Neuf membres des forces de sécurité tunisiennes ont trouvé la mort, hier, dans une attaque terroriste perpétrée, contre une unité de policiers, dans l’ouest du pays, à Al-Thraa, de Ghardimaou, ciblant la région de Jendouba, non loin de la frontière tunisienne avec l’Algérie. L’attaque terroriste a fait aussi des blessés, qui ont été évacués ainsi que les victimes, à l’hôpital régional de Ghardimaou.
La même source, ont rapporté les médias tunisiens, hier, a déclaré que les victimes de cet acte barbare, ont été prises de surprise, par «un guet-apens» tendu par un groupe terroriste, à une patrouille de la garde nationale tunisienne, à Ghardimaou, dans le gouvernorat de Jendouba. La patrouille de la Garde nationale, qui était en route vers le centre opérationnel à la région d’Esray, a été la cible d’une embuscade, selon le porte-parole de la Garde nationale, le colonel Houcin-Eddine Jebabli, qui a déclaré, hier, aux médias tunisiens, que «la patrouille a été la cible d’une mine anti-char et des agents sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés ». Indiquant, plus loin que les victimes ont été transférées à l’hôpital régional de Ghardimaou, avant de démentir les informations qui faisaient état, juste après cet attentat, qu’«une explosion et une attaque armée ont suivi l’embuscade.» Mercredi dernier, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiane Zaâg, réagissant aux informations faisant état de risques d’attaques sur les sites touristiques de Hammamet, a déclaré, aux médias tunisiens, que «les unités sécuritaires sont au courant de ces dangers et ont pris toutes les dispositions nécessaires» avant d’ajouter que «des renforts sécuritaires ont été déployés pour parer à toute éventualité» a-t-il précisé. La veille de cet attentat quatre extrémistes islamistes «ont incendié le mausolée, Zaouia de sidi Hafiène, un saint et érudit de la région de Sbiba» dans la région de Guesrine, selon des sources sécuritaires, ont rapporté, hier, les médias. Ces actes terroristes, notamment celui commis hier, contre une patrouille de policiers tunisiens, interviennent, dans un moment après le lancement de la saison estivale et le début de l’afflux des touristes, en Tunisie, une période très importante pour l’économie tunisienne, notamment pour la pérennité des emplois, surtout que le pays enregistre un nombre élevé de chômeurs, dont des diplômés. Cet attentat barbare intervient, faut-il le noter, au moment aussi, où le pays connait des tensions politiques, sur fond de la question du départ ou non du premier ministre, Ahmed Echahed, marquant les relations entre les acteurs politiques, partenaires dans la gestion des affaires de la Tunisie, depuis les dernières élections présidentielles et législatives, à savoir, les partis Nidaa Tounès et Ennahda.
La veille de la journée sombre, vécue hier, par le peuple tunisien et ses services de sécurité, par l’attentat qui a frappé la région de Ghardimaou, la situation générale du pays a été au menu, samedi soir, des discussions entre le président de la République, Béji Caïed Essebsi, et le patron du parti islamiste Ennahda, Rachid Ghennouchi. Réitérant, au terme de sa rencontre avec le président tunisien, «l’attachement de son parti au consensus comme procédé pour gérer les affaires du pays», Ghennouchi a appelé à la reprise des pourparlers pour sortir de la crise et dépasser les tensions secouant le partenariat politique entre son parti et celui de Nidaa Tounès. La rencontre a permis à Rached Ghannouchi, selon le porte-parole de son parti, Imed Khemiri de « réaffirmer l’engagement d’Ennahdha à assurer la stabilité du pays dans cette phase difficile que traverse le pays», allusion à ce qui semble être le maintien du chef du gouvernement, Youssef Chahed à son poste, d’autant plus que Ghenouchi a mis en avant, lors de ses discussions avec Béji Caïd Essebsi, «l’importance de la réalisation des réformes économiques» a affirmé Imed Khemiri. Avant la rencontre en question entre les deux hommes, dans la journée, un accord a été signé, sous l’égide du chef du gouvernement, Youssef Chahed et du secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, visant l’amélioration des conditions dans différents dossiers sociaux. Sur la teneur dudit accord, le chef de l’exécutif tunisien, a indiqué, au terme de la cérémonie de sa signature, que le document porte onze (11) points, et concerne les pourparlers sur les augmentations salariales, les retraités et autres catégories sociales à faibles revenus.
Karima Bennour