Alors que plusieurs formations syndicales avaient menacé de recourir à la contestation en ce début de la nouvelle année scolaire pour exiger la prise en charge de leur revendication, le Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, semble en tout cas être le premier à franchir le cap. Le Cnapeste a, en effet, annoncé l’entame d’une grève cyclique de deux jours à compter du 2 novembre prochain.
Dans un communiqué rendu public à l’issue de la tenue de son Conseil national les 15 et 16 octobre derniers, le Cnapeste a donc décidé d’ouvrir le bal des contestations, expliquant que cela résulte du constat amer établi dans les différents rapports de wilayas sur la situation du secteur, soumis lors des travaux de ce conseil. Ainsi, à travers sa grève cyclique de deux jours reconductible, le Cnapeste revendique d’abord l’ouverture de nouveaux postes budgétaires pour mettre fin à la pression exercée sur le personnel enseignant, qui dispense, au quotidien, un volume horaire important.
Dans le même communiqué, il explique que sa plateforme de revendication tourne aussi autour de l’augmentation des salaires face au pouvoir d’achat de l’enseignant qui se dégrade de jour en jour, les arriérés non honorés depuis 2018 concernant les promotions et les heures supplémentaires, les promotions gelées depuis deux ans et privant les enseignants des dividendes. La retraite anticipée figure également sur la liste des revendications. À noter que Messaoud Boudiba, porte-parole de cette organisation syndicale avait affirmé dans de récentes déclarations à la presse, que le volet social de la corporation, à savoir l’augmentation des salaires, la revalorisation du point indiciaire, la prime de zone, l’accès au logement et à la médecine du travail, sont autant de dossiers qui ont toujours figuré dans les priorités du Cnapeste. Il avait ajouté que le partenaire social a toujours été confronté à une « mauvaise volonté » de la tutelle et des pouvoirs publics, en général dans la prise en charge des doléances de la corporation. Pour preuve, a-t-il rappelé, la révision du régime indemnitaire stagne depuis 2010. Il a également précisé que certaines primes, comme celles du logement, du transport et de panier, ne sont pas octroyées aux enseignants. Il faut dire que cette tension qui prévaut dans le secteur de l’Éducation risque de compliquer davantage la scolarité des élèves si les autorités à leur tête les responsables en charge du secteur ne prennent pas les mesures adéquates visant d’abord à l’apaisement puis au règlement des différents problèmes soulevés.
En effet, en parallèle de ces appels de grève, nombreux sont les élèves qui sont toujours privés d’enseignants des matières essentielles, après un mois de la rentrée, ce en raison d’un manque d’encadrement important dans le secteur. Un manque estimé à pas moins de 10 000 postes qui tardent à être occupés au moment ou le ministère a décidé de ne pas organiser de concours de recrutement externe. Les craintes d’une année scolaire difficile à tous les niveaux avaient été exprimées même avent la rentrée des classes, faut-il le rappeler. Beaucoup de parents et d’enseignants avaient en effet appréhendé les conséquences que puissent avoir les problèmes que connait l’Éducation nationale sur le bon déroulement de l’année scolaire surtout que ces problèmes tardent à être résolus en dépit des nombreuses réclamations faites dans ce sens.
Outre les problèmes socioprofessionnels des travailleurs, le secteur de l’éducation compte des dysfonctionnements et des manquements qui rendent les conditions de scolarité difficiles. L’on citera pour cela rien que la restauration et le transport qui en dépit de tous les moyens mis en place, des élèves continuent de marcher plusieurs kilomètres pour arriver à leur établissements scolaires, ou ils n’ont même pas droit à des repas chauds dignes.
Ania Nait Chalal