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Emprunt obligataire : lancement officiel ce dimanche

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En dépit de la crise, Abderrahmane Benkhalfa ne veut pas baisser les bras. En effet, le ministre des Finances veut convaincre les Algériens, coûte que coûte, d’adhérer à l’Emprunt obligataire national pour la croissance économique qui sera lancé le dimanche 17 avril prochain.

Si bien qu’il n’a pas cessé d’appeler au patriotisme économique des Algériens, tout en les assurant que celui-ci sera exclusivement dédié à l’investissement économique, le premier argentier du pays, qui a animé une conférence de presse au siège de son ministère, a dévoilé les principales natures des obligations qui seront émises. C’est devant un parterre de journalistes, que Benkhalfa a affirmé que l’emprunt obligataire sera «exclusivement dédié aux investissements économiques qui permettent d’assurer la croissance». «Cela fait plus de vingt ans que l’État n’a pas procédé à une opération d’une telle ampleur », a souligné Benkhalfa à cette occasion. « L’objectif général de l’emprunt national pour la croissance économique est la mobilisation des ressources disponibles pour le financement des projets économiques initiés par l’Etat », a déclaré le ministre qui table sur le «grand patriotisme économique des Algériens ».Dans ce sillage, il a expliqué que cet objectif doit constituer le facteur de l’adhésion des souscripteurs dans un esprit de partenariat avec l’Etat-investisseur. Affirmant que la politique sociale sera toujours financée par l’État, le ministre a assuré que celui-ci n’est guère un emprunt de « solidarité », mais plutôt une « opportunité d’investissement et un rendement ». De surcroît, le premier argentier du pays a répondu aux pessimistes et aux détracteurs de l’emprunt en précisant que l’Etat va se partager les « bénéfices avec les investisseurs ».

« Aucun pays ne peut éternellement vivre sur l’autofinancement »
Le ministre a, de plus, signalé qu’ «aucun pays ne peut éternellement vivre sur l’autofinancement», ce qui explique le recours de l’État à ce mode de financement. En effet, pour lui « les choses devaient être ainsi dès le début. L’investissement doit être financé par l’épargne et non par le Trésor». Le ministre des Finances, qui a défendu bec et ongles l’option de l’endettement retenue par l’État pour financer l’économie nationale, a assuré que les fonds récoltés seront exclusivement destinés au financement des investissements productifs et dans les grandes infrastructures qui favorisent la création de richesse. Il cite l’exemple de la réalisation du grand port de Cherchell (pourtant financé par les Chinois), la future autoroute des Hauts-Plateaux (pourtant déjà budgétisée dans de précédentes lois de finances) ou l’axe autoroutier Nord-Sud, ainsi que les grands projets ferroviaires. Pour le reste, les « missions régaliennes de l’État », comme la Santé publique, l’Éducation etc., continueront à être assurées par les fiscalités pétrolière et ordinaire.
Par ailleurs, Benkhalfa précise que «c’est l’usage de la dette qui est un risque». Et là-dessus, il se montre rassurant. «S’endetter pour tirer la croissance vers le haut et faire gagner au pays de l’argent, ce n’est pas une maladie. Une dette bien utilisée est un instrument, un levier de croissance», a-t-il martelé. Le conférencier a, d’autre part, affirmé que son département a défini le « seuil », dés qu’il sera atteint, l’opération sera clôturée. Néanmoins refusant de donner le montant de ce « seuil », et ce, en dépit des multiples questions de journalistes relatives à ce sujet, le ministre a affirmé que celui-ci s’étalera sur six mois.
Donnant plus de détails quant à cet emprunt, le ministre a expliqué qu’il n’était pas plafonné et que tous les moyens de paiement sont acceptés, car l’objectif est de collecter l’épargne de tout genre. Les bons de trésor sont présentés en deux formats de 50 000 dinars chacun et les souscripteurs peuvent en acheter autant qu’ils veulent d’une manière nominative. Les deux sont des prêts à un taux fixe, l’un à un 5 % pour une échéance de 3 ans alors que le second est d’un taux de 5,75% pour une période de 5 ans. Avec ces taux, les rémunérations seront de l’ordre de 2500 dinars par an pour le premier et de 2857 dinars pour le second. « Ces bons sont échangeables sur les marchés financiers qu’ils soient porteurs ou nominatifs», a indiqué le ministre. Seuls les porteurs ou nominatif peuvent restituer ces bons à leurs échéances » a-t-il ajouté. S’agissant des grands porteurs, qui désirent acheter des montants importants, le ministre a souligné qu’ils se verront délivrer des récépissés codifiés et sécurisés. Aussi, tout en dévoilant les modèles des titres, le premier argentier du pays a expliqué que ces derniers pourront être nominatifs ou « au porteur », c’est-à-dire anonymes.
Les porteurs potentiels pourront souscrire à ces obligations auprès des trésoreries principales, centrales et wilayales, les agences bancaires et succursales d’Algérie banque, ainsi que les bureaux de poste. A cet effet, il dira que plus de 4500 guichets bancaires, postaux et du Trésor seront mobilisés pour cette opération a indiqué le ministre des Finances. Interrogé sur la précédente tentative de bancariser les fonds de l’informel, à travers la « mise en conformité fiscale volontaire », le ministre dira que « nous sommes en pleine bancarisation et inclusion bancaire et fiscale ». Ceci dénote de la volonté « d’augmenter les fonds qui circulent dans les circuits de l’investissement », précise le premier argentier du pays.
Cet emprunt obligataire est en harmonie avec la précédente amnistie fiscale et se fait « en parallèle », affirme-t-il. Benkhalfa tente donc de dissocier les deux mesures, rappelant que l’opération, en cours jusqu’au 31 décembre 2016, vise simplement à régulariser la situation fiscale d’acteurs « en contentieux » avec l’administration fiscale.

Lamia Boufassa

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