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En grève de la faim dans un hôpital marocain : Un prisonnier politique sahraoui dénonce l’arbitraire

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Le prisonnier sahraoui, Abdeljalil Kamal Laaroussi a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer le harcèlement psychologique et les mauvais traitements dont il est victime, ainsi que le manque d’accès à des soins, a indiqué la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis.
Hospitalisé au CHU Ibn Sina de Rabat, ce prisonnier politique sahraoui du groupe Gdeim Izik a décidé, malgré son état de santé déjà critique, d’observer depuis mercredi une grève de la faim illimitée, pour protester contre les conditions d’hospitalisation « déplorables » et l’absence de soins de qualité, ainsi que pour dénoncer la « torture » physique et psychologique à laquelle est soumis depuis son admission, a expliqué la Ligue. Selon la Ligue, le prisonnier sahraoui, condamné injustement à la réclusion à perpétuité, exige la fin du harcèlement psychologique, de la torture physique et de pouvoir accéder à une qualité de soins équivalente à celle dont bénéficie le reste de la population. Il exige également l’autorisation de visites familiales ouvertes et la cessation des provocations contre ses proches.
Il appelle, à ce titre, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et les traitements cruels et le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la santé, à « exercer des pressions » sur le Maroc pour « obtenir le traitement » dont il a besoin. Le prisonnier sahraoui demande également que toutes les personnes responsables des tortures physiques et psychologiques auxquelles il a été soumis depuis son enlèvement le 12 novembre 2010 soient « traduites en justice ».

Détentions arbitraires et des conditions d’emprisonnement inhumaines
En octobre 2010, plus de 20.000 civils sahraouis, hommes, femmes et enfants s’étaient réunis spontanément et pacifiquement à proximité de Laâyoune, capitale des Territoires occupés du Sahara occidental, pour dénoncer l’oppression sociale, économique et politique marocaine. Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines démantelaient le campement dans la violence et interpelaient des centaines de manifestants pacifiques.
En mars 2013, 25 militants politiques et défenseurs de droits humains sahraouis ont été jugés et condamnés définitivement par le tribunal militaire marocain à des peines allant de 20 ans à la perpétuité sur le fondement d’aveux obtenus sous la torture. En novembre 2016, le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) avait condamné le Maroc pour avoir torturé Naâma Asfari, porte-parole du campement. Sa femme, la défenseure des droits humains, Claude Mangin et lui-même sont encore à ce jour, victimes de représailles répertoriées chaque année dans le rapport du secrétaire général des Nations unies. En 2022, le CAT a de nouveau condamné le Maroc pour les actes de torture commis sur deux autres membres du même groupe de Gdeim Izik. Dans son dernier rapport sur la situation concernant le Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que les conditions de détention « déplorables » des prisonniers sahraouis restent un sujet de « préoccupation pressant ». Il a rappelé, à l’occasion, que les membres du groupe Gdeim Izik ont continué d’être « dispersés et détenus dans des prisons en dehors du Sahara occidental, où ils purgent de longues peines d’emprisonnement », soulignant que le Groupe de travail sur la détention arbitraire a estimé que l’emprisonnement de 18 membres du groupe constituait «une détention arbitraire ». Il a souligné, à cet égard, que le groupe a déjà exprimé sa « vive préoccupation » quant au nombre de cas présumés de détention arbitraire au Sahara occidental et demandé que les détenus soient libérés immédiatement et obtiennent une réparation et une indemnisation adéquates.
Ania N.

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