l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), aux hôpitaux d’El Qods occupée, ainsi que la fermeture du bureau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. Les dirigeants palestiniens ont dénoncé des décisions de «chantage minable» et affirment poursuivre la lutte jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications, à savoir la création de l’Etat palestinien indépendant, ayant pour capitale El Qods et le retour de tous les réfugiés spoliés de leurs terres et biens en 1948 lors de la création d’Israël.