Le Chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est arrivé hier à Alger pour une visite officielle de deux jours au cours de laquelle il sera reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Il s’entretiendra également avec le Premier ministre Abdelaziz Djerrad. Une forte délégation accompagne le chef de l’Exécutif espagnol. À la veille de cette visite de Pedro Sanchez à Alger, Maria Gamez, la Directrice géné- rale de la Guardia civil espagnole s’est rendue à Alger, où, elle a été reçue tour à tour par le général Gouasmia et le général Abdelaziz Chaalal. Le premier a eu à la recevoir au siège du commandement de la Gendarmerie nationale ; les deux parties ont eu à aborder les voies et moyens de coopération entre la Gendarmerie nationale et la Guardia Civil espagnole. Ils ont notamment évoqué la coopération en matière sécuritaire et la lutte contre le crime organisé. Le second a eu quant à lui à la recevoir au siège du commandement des Forces navales. La sécurité maritime était au centre de leur discussion, sachant que la responsable espagnole a été conviée à une inspection d’une unité flottante des gardes côtes algériens. Outre les relations bilatérales qui sont bonnes et la coopération économique appelée à se développer en cette période de relance tant en Algérie qu’en Espagne frappée par la crise sanitaire, deux dossiers importants seront abordés, l’émigration clandestine et la coopération bilatérale, notamment dans le secteur des hydrocarbures. La question de l’émigration clandestine sera évoquée dans tous ses aspects, suite à l’arrivée de migrants algériens sur les côtes espagnoles ces dernières semaines. Le chef de la police espagnole qui a précédé à Alger le Chef du gouvernement a souligné « l’importance que revêt sa rencontre avec son homologue pour consolider et renforcer la coopération bilatérale. Il s’est également félicité de l’ excellence des relations algéro-espagnoles, en matière de coopération sécuritaire et notamment dans les domaines de la formation et du crime organisé transnational sous toutes ses formes ». À l’issue de la réunion, les deux responsables de police ont réitéré leur volonté de « consolider » la coopé- ration policière bilatérale en termes « d’échange d’expériences d’expertises, d’assistance technique mutuelle et de formation spécialisée dans les différents domaines de police », conclut le communiqué. LES QUESTIONS RÉGIONALES Pour rappel, au début du mois d’août dernier, le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska Gomez, avait effectué une visite officielle à la tête d’une importante délégation. Sur les questions internationales Madrid appuie l’approche algérienne pour le règlement de la crise en Libye. Mais sur la question du Sahara occidental l’Espagne ancienne puissance coloniale fuit ses responsabilités et l’on a relevé que lors de son discours à l’Onu, le Chef du gouvernement espagnol a omis de souligner le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, consacré dans les textes et les résolutions de l’ONU. Comme si Madrid voulait persister à se dérober de sa responsabilité historique et politique du non parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, suite aux Accords de Madrid et de ce fait s’aligner sur la position coloniale de Rabat, en violation du Droit international. À cet égard le représentant du Front Polisario à Madrid a estimé que la position exprimée par le Premier ministre espagnol à l’Assemblée générale de l’Onu sur le Sahara occidental était «dépourvue de courage» politique car omettant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Contrairement à son discours de 2019 à l’Onu, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a fait l’impasse sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination dans le cadre d’un référendum. Abdallah a vivement réagi au discours du chef de l’exécutif espagnol, dénonçant une «position dépourvue de […] courage» politique. «C’est une position timide et dépourvue de courage […] Le gouvernement espagnol continue ainsi de se soustraire à ses responsabilités politiques et juridiques concernant le Sahara occidental», a affirmé M.Arabi. Pour le responsable sahraoui, «l’échec du processus pacifique» dans la résolution du conflit au Sahara occidental est dû à «l’indifférence» de l’Espagne. En tant que «puissance [coloniale, ndlr] administratrice» du territoire du Sahara occidental, elle devrait s’acquitter de sa en soutenant les droits légitimes du peuple sahraoui. Lors de sa dernière visite officielle à Rabat, la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez, a expliqué que « la position » de son pays « était une politique d’État qui n’était pas tributaire selon elle des changements de gouvernement ou de coalition».
M. Bendib