Le Premier ministre égyptien, Ibrahim Mehleb, a présenté samedi la démission de son gouvernement au président Abdel Fatah al-Sissi qui l’a acceptée, a annoncé un communiqué de la présidence, et l’ex-ministre du Pétrole Chérif Ismaïl, a été chargé de former le nouveau gouvernement Aucune explication pour cette démission n’a été donnée dans l’immédiat. M. Sissi a chargé M. Mehleb de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau cabinet, selon le texte. Le président égyptien a salué les « efforts accomplis par son Premier ministre et son équipe durant cette période difficile de l’histoire du pays ». M. Mehleb, un cacique du parti de Hosni Moubarak renversé en 2011 à la suite d’une révolte populaire, avait été nommé au poste de Premier ministre début 2014. Sa démission intervient à quelques semaines des élections législatives qui doivent débuter le 17 octobre, un scrutin que de nombreux observateurs jugent joué d’avance. Mais ce changement de gouvernement coïncide avec la médiatisation de plusieurs affaires de corruption. Il y a moins d’une semaine, le ministre de l’Agriculture a été arrêté dans une affaire de corruption.
Quatre soldats et deux civils tués dans des violences dans le Sinaï
Quatre soldats égyptiens ont été tués vendredi dans l’explosion d’une bombe tandis qu’une femme et un enfant sont morts dans un attentat à la voiture piégée dans le nord de la péninsule du Sinaï, où les militaires combattent une insurrection jihadiste, a annoncé l’armée. Par ailleurs, 98 jihadistes ont été tués vendredi dans le cadre d’une vaste opération militaire lancée en début de semaine pour enrayer cette insurrection, a précisé le porte-parole de l’armée dans un communiqué, portant à 232 le nombre total de jihadistes tués depuis le début des opérations lundi. Il est impossible de vérifier ces bilans de sources indépendantes.
Les attentats revendiqués par des groupes jihadistes se sont multipliés en Egypte depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Ils visent essentiellement les policiers et les soldats qui ont été tués par centaines notamment dans le Sinaï, dans le nord-est du pays. Des civils sont parfois tués dans ce genre d’attaques ou dans la chute d’obus lors d’affrontements entre militaires et jihadistes. Vendredi dans le nord du Sinaï, quatre soldats ont été tués dans l’explosion d’une bombe, durant des échanges de tirs entre l’armée et des jihadistes, a indiqué le porte-parole militaire dans un communiqué, sans préciser le lieu exact de ces affrontements. Plus tôt, le porte-parole avait rapporté la mort d’une femme et d’un enfant dans l’explosion d’une voiture piégée à Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza palestinienne, durant une opération de ratissage de l’armée.
Le nord du Sinaï est le bastion du groupe jihadiste Province du Sinaï, autrefois appelé Ansar Beït al-Maqdess mais qui s’est rebaptisé pour marquer son allégeance au califat autoproclamé par le groupe Etat islamique (EI) sur une partie de l’Irak et de la Syrie. Ce groupe radical a mené la plupart des attentats les plus meurtriers de ces derniers mois. Les jihadistes disent agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les pro-Morsi et dans laquelle plus de 1.400 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers emprisonnées.