Accueil ACTUALITÉ Débrayage dans la fonction publique : La grève largement suivie

Débrayage dans la fonction publique : La grève largement suivie

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La grève de l’Intersyndicale représentant divers secteurs d’activité à été largement suivie. Les travailleurs ont répondu à l’appel de leurs Syndicats pour observer une grève de deux jours, le 16 et le 17 octobre, renouvelable les 24 et 25 du mois en cours. L’Éducation nationale demeure le secteur le plus touché par ce débrayage.

Les travailleurs de la Fonction publique semblent déterminés à mettre la pression sur le gouvernement qui avait annoncé, en juin dernier, la suppression de la retraite proportionnelle sans condition d’âge. En effet, plusieurs formations syndicales relevant de différents secteurs d’activité observent depuis hier une grève de deux jours. Ayant touché beaucoup plus le secteur de l’Éducation nationale, l’action a paralysé les établissements scolaires. Les cours n’ont pas eu lieu, a-t-on constaté dans différents lycées et collèges de la Capitale. Aux alentours de 8 heures, et pas comme à leurs habitudes, les élèves n’avaient pas rejoint leurs classes, rebroussant chemin chez eux, alors que d’autres avaient formé de petits groupes devant l’entrée de leurs écoles respectives. Approchées, devant le lycée El-Idrissi au 1er Mai à Alger, deux élèves de troisième année secondaire ont exprimé leur mécontentement du retour de l’instabilité dans leur secteur. «On croyait en avoir fini avec les grèves, mais malheureusement elles sont de retour», a soutenu Imene spécialisée en comptabilité. Même son de cloche chez sa camarade de classe jugeant injuste de pénaliser les élèves pour une chose qui ne les concerne pas, «d’autant plus que le motif du débrayage ne relève pas des questions pédagogiques», a noté notre interlocutrice. En outre, cette élève de terminale a souligné que la grève serait une grosse perte de temps, notant que les programmes étaient déjà assez chargés. «La grève aura des répercussions négatives sur l’avancement des cours, et c’est encore nous qui allons encaisser», a-t-elle déploré, expliquant que pour rattraper ces retards le ministère de l’Éducation touchera probablement aux week-ends et aux vacances. Du côté des parents, l’inquiétude est aussi grande. «Nous avons le regret de voir nos enfants pris en otage par ces actions de contestation qui ne se terminent pas», a confié Khadidja, parente de deux élèves scolarisés dans le cycle primaire et moyen. Elle a estimé que les bras de fer entre les Syndicats et la tutelle devraient être résolus loin des élèves à qui revient le droit d’étudier dans la tranquillité et dans la stabilité. Le président de l’Association des parents d’élèves, Khaled Ahmed, a jugé pour sa part la grève d’inacceptable, tant qu’elle touche à l’intérêt de l’élève. Il y a des priorités à respecter et la préservation des intérêts des élèves est au-dessus de tout, a-t-il soutenu. Khaled Ahmed pense que les Syndicats bien qu’ils défendent leur droits auraient dû opter pour des rassemblements de quelques heures au lieu des grèves reconductibles qui interviennent dans un contexte très délicat. «Le secteur de l’Éducation est confronté à un départ massif en retraite des enseignants, en plus du refus des nouvelles recrues d’intégrer leurs postes», a-t-il expliqué, s’inquiétant sur le devenir des élèves durant cette année scolaire qui s’annonce, selon ses dires, très «difficile».

Le CLA fait état d’une paralysie totale du secteur
Selon le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie, Idir Achour, la grève organisée par l’Intersyndicale a provoqué une paralysie totale dans tous les paliers éducatifs, à travers le territoire national. «Nous avons constaté un large suivi du mouvement», a-t-il dit, précisant que les statistiques seront communiquées «plus tard» par la commission chargée de superviser la grève. Idir Achour a rappelé, à ce titre, que le secteur de l’Éducation comptait 7 syndicats contestataires, à savoir le CLA, CNAPEST, SNAPEST, UNPEF, SNTE, SNAPEP, et le SNAPAP. Pour ce qui est de secteur de la Santé, il cite les paramédicaux, les médecins généralistes, les vétérinaires, et les psychologues. L’Intersyndicale compte également des travailleurs du secteur de la Formation professionnelle, les techniciens d’Air Algérie, les travailleurs d’intervention à la Sonelgaz, le syndicat autonome de l’administration publique, et même le Syndicat national des imams.
Ania Nait Chalal

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