Accueil À LA UNE ÉCONOMIE ALGÉRIENNE : Satisfecit de la Banque mondiale

ÉCONOMIE ALGÉRIENNE : Satisfecit de la Banque mondiale

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En Algérie, « en 2024, la croissance économique a été robuste. Le produit intérieur brut hors hydrocarbures a progressé de 4,8 %, un rythme très appréciable ».
Ces propos sont de Cyril Desponts, économiste principal pour l’Algérie auprès de la Banque mondiale (BM). Il les a tenus lors d’une conférence de presse tenue en marge de sa mission en Algérie, et à la veille de la publication du rapport économique périodique de la BM consacré au pays. À l’appui, Cyril Desponts a cité des faits et des chiffres : une consommation privée dynamique ainsi qu’un investissement actif ; recul notable de l’inflation, passée de 9,3% en 2023 à 4% en 2024. La décrue de l’inflation s’explique, d’après lui, par la bonne performance du secteur agricole, qui a permis de modérer les prix alimentaires, et ce, malgré une pluviométrie moins abondante. Les perspectives, également, sont bonnes, selon la Banque mondiale : pour 2025 un rebond de la production et des exportations d’hydrocarbures, notamment grâce au relèvement des quotas de production de pétrole au sein de l’OPEP+. Le rapport de la BM est opportunément intitulé « Accélérer les gains de productivité pour une croissance diversifiée et résiliente ».
Il met l’accent sur la nécessité d’améliorer la productivité et de réorienter progressivement l’emploi vers des secteurs plus productifs comme l’agriculture et la construction. C’est ce que souligne Cyril. Desponts : « des gains de productivité, en particulier dans l’industrie manufacturière et les services, sont indispensables pour libérer le potentiel de croissance de l’Algérie ».
Il estime qu' »une transition vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée, appuyée par un rééquilibrage budgétaire progressif, des réformes ciblées pour stimuler l’investissement privé et une stratégie de développement des compétences, sera déterminante pour bâtir une économie plus résiliente ». De son côté, Amel Henider, économiste à la BM, note que l’investissement « est resté dynamique » en 2024, soutenant la demande intérieure ainsi que les secteurs manufacturiers et des services, et précise qu’ « en parallèle, on observe une accélération de la production, avoisinant les 5 %, grâce notamment à la bonne performance de plusieurs filières, en particulier une excellente saison céréalière ». « L’Algérie maintient une trajectoire de croissance solide. Toutefois, ses équilibres budgétaires et extérieurs restent très sensibles à l’évolution des prix du pétrole et du gaz », Lors de la conférence de presse, le représentant résident de la BM en Algérie, Kamel Braham, a remis aux journalistes un communiqué dans lequel il a souligné que l’accélération de la transformation structurelle est « essentielle pour renforcer la résilience et soutenir une croissance durable ».
Il s’est en outre félicité de la richesse des programmes de coopération technique entre la BM et l’Algérie dans plusieurs domaines, citant des projets en partenariat avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), ainsi que des initiatives dans le développement des exportations hors hydrocarbures et l’entrepreneuriat féminin, « en cohérence avec les orientations du gouvernement algérien », a-t-il ajouté.

La preuve concrète
Le rapport de la BM met l’accent sur la nécessité d’améliorer la productivité et de réorienter progressivement l’emploi, notamment, vers l’agriculture considérée comme un des secteurs les plus productifs. C’est ce que fait l’Algérie qui, dans le but de réduire les importations de poudre de lait, a lancé le projet de la ferme géante comptant 270 000 vaches créée avec la compagnie qatarie Baladna, dans la région d’Adrar, mobilisant un investissement de 3,5 milliards de dollars. Le projet stratégique s’étend sur une superficie de 117.000 hectares, incluant des fermes pour la production de fourrages, des fermes pour l’élevage de vaches et la production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Il vise à produire localement 50 % des besoins du marché national en lait en poudre, en vue d’atteindre l’autosuffisance ainsi qu’à approvisionner le marché local en viande rouge, à créer des postes d’emplois et à contribuer à l’augmentation du nombre de têtes bovines.
M. R.

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