De nos jours, on assiste à des actions qui mettent en avant le fameux « Haïk » de nos grands-mères. Au-delà de l’importance de ce patrimoine culturel national et des émotions qu’il suscite, ce voile symbolise l’enfermement vécu par la femme algérienne avant l’indépendance. L’histoire retiendra que c’est le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, qui, dans un geste très fort symboliquement, a supprimé cet habit féminin qui était incontournable dans l’espace public. Ce jour-là, la femme algérienne qui avait participé à la libération du pays venait d’être libérée, à son tour. 63 ans après, où en est la condition féminine ? D’abord le droit à la scolarité qui est le même pour la fille et le garçon d’Algérie. Grâce à ce droit, toutes les autres « portes » qui étaient fermées pour elle, ont disparu. C’est ainsi que l’on retrouve l’algérienne en force dans le secteur de l’enseignement, dans celui de la santé ou encore dans la justice. Elle est aussi pilote, diplomate, policière, gendarme, sportive de haut niveau et même dans les professions prétendument « masculins » comme les chantiers de construction, bref rien ne lui est interdit. Elle est au volant d’une part importante du parc routier national. Son mérite est double car à sa vie professionnelle s’ajoutent les tâches ménagères et l’éducation de ses enfants. Ceci est remarquable mais ne veut pas dire que la femme a atteint tous les objectifs pour approcher au plus près la parité avec l’homme. L’État fait tout pour réduire, progressivement, les déséquilibres. On peut citer l’anticipation du paiement de la pension alimentaire que l’État a décidé de prendre en charge. Ceci pour ne plus attendre le temps nécessaire à la procédure qui oblige l’ex-conjoint à assumer ses obligations. Il y a aussi le droit de la femme à voyager avec ses enfants. Et puis, surtout la constitutionnalisation de la protection de la femme. L’article 40 de la Constitution de 2020 stipule que : « L’État protège la femme contre toutes formes de violence en tous lieux et en toute circonstance dans l’espace public, dans la sphère professionnelle et dans la sphère privée. La loi garantit l’accès des victimes à des structures d’accueil, à des dispositifs de prise en charge, et à une assistance judiciaire ». Au cours du Conseil des ministres du 9 février dernier, le président Tebboune « a chargé (le gouvernement) de trouver des mécanismes juridiques supplémentaires pour protéger la femme au maximum ». Au cours de cette même réunion a été décidée « l’extension du congé de maternité à cinq mois au lieu de trois mois et demi actuellement ». Un pas après l’autre, l’État crée les conditions pour garantir le bien-être de la femme algérienne. S’agissant de la lutte que mène l’Algérie contre les violences faites aux femmes, la directrice du Bureau du Fonds des Nations unies pour la population en Algérie (UNFPA), Faïza Bendriss, a relevé que « les lois algériennes figurent parmi les plus avancées sur le plan arabe ». Les avancées se poursuivent. Bonne fête aux Algériennes en ce 8 mars !
Zouhir Mebarki