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Des contrats d’investissement entre Alger et Riyad : Les Saoudiens à l’assaut du marché national

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Après des années d’inertie, l’Algérie et le Royaume d’Arabie saoudite semblent avoir ouvert une nouvelle page dans leurs relations, essentiellement, sur le plan économique.

En effet, la visite effectuée au mois de novembre dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Riyad, semble donner ses fruits. Dans cette optique, les deux pays expriment leur volonté de donner un nouveau souffle à leur coopération dans plusieurs domaines d’activités. Et, en particulier, relancer le secteur économique qui souffre des retombées de la chute des prix du pétrole sur le marché international. C’est dans ce sillage que le 10e Conseil d’affaires algéro-saoudien, tenu lundi à Alger, a été sanctionné par l’adoption de quatre accords de partenariat entre des entreprises privées des deux pays, dans les domaines de la médecine, du tourisme et de l’exportation, lesquels devant être signés aujourd’hui, en marge de la 12e commission mixte algéro-saoudienne. Le premier accord porte sur la création en Algérie d’une joint-venture spécialisée dans la maintenance et le suivi technique des infrastructures hôtelières et touristiques conclu entre la société IRIS (industrie électronique et électroménager) et la société saoudienne Morgan. Quant au deuxième accord, il a trait à la création en Algérie d’une société mixte spécialisée dans l’exportation des fruits et légumes entre la société Nafaa boissons et la société saoudienne Agat. Dans le domaine de la santé, la signature de deux mémorandums d’entente est prévue entre le Centre de diagnostic médical et la société saoudienne El Kasbi, dont le premier portera sur un partenariat en matière d’équipements médicaux et le deuxième sur la gestion des établissements hospitaliers via des solutions informatiques. à présent, ces accords n’attendent que la signature des deux parties pour connaître un effet immédiat dans le proche avenir, a appris Riadh Ammour, vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci), co-organisatrice du Conseil d’affaires avec le Conseil des chambres de commerce saoudien. Une cinquantaine d’hommes d’affaires représentant plusieurs domaines, notamment le commerce, le tourisme, les services et le bâtiment ont pris part à cette réunion, visant à créer «des projets de partenariat bénéfiques pour les entreprises des deux pays et promouvoir l’investissement au niveau des relations politiques unissant les deux pays», a indiqué Ammour.

Une coopération en deçà des attentes
Malgré ces avancées, la coopération économique entre l’Algérie et l’Arabie saoudite demeure très faible, a indiqué le responsable saoudien précisant que le volume des investissements ne dépassait pas 2 millions de dollars, et ce en dépit des atouts importants des deux pays dans différents domaines, notamment en agriculture, industrie, médecine et tourisme. Tout en exprimant la disposition des investisseurs saoudiens à pénétrer le marché algérien, le même responsable a appelé les investisseurs algériens à investir en Arabie saoudite et à contribuer avec leur expérience dans la diversification de l’économie saoudienne. Pour sa part, le président du Conseil du côté algérien, Azzedine Adoul, a appelé la partie saoudienne à créer un partenariat et des investissements «réels et efficaces» en Algérie, notamment dans l’industrie manufacturière, le tourisme et les services bancaires. À noter que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Arabie saoudite a atteint en 2016 près de 654 millions de dollars, avec une balance commerciale en faveur de l’Arabie saoudite.

Le climat des affaires en Algérie «favorise les investissements»
Par ailleurs, le ministre saoudien du Commerce, Madjid Ben Abdallah Al Qasabi, a affirmé que le climat des affaires en Algérie était favorable aux investissements, appelant les hommes d’affaires de son pays à saisir les opportunités offertes de partenariat avec leurs homologues algériens notamment dans les secteurs stratégiques. « Plusieurs opportunités s’offrent à la coopération bilatérale, nous avons perçu un nouveau modèle et un climat d’affaires encourageant que nous allons exploiter au profit de notre partenariat », a soutenu le responsable saoudien. Ce dernier a indiqué que plusieurs secteurs économiques intéressaient les opérateurs des deux pays. Al Qasabi a exprimé le vœu que des projets communs seraient retenus dans le cadre des entretiens autour de ces domaines. L’Arabie saoudite constitue un réservoir d’opportunité pour l’Algérie, essentiellement en ces temps de crise économique. En effet, en dépit de la chute des prix des hydrocarbures, le Royaume a lancé le plus gros fonds d’investissement au monde avec plus de 2.000 milliards de dollars. Un montant qui allèche plus d’un pays ! Et les opportunités dont recèle l’Algérie ne sont pas des moindres. C’est pour cela, que les pays du Golfe, à leur tête le Royaume veulent à tout prix conquérir le marché algérien.

Lamia Boufassa

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