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En l’absence de prévention effective et d’hygiène de vie propre : Le choléra est de retour chez nous

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Alors que les responsables du département de la Santé et les professionnels du secteur, dont ceux de l’Institut Pasteur, n’ont pas à ce jour, donné des informations précises, sur les résultats des analyses effectuées sur les patients atteints de choléra pour savoir son origine exacte, la panique et l’incompréhension prennent le dessus chez le citoyen lambda et les interrogations de l’opinion nationale ne cessent de se manifester, pour une meilleure compréhension, sur ce qui frappe Alger, Blida, Tipaza et Bouira.

En l’absence à ce jour d’information officielle et précise sur l’origine de l’évacuation de patients, d’Alger, de Blida, de Tipaza et de Bouira, à l’établissement hospitalier spécialisé (EHC) en maladies infectieuses El Hadi-Flici (El-Kettar), la peur et les interrogations ne cessent d’être les maîtres, notamment dans l’opinion nationale en général et du citoyen en particulier, sur l’origine qui a causé des cas de choléra dans les villes précitées. En cherchant la meilleure voie susceptible de le prémunir du choléra, le citoyen lambda attend que les autorités finissent par informer sur ce qui a causé des cas de choléra enregistrés et par conséquent, l’annonce de son éradication, en s’attaquant aux raisons et causes ayant ré-ouvert la voie à la maladie du choléra, chez nous. Contagieuse et transmissible par celui qui en a été victime cette maladie que l’ensemble des Algériens pensaient qu’elle n’avait plus sa place parmi nous, la revoilà, surgissant au grand jour, non pas dans des régions isolées, mais bien dans quatre grandes villes, à leur tête la capitale et les trois autres qui lui sont limitrophes. Après l’annonce du directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, indiquant, jeudi dernier, que les cas de choléra enregistrés dans les quatre wilayas précitées, «étaient des cas isolés et limités à des familles» avant d’affirmer que la situation était «maitrisée», depuis aucune déclaration officielle n’est venue s’jouter, pour informer sur les raisons ayant permis au choléra de surgir chez nous, en 2018, après l’avoir oublié des décennies, pour nous rappeler que les paroles de nos grands-mères, racontant les histoires de «Aâm E’ttaoune, l’année de la peste.» Si le directeur général de l’Institut Pasteur (IPA) , Dr. Zoubir Harrath, affirmait, jeudi passé, que les analyses bactériologiques effectuées sur les échantillons prélevés des personnes malades confirment que l’épidémie du choléra s’est propagée en raison du «non-respect» des règles d’hygiène concernant la consommation de certains aliments, excluant une «contamination liée à la consommation d’eau», il a souligné que les analyses en cours «révéleront prochainement les causes réelles de cette épidémie.» Sans plus .
Le citoyen, maillon fort dans l’éradication de toute épidémie devient le plus faible, en l’absence d’informations exactes et précises. Pour le citoyen lambda, qui est, faut-il le rappeler, le maillon fort pour stopper toute éventuelle propagation de choléra est aussi le maillon faible, par lequel, la maladie trouvera sans difficultés les voies pour se propager, en l’absence d’information et de consignes précises à l’adresse du citoyen. Le choléra, une infection contagieuse, très rapidement et facilement, faut-il le rappeler, se transmet par voie féco-orale, entraînant la mort, si le patient arrive, après s’être déshydraté, des heures durant, par les diarrhées aiguës et récurrentes et les vomissements continus.
La maladie se propage en l’absence en premier lieu, d’informations sur son diagnostic, et également en l’absence de mesures de préventions et de conditions d’hygiène, outre de la consommation sans le savoir d’eau contaminée ou des fruits et légumes infectés car, dans la plupart des cas, arrosés par des eaux infectées, comme c’est le cas pour la pastèque. Dans le cas qui se présente chez nous, depuis quelques semaines, la maladie est présentée depuis notamment jeudi, sous forme épidémique, vu que le choléra survient d’une façon imprévisible, dans des régions jusque là indemnes, et pour qu’elle ne devienne pas endémique, en réapparaissant régulièrement ici et là il est urgent de durcir les mesures de prévention, et surtout le bon fonctionnement des services de prévention et de santé, ainsi que par le contrôle rigoureux et régulier de la qualité de l’eau, des robinets, des puits utilisés pour alimenter les produits agricoles, (fruits et légumes). Un travail qui se faisait, faut-il le souligner, dans un passé récent, par l’application d’une politique de prévention et de santé publique, ayant permis à l’Algérie d’être un exemple à suivre à travers le monde, par la mise en avant de sa politique de prévention des maladies contagieuses, comme le choléra et de son système de vaccins, par les Nations unies, à travers l’Organisation mondiale de la santé. Alors que jeudi dernier, le responsable de l’Institut Pasteur d’Algérie Zoubir Harrath, ne se contentant pas d’apporter des informations, des éclairages et surtout sur les résultats d’analyses dont est en charge l’IPA, il a été à comparer ce qui nous touche, par les cas de choléra révélésà Boufarik, Blida, Tipaza et la capitale, Alger, avec le choléra qui sévit au Yémen, Niger et Tchad, oubliant que l’Algérie figurait, des années durant, en tête du podium des pays ne souffrant aucunement de ce genre de maladie. Il est plus judicieux de se poser la question pourquoi aujourd’hui ? Et d’en chercher les vraies réponses, pour ne plus être à la merci de toute maladie susceptible de mettre en danger la sécurité de la santé publique dans notre pays. Le choléra se manifeste principalement dans les pays pauvres, ou ceux étant dans des situations de guerre, de catastrophes naturelles extrêmes, et parfois dans des camps de réfugiés ayant des conditions de vie très difficiles, en matière d’hygiène et à l’accès à l’eau potable ou des réseaux d’assainissement déplorables. Et l’Algérie est très loin de ces cas de figure, d’où l’incompréhension des raisons à l’origine du choléra, qui touche quatre grandes villes, dont la capitale, Alger, avec la peur des citoyens que d’autres wilayas soient touchées. D’autant plus que l’information sur les patients atteints de choléra n’a été communiqué que jeudi dernier, alors que certains parmi eux, ont été hospitalisés, des jours auparavant.
Comme ce fut le cas du défunt champion de boxe, citoyen de Boufarik, l’entraîneur national Athmane Dahmani, donné pour mort par des canaux officiels, suite à une crise cardiaque, le défunt a succombé au choléra. La politique de la prévention, ne peut se limiter à des spots publicitaires ou d’envois de messages aux clients des opérateurs de téléphonie mobile, appelant les citoyens au respect des règles d’hygiènes, celles-ci viennent en soutien et pour accompagner une réelle politique de prévention, le meilleur soin à prodiguer, bien avant la déclaration de toute maladie et la prise en charge du patient, ne serais-ce pour un rhume.
Une petite douleur ou bref malaise, peuvent en cacher une maladie plus nuisible et néfaste, pour le patient lui-même et de surcroît pour la sécurité de santé publique, s’agissant de maladie contagieuse, pouvant conduire à une épidémie avec des conséquences dramatiques, dans la majorité des cas.
Karima Bennour

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