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Elle épingle à son tableau de chasse la JSK et enrichit son palmarès d’une 2eme Coupe nationale / USM Bel Abbès : la Mekerra déborde de joie

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Revenus de loin en championnat, Cherif El Ouezzani et ses joueurs ont su entrer dans le match par la grande porte avant de terminer en roue libre. Deux buts contre un, une belle victoire et une saison sauvée sur le fil. En repartant d’Alger avec une Coupe dans les bagages. Y’a-t-il meilleure consolation avant le baisser de rideau d’un exercice à cauchemars?

La «patte»- C.E.O
Face aux «Canaris» du Djurdjura, les «scorpions», comme les appellent affectueusement leurs fans, n’ont pas mis deux minutes pour se rappeler aux bons souvenirs d’une certaine année de grâce 1991 qui les a vus charmer l’auguste dame et brandir le précieux trophée dans un temple du «5-Juillet» qui n’a finalement pas attendu longtemps pour connaître le nom du futur vainqueur dans un remake d’une certaine finale où le onze phare de la Mekerra, débordant de joie, l’emportera sur le même score. Logiquement et sans grosse surprise à l’arrivée d’une partie maîtrisée de bout en bout, le match à distance entre le très expérimenté coach kabyle, Bouzidi, à l’origine de la remontée spectaculaire de la JSK au classement générale après avoir constamment flirté avec le spectre de la relégation et qui n’a besoin désormais que de deux petits points pour assurer son maintien, et le jeune technicien Cherif El-Ouezzani en butte aux mêmes problèmes de survie parmi l’élite, a tourné en faveur de ce dernier qui se fera fort de confirmer le mauvais coup joué trois jours auparavant au MC Alger qu’il renverra, devant un public de Bologhine médusé par le talent affiché à l’occasion par l’équipe «B» renforcée par quelques habituels titulaires, revoir ses objectifs et désormais définitivement écarté de la course au titre. Un joli succès face au Doyen et un avertissement à son futur adversaire d’une finale placée sous le signe de la revanche pour les camarades de Belkalem certes pratiquement en passe d’assurer leur place parmi l’élite, et la confirmation du très inspiré Belahouel (auteur des deux réalisations de son team aux 2e et 49e minutes, soit à des moments décisifs de la partie, les deux réalisations ayant été signées à l’entame de chaque mi-temps et pèseront lourd aussi bien au mental que sur l’issue finale) que personne n’attendait à pareille fête, qui mènera son équipe à un vrai exploit en s’imposant comme des grands au moment où les faveurs des pronostics ne donnaient pas cher de leurs chances. Une victoire éclatante assurée, qui plus est, dans le temps règlementaire et qui vient, dans la liesse populaire indescriptible qui s’est emparée et de ses nombreux supporters qui ont effectué le déplacement d’Alger, et de ses traditionnels fiefs dans l’ouest du pays, consacrer le talent d’une formation que les nombreux évènements qui l’ont déstabilisée, à des tournants majeurs d’un exercice qui se terminera, au grand bonheur de ces derniers, en roue libre même s’il faudra faire encore de petits efforts en championnat pour éviter (c’est en principe acquis après cette victoire inespérée ramenée de Omar-Hammadi face à l’ogre mouloudéen) le purgatoire. Une belle fin de saison consacrant également le métier d’un jeune coach qui aura su à la fois conjurer les mauvais sorts (des problèmes de gestion à la pelle, des dirigeants aux abonnés absents, de réels problèmes avec l’arbitrage et surtout cette histoire de défalcation de points qui mettra en pointillés l’avenir du club en Ligue 1 «Mobilis») et protéger ses poulains des nombreux soubresauts et dangers sur la route improbable du maintien.

Méritoire et mérité
Avant de faire coup double : rassurer les supporters sous la forme d’une belle tenue de route avant l’heure des comptes de fin de saison agrémentée d’une qualification en finale dans l’épreuve-reine avec le dénouement heureux que l’on sait, les «rouge et vert» de la Mekerra se montrant plus heureux, voire plus persuasifs quand il a fallu user de ses charmes. Au-delà donc de ce triomphe belabbésien, on retiendra la patte d’un entraîneur avançant à petits pas, sans faire trop de bruit autour de son talent et qui, avec la reconnaissance désormais unanime de ses pairs et des observateurs, ne laisse plus indifférent, la direction du club bel-abbésien, au plus fort de l’euphorie qui s’est emparée de la maison, ne devant pas oublier que l’artisan de ce succès, C.E.O comme le surnomment les intimes (lire Cherif El Ouezzani Si Tahar, le père de l’autre, l’espoir mouloudéen qui vient de gagner également ses galons, comme l’intéressé lorsqu’il était joueur, dans l’entre-jeu du MCA) s’apprête à passer un été des plus chauds une fois le mercato estival ouvert, les grosses cylindrées du championnat d’Algérie, à la recherche de l’oiseau rare, ne devant pas tarder à sortir les gros chèques et entrer ainsi dans la course pour le persuader de changer d’air. Un air plutôt malsain pour qui connaissent les couacs et les zones de turbulences qu’ont traversées les successeurs du CR Belouizdad sur la plus haute marche du podium d’une drôle de compétition, la plus prisées de toutes car la plus populaire, qui a ses propres raisons. Que, forcément et comme de tradition, la raison, cette fameuse et «sacro-sainte» logique, ne connaît pas. N’a pas voulu reconnaître en ce « 1er mai » de toutes les fêtes. Une finale faite fête. Grandiose encore une fois. Qui a sourit, sans aucune discussion, au plus méritant. Qui consacre la patte magique (il a de beaux jours devant lui) d’un technicien qui a choisit, comme ses joueurs, de rester loin des feux de la rampe mais qui ne peut mais devant la classe étalée lors de cette «belle» avec le onze phare de la Kabylie contraint de reconnaître le mérite d’un vis-à-vis dans le bon tempo et qui tuera pratiquement le match d’entrée de jeu, juste après le coup d’envoi du très inspiré trio arbitral mené par une excellent Abid Charef, en trouvant le chemin des filets peu avant l’appel de la 2e minute. Des débuts tonitruants, sur les chapeaux de roue, qui mettront K.O debout le très nerveux dernier rempart, les camarades d’Asselah (expulsé fort justement d’ailleurs à la 72e mn après avoir pété un plomb sur une action pourtant anodine mais qui se révèlera un des tournants majeurs même si son remplaçant, Boultif, sauvera les meubles en détournant avec brio le penalty accordé à l’occasion) qui laisser les siens en infériorité numérique (à dix) et courir ainsi après le score sans résultat probant. En jouant juste et bien, sans précipitation, les coéquipiers de Belahouel, le héros d’une journée aux couleurs belabbésiennes avec un doublé mémorable, feront preuve de sang froid (au nombre des cartons jaunes, la tendance est plutôt favorable avec quatre jaunes et un rouge pour les Kabyles contre un seul) et avanceront doucement mais surement vers un sacre méritoire et mérité.

La fête d’abord ?
Ce que reconnaît sportivement le driver de la JSK, Bouzidi qui estime, à juste titre et malgré la grosse déception, qu’il n’y a avait rien à redire sur l’issue de cette belle empoignade ayant consacré le meilleur sur le terrain, en des propos lourds de sens : «Bien sûr qu’on est très déçus, on voulait offrir ce trophée à toute une région, après la très bonne préparation que nous avons effectuée avant cette finale. On ne va pas se mentir, on a très mal entamé notre match, on a encaissé un but à froid qui nous a complètement déstabilisés. Pire, en deuxième mi-temps, on se fait encore surprendre d’entrée, et cela fait mal bien sûr. Il a fallu que l’USMBA rate son penalty pour voir les joueurs sortir de leur torpeur, mais c’était un peu trop tard pour nous. Cela dit, je suis un sportif très fair-play, je félicite l’USMBA et Chérif El Ouazzani pour cette consécration.» Belle preuve de sportivité et du bon sens surtout. Une lecture sur laquelle il est rejoint par son joueur Saâdou, tout aussi fair-play. Une analyse sereine malgré la désillusion : «On est tombés sur une bonne équipe de l’USMBA. Je pense que les deux équipes méritaient de gagner. Il faut donc féliciter l’adversaire.» Vite dit donc et bien dit. On reviendra dans notre prochaine édition sur les différents étapes d’une saison décidément pas comme les autres pour une formation qui a su revenir de très loin pour sauver une saison tourmentée. Un exercice de tous les risques qui se termine bien, le public bel-abbésien, enfin rassuré, peut se consacrer aux festivités post-1er Mai avant la fête du maintien qui ne tient plus qu’à un ou deux points que CEO et ses poulains, maintenant dans le meilleur couloir et l’esprit tranquille, devraient aller chercher sans problème et préparer la nouvelle saison dans la sérénité. Mais cela nous dira-t-on, est une tout autre histoire. On reparlera bien sûr de cette vacance de pouvoir (deux longs mois) qui, et faute de candidats, a vu le club naviguer à vue en l’absence de président. On reparlera aussi de cette histoire de défalcation de six points infligée par la Fifa (sanction relative à la non-régularisation de la situation financière du Congolais Jesse Mayele) que cette Coupe vient atténuer, le public local poussant à l’arrivée un grand ouf de soulagement. A la base, le dévouement sans faille d’un entraîneur qui aura cru en sa méthode et en ses joueurs. La suite ? Elle est belle. Comme cette victoire ne souffrant pas la moindre contestation. Belle leçon belabbésienne en somme. Chapeau bas !
A. A.

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