La grève nationale déclenchée hier, à l’appel de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), a été largement suivie par les personnels des trois paliers de l’enseignement, selon un communiqué émanant de cette formation syndicale.
Cette grève, estime-t-on dans le communiqué, a été également suivie des sit-in devant les sièges des directions de l’éducation des 48 wilayas, pour faire entendre leurs voix et exiger encore des droits. Des revendications qui datent, en effet, depuis longtemps, et dont les solutions ne sont pas encore définitivement apportées par la tutelle. Non satisfaits, jusqu’hier, par l’attitude du ministère de l’Éducation, les grévistes ne comptent pas lâcher prise. Ils prévoient d’autres actions qu’ils détermineront après la tenue prochaine du conseil national, pour évaluer la situation et trancher sur les actions à mener. L’Unpef, qui n’est pas à sa première action de revendications, sachant que les intendants sont en grève illimitée depuis plusieurs jours, exige plusieurs revendications socioprofessionnelles au profit des employés de l’Éducation. Il (le syndicat) exige, entre autres, l’application des protocoles d’accord déjà conclus, au courant de l’année 2014, entre l’Union et le ministère de l’Éducation nationale, relatifs au règlement de la question de l’intégration des professeurs de l’enseignement moyen et primaire aux catégories compatibles avec leur niveau. Il exige, aussi, le droit des adjoints d’éducation à la promotion dans leur carrière et leur reclassement dans la catégorie 10, ainsi que la suppression de l’article 87bis et leur intégration dans le corps de l’éducation.
Alger a snobé le rendez-vous
La grève nationale, déclenchée hier à travers les trois paliers des établissements scolaires, n’a pas reçu d’écho favorable au niveau des écoles de la Capitale. La virée que nous avons effectuée à travers quelques établissements renseigne d’une faible mobilisation des personnels du secteur pour aboutir aux revendications de leurs collègues, dans les autres coins du pays. Selon notre constat, les enseignants et administrateurs ont suivi ordinairement leur travail et que le mouvement des classes ne donne aucun signe de malaise professionnel. C’est le cas, en effet, du lycée Foudil-el-Ouartilani à Ruisseau (Commune de Mohamed- Belouizdad) où les élèves ainsi que le personnel se mettent au travail à tel point que certains d’entre eux ignorent l’existence du débrayage dans d’autres coins du pays, y compris la Capitale. Même constat aux écoles primaires mitoyennes Abdelaziz-Boumezrag et les Frèress-Fadli où, à midi, les élèves ont envahi les portails principaux, tandis que nombre de demi-pensionnaires sont restés à l’intérieur pour prendre le déjeûner. Au CEM Mustapha-Benramadane-Hanafi, les choses étaient identiques, par rapport aux établissements précités. Seulement, et selon les informations que nous avons pu réunir, l’activité syndicale s’est éteinte au niveau de cet établissement depuis belle lurette, et ce, pour des raisons multiples. On cite, entre autres, le départ en retraite de plusieurs syndicalistes et l’absence de la relève. Le constat n’est pas en effet propre aux écoles de la commune de Mohamed-Belouizdad, puisqu’au niveau du lycée des filles Aicha-Oum-el-Moumnin (Kouba), aucun mouvement de grève n’a été signalé.
Le sit-in devant la direction de l’éducation n’a pas eu lieu
Alors que l’Unpef a annoncé que le débrayage sera suivi par la tenue des sit-in devant les sièges des directions de l’éducation de chaque wilaya du pays, ce rendez-vous n’a pas eu lieu au niveau d’Alger-Centre. Dès le matin, au moment où les employés de cette institution s’attendaient à ce que la journée d’hier soit marquée par des mouvements de grogne des personnels de l’éducation, aucun incident n’a été signalé. Cependant, les employés de cette institution ont fait face à d’autres problèmes liés au changement des jours de réception, sans que des centaines d’employés du secteur soient au courant. Une scène de pagaille et d’anarchie s’est donc produite hier matin, provocant même la violence verbale entre les agents de réception et les visiteurs venus régler leurs affaires. Contacté par téléphone, Messaoud Amraoui, membre de l’Unpef, a reconnu la faible présence de sa formation syndicale au niveau des établissements d’Alger-Centre. Cependant, il indiquera que la grève et les sit-in ont été largement suivis au niveau de l’Est et l’Ouest de la Capitale.
Débrayage partiel à Béjaïa
Malgré un taux de suivi important, selon l’Unpef, plusieurs employés des établissements des trois paliers de l’enseignement scolaire n’ont pas, selon des échos, répondu favorables à l’appele de l’Unpef à Béjaïa. À Aokas, à 25 km Est du chef-lieu de la wilaya, les élèves du lycée Amara-Ali ont observé une grève d’un jour pour réclamer la surcharge des programmes d’enseignement et plusieurs insuffisances, en matière de la gestion de cet établissement. Cela, au moment où les élèves du lycée Chabane- Amar, situé dans la même localité, ont joint les classes dans la sérénité. Cependant, des dizaines de syndicalistes ont investi le siège de la direction de l’éducation, à l’instar de leurs confrères à travers les autres wilayas.
Salim Nasri