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Élection présidentielle aux États-Unis : Débat autour du système électoral

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Il pourrait y avoir un recompte des voix dans le Wisconsin, après que des experts ont relevé des « anomalies », tout comme en Pennsylvanie et dans le Michigan.

Une ex-candidate à la Maison-Blanche, l’écologiste Jill Stein, a demandé de recompter les voix de la présidentielle américaine dans le Wisconsin, des experts parlant d’« anomalies » qui remettent de nouveau en cause un système électoral qui a fait triompher Donald Trump. Situé dans le nord du pays, le Wisconsin figure parmi les États très disputés de la présidentielle, remportée le 8 novembre au scrutin universel indirect et à la surprise générale par le milliardaire populiste républicain face à l’ancienne secrétaire d’État du président Barack Obama, Hillary Clinton. La démocrate a cependant concédé sa défaite et n’a pas à ce jour contesté les résultats. Traditionnellement démocrate, le Wisconsin a voté républicain pour la première fois depuis la réélection de Ronald Reagan en 1984.
L’équipe de campagne de l’écologiste Jill Stein, qui a levé la somme de 1,1 million de dollars nécessaire pour demander un nouveau décompte, a évoqué jeudi des « anomalies » dans cet État où étaient désignés dix grands électeurs et dans deux autres États-clés, la Pennsylvanie (Est, 20 grands électeurs) et le Michigan (Nord, 16 grands électeurs), remportés eux aussi de justesse par Donald Trump. Son ancien directeur de campagne David Cobb a expliqué que « ces 48-72 dernières heures, des experts en cybersécurité […] nous ont donné des informations très troublantes sur la possibilité de failles en matière de sécurité dans les résultats électoraux à travers le pays ».
Des spécialistes ont en effet invité le camp Clinton à recompter les voix dans ces trois États après avoir constaté qu’il manquait 7 % de voix aux démocrates dans des comtés du Wisconsin ayant utilisé des machines électroniques, selon le New York Magazine.

Vote électronique pas assez sécurisé
Un de ces experts, Alex Halderman, professeur d’informatique à l’université du Michigan, a certes reconnu sur le site Medium que le vote manuel était plus sûr que le vote électronique. Beaucoup de ces spécialistes estiment que les procédures de vote électronique ne sont pas suffisamment sécurisées. Mais Alex Halderman ne croit pas au piratage et pense que « l’explication la plus probable, c’est que les sondeurs se sont trompés ». Pour le statisticien électoral Nate Silver, le vote Trump, nourri par les voix de la classe ouvrière blanche non diplômée, « s’explique très bien par la démographie, pas par du piratage ».
Recompter les voix dans le Wisconsin relance néanmoins la controverse sur la sécurité du système électoral américain, après une campagne lors de laquelle les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir orchestré des piratages informatiques (du Parti démocrate notamment) afin d’influencer la course. Une étude du Brennan Center for Justice de l’université de New York a trouvé que « les vieux équipements » de vote pouvaient être à risque. D’autres experts ont souligné aussi la fragilité des bases de données électorales. Mais le système est très décentralisé dans les États si bien qu’il n’y a pas de « point central d’entrée » pour les pirates, expliquait en octobre l’expert David Becker, du Center for Election Innovation and Research.
L’hypothèse d’un piratage relance aussi le débat sur la légitimité du scrutin, indirect à un tour, même si Hillary Clinton a concédé sa défaite au terme d’une campagne particulièrement acrimonieuse.
La démocrate a en effet recueilli deux millions de voix de plus que son rival républicain, selon les calculs de sources officielles du Cook Political Report. Mais cette avance de 1,5 point de pourcentage de la démocrate ne change rien au résultat de l’élection, Donald Trump ayant remporté la majorité des grands électeurs (290 contre 232), porte d’entrée pour la Maison-Blanche. Ce collège des grands électeurs, choisis avec soin par les partis auxquels ils restent loyaux, élira formellement Donald Trump le 19 décembre, un mois avant son investiture le 20 janvier. Les partisans de ce système de grands électeurs, inscrit dans la Constitution, font valoir que si l’élection s’avérait serrée dans plusieurs États, un nouveau décompte des voix serait un cauchemar. Pour recompter les voix en Pennsylvanie, il faut lever 500 000 dollars avant le 28 novembre, et dans le Michigan il faut réunir 600 000 dollars d’ici au 30 novembre.

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